LES GEANTS DE L’EMPIRE DU SOLEIL LEVANT suite

LA PLUS INCROYABLE DES MACHINES DE
GUERRE EST PRETE AU COMRAT

Le 16 décembre 1941, le cuirassé Yamato est mis en service,
les essais préliminaires,
dans la Mer Intérieure et dans le détroit de Bungo, n'auront révélé que des problèmes mineurs qui seront rapidement résolus.
Il rejoint par la suite la première division des
Navires de ligne, qui comprend le Nagato et le Mutsu.

Un entraînement intensif attend les hommes du cuirassé.
Le 12 février 1942 le Commandant en Chef de la
Flotte combinée, l'Amiral Isoroku Yamamoto pose son
Pavillon sur le cuirassé.

Le 29 mai 1942 en compagnie du Nagato et du Mutsu,
Le Yamato appareille de la baie de Hashirajima.
La bataille de Midway va bientôt commencer,
mais durant
Celle-ci, le Yamato et son groupe ne joueront aucun rôle.

Le 5 juin, l’Amiral Yamamoto, après avoir perdu quatre
Porte-avions,
donne l'ordre à la flotte d'abandonner les opérations, les cuirasses regagnent leurs bases.

La bataille de Midway démontra la suprématie des
Forces aéronavales au détriment de celles du cuirassé, et
C’est après ces événements dramatiques pour le Japon,
Que l'Etat Major nippon décida de transformer le Shinano
En porte-avions.

Le 5 août 1942 le Musashi entre en service.
Pendant les opérations des iles Salomon en aout 1942, le
Yamato est basé à Truk.
Il doit soutenir la flotte à reconquérir l'île de Guadalcanal, mais il ne prendra aucune part au combat en cours,
en partie à cause de la pénurie de mazout.

Le 22 janvier 1943 le Musashi rejoint le Yamato à
Truk. Le 11 février 1943 le Musashi devient le navire
Amiral de Yamamoto. Dans le même temps, les Japonais
Abandonnent Guadalcanal.

Le 18 avril 1943 l'Amiral Yamamoto est tué au-dessus
Des iles Bougainville. Il était en tournée d'inspection quand son avion fut abattu à quelques kilomètres du
village de Buin sur la côte Ouest de cette ile.
Son corps, retrouvé le 20 avril, est reconduit à Rabaul,
incinéré, puis rapatrié à Truk par avion. Le Musashi devient le navire
Pavillon de l'Amiral Mineichi Koga.

La mort de Yamamoto est un coup dur pour les Japonais.
L'immense popularité et la confiance dont il jouissait
Auprès de ses hommes ne seront jamais égalées ni par
Un Amiral Kora, ni par aucun autre d'ailleurs.



VISITE IMPERIALE

Au mois de mai 1943, une bonne partie de la flotte, dont
Le Yamato et le Musashi, qui transporte les cendres de
L’Amiral Yamamoto, rentre au Japon,
et mouille dans la baie de Tokyo.

Le 24 juin 1943 l'Empereur Hiro-Hito visite le Musashi à
La base navale de Yokosuka. Le déplacement de l'Empereur a été soigneusement préparé,
il est accompagné de plusieurs de ses
Ministres. La visite du cuirassé,
les explications techniques, et l'inspection de l'équipage,
donneront à l'Empereur japonais,
l'occasion pendant plus de deux heures de découvrir le plus
Gros des navires de sa flotte.

Ce sera la seule et unique visite du souverain.
Suite à la visite impériale, les deux navires entrent aux bassins à l'arsenal de Kure pour y subir un carénage et diverses réparations.
Après les travaux, les deux cuirassés reprennent leur entraînement dans les eaux japonaises. Début août le Musashi rejoint le mouillage de Truk, suivi quinze jours plus tard, par le Yamato.
Ils sont tous les deux incorporés dans la flotte combinée.

Le 17 octobre 1943, le Yamato et le Musashi sont dans les
Eaux d’Eniwetok, prêts à intervenir contre les forces US qui donnent l'assaut contre l'île de Wake.

Le 26 du même mois ils retournent à Truk sans être entrés au
contact des forces américaines.

Le 12décembre, le Yamato quitte de nouveau Truk pour escorter le convoi BO-1 jusqu'à Yokosuka .l’arrivée des navires se fera le 17.
Il mouille pendant peut de temps dans ces eaux, et appareille de nouveau rapidement pour Truk. C'est presque arrivé à destination qu'il se fait torpiller par le sous-marin USS Skate (SS.305). Nous sommes le 25 décembre 1943. La torpille le touche à tribord sous la tourelle arrière de 460, il y a 3000 tonnes d'eau dans les fonds, les jointures de la ceinture blindée ont souffert du torpillage, et le Yamato doit retourner au Japon pour réparation, il arrive à Kure le 16 janvier 1944 et passe immédiatement au bassin, il y restera jusqu'au 18 mars. On profite de ces réparations pour supprimer les
Deux tourelles latérales de 155 mm.

L’armement anti-aérien est considérablement renforcé,
le mât principal est modifié et de nouveaux radars sont mis en place.
Les réparations et la refonte feront rester le navire à l'arsenal jusqu'au mois d'avril 1944. En début d'année, la guerre se rapproche de Truck, des avions US ont survolé l'archipel.
Le 10 février l'Amiral Koga fait appareiller sa flotte de combat pour un mouillage plus sûr.



notre empereur au millieux de la photo

Les Japonais ont bien anticipé les intentions américaines :
Peu de temps après, les navires restés à l'ancre furent complètement détruit par de puissantes attaques aériennes.
Le 29 mars 1944 le Musashi est torpillé par le sous-marin
USS Tunny (SS.282), les dommages sont légers, mais il y a 2 000 tonnes d'eau dans les cales. Il doit retourner à Kure pour réparation.

Le 31 Mars 1944 l'Amiral Koga se Rend de Palau à Dabau par avion. Durant son vol une tempête se lève, l'avion s'écrase et Koga est tué. D'après ce que l'on peut en constater, les transports aériens ne sont pas recommandés pour les Amiraux de la
Flotte japonaise. Un nouveau Commandant en Chef est nommé, il s’agit de l'Amiral Soetake Toyoda.

Le 11 avril le Yamato embarque du matériel à destination de Manille. Après avoir livré son chargement il prend son mouillage à Lingga dans le Sud de Manille le 1 er mai. Le 10 mai le cuirassé se rend à Tawitawi dans l'archipel des Sulu. C'est la nouvelle base de la flotte japonaise et le Musashi rejoint sont frère le 16 mai. Les deux navires doivent, avec d’autre bâtiments de la force nippone attaquer les forces US qui ont débarqué à l'île de Biak dans l'ouest de la Nouvelle Guinée.

L’opération est de nouveaux annulée car les Américains font preuve d'une intense activité militaire près de l'ile de Saïpan.
La bataille de la mer des Philippines a lieu du 18 au 22 juin, et
Cette fois-ci encore, ce sont les porte-avions qui auront à supporter le plus gros des combats. Le Yamato et son sister-ship n'auront toujours pas fait preuve de leur puissance.




LA FIN DU MUSASHI

Le 9 juillet 1944, les deux cuirassés ; sont de retour au Japon.
Le 16 Ils sont au Mouillage à Linga et préparent la défense des Philippines. A partir du 15 août, l'occupation des Mariannes est terminée, les Japonais sont sur la défensive sur tous les fronts.
Le 22 octobre 1944, le Yamato, avec la force A, arrive dans la baie de Brunei à Bornéo. Après avoir mazouté, il repart dans la nuit avec le Musashi et leur escorte à destination du Golfe de Leyte ; l'objectif, intercepter les forces US, qui effectuent un débarquement, c’est le début de l’opération « SHO ».

L’Amiral Kurita a posé son pavillon sur le croiseur lourd Atago.
Il y a en tout six croiseurs lourds et trois cuirassés, eux-mêmes suivis à trois milles derrière, par deux navires de ligne,
Quatre croiseurs légers et des destroyers. Le 23 octobre, la force A
Longe la côte de Palawan à 18 nœuds, quand tôt le matin l'Atago est touché par quatre torpilles, Kurita a juste le temps de transporter sa marque sur le destroyer Kishinami avant que le
Croiseur ne coule. Dans le même ; temps, c'est le croiseur lourd Takao qui est, lui aussi, atteint par deux torpille, gravement endommagé, il doit rentrer sur Brunei. Une demi-heure plus tard, c'est au tour du croiseur Maya, de disparaître dans les flots
Suite à un nouveau torpillage. Tous ces navires viennent d'être victimes des sous-marins USS Dace (SS.247) et USS Dartre (SS.227), l'efficacité des sous-mariniers américains n'est plus à
Démontrer depuis longtemps, et l'on peut dire que ce 23 octobre, ils ont fait très fort !

(Les japonais on sous estimé la puissance de la force sous-marine et n’on jamais sut développer les moyen de lutte ASM efficace)



plage avant du Musashi



A la suite de ces événements une certaine panique, doublée d'une forte anxiété s'empare des équipages nippons, et ce n'est qu'en début d'après-midi que l'Amiral Kurita pourra embarquer sur le Yamato.

Le matin du 24 octobre, la flotte de Kurita est au Sud de Mindoro,
Elle est repérée peu après 8h00 par des avions ennemis, il faut s'attendre dès lors à des attaques aériennes.

A 10 h 00. Les radars du Yamato signalent des avions en approche. L'attaque américaine, (il s'agit de Hellcat, Helldiver et
D 'Avenger de la Task Force 38 ), va durer presque une demi-
Heure. La flotte japonaise ne bénéficie d'aucune protection aérienne, et le croiseur lourd Myoko est rapidement
Endommagé, il est par la suite obligé de rejoindre Brunei. Le Musashi a été torpillé, il a 6 degrés de gîte sur tribord. A 10h35 les avions US disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus.

12h03, nouvelle attaque concentrée sur le Musashi : deux torpilles et deux bombes sont mises au but sur l'avant du cuirassé, 13h30 nouvel assaut, le Yamato est touché par deux bombes dont une sur la tourelle avant, les dommages sont légers. Le Musashi encaisse de nouveau trois torpilles et quatre bombes. Le navire quitte la
Formation et a ordre de rentrer à sa base. Sa vitesse est considérablement réduite, la plage avant est au ras de l'eau et il reste seul, escorté par le croiseur lourd Tone.

Durant l'après-midi les forces US vont harceler encore deux fois la flotte de l'Amiral Kurita. Le Yamato sera touché par une nouvelle bombe qui lui occasionnera peu de dommage. Son sister-ship est ravagé par six bombes et quatre torpilles, la plage avant est sous l'eau et une gîte impressionnante est en train de faire chavirer le cuirassé sur bâbord. A 19h35. tout est fini : le Musashi a
Coulé, quatre heures après le dernier coup au but, au large des côtes de l'ile de Sibuyan. 1 376 hommes de son équipage sont recueillis par les destroyers Kiyoshimo et Shimakaze, il y a 1023 disparus. Le Musashi aura été atteint par 19 torpilles et 17
Bombes. Les américains ont perdu 18 avions.

la fin du combat pour le Musashi

Le 25 octobre, la force A se trouve dans le détroit de San
Bernandino, à 6 h40, le branle-bas de combat retentit à bord du
Yamato et des autres navires de la force nippone. Il y a devant eux
Une importante flotte américaine.

A 7h00, le feu est ouvert, le Yamato tire 104 obus de 460 mm,
Un porte-avions d'escorte est coulé ainsi qu'un destroyer.
Malgré ces succès la force ennemie s'échappe car elle est
Beaucoup plus rapide. Entre temps l'Amiral Kurita a reçu de nouvelles informations concernant les forces US. Il
Apprend qu'un aérodrome de fortune a été mis en service à Leyte
Et que plusieurs task-forces ennemies sont dans les parages.

Vu les détroits resserrés qui bordent la mer de Sibuyan et le Golfe
De Leyte, et les pertes importantes infligées pendant ces deux
Jours, l'Amiral Japonais décide de battre en retraite, d'autant que
Les attaques aériennes viennent de recommencer sans causer toutefois de nouvelles avaries. De plus les destroyers commencent à être à court de mazout.

La bataille du Golfe de Leyte est une fois de plus une défaite
Japonaise, mais cette fois ci, elle est sans appel, la route du pétrole est coupée et il n'y a plus moyen de défendre les territoires conquis
Au début de la guerre. Après Leyte, le Yamato est retourné dans la baie de Brunei, le 16 novembre 1944. Escorté par plusieurs destroyers, II retourne au Japon.

Le 23 novembre, les pièces de 25 mm sont montées, au nombre de
152. Le 29 novembre 1944, le porte- avions Shinano est torpillé par le sous-marin U5S Archerfish (SS.311). Il coule après sept heures d'agonie, dans la baie de Tokyo.
Au mois de février 1945, les Américains débarquent à Iwo Jima. Le 1er mars ils sont à Okinawa.

Le 19 mars 1945 le Yamato est attaqué par la Task-force 58 dans
La Baie d'Hiroshima, il est plusieurs fois touché et restera-en
Réparation jusqu'en avril.


une des tourelles de 460mm du Musashi






L’OPERATION " TEN-ICHIGO"


Depuis novembre 1944, le Yamato est resté dans les eaux
Japonaises mais à la suite des attaques américaines sur Okinawa, il est décidé d'envoyer une petite force navale pour tenter d'enrayer les débarquements US. Celle-ci se compose du cuirassé Yamato, commandé par le Contre Amiral Ariga, du croiseur léger Yahagi et des destroyers Yukikaze, Asashimo, Hamakaze, Kasumi, Suzutsuki, isokaze, Hatsushimo et Fuyutsuki.

Cette flotte dénommée Force II, est sous les ordres de l'Amiral
Ito, c'est un voyage sans retour, une mission suicide, car les
Navires ont raclé les dernières gouttes de mazout de la Marine
Japonaise, ils doivent s'échouer dans les parages d'Okinawa
Et jouer le rôle de bunkers flottants. Cette sortie désespérée a
Été baptisée opération "Ten-Ichigo".

Le 6 avril 1945, après avoir fait les derniers appoints en
Mazout et en munitions, le Yamato et son escorte quittent à 15h00 la baie de Tokuyama, et s'engagent dans le détroit de Bungo à 20 nœuds.

Le 7 au petit matin, les navires se trouvent dans Les parages de
L’Archipel Osumi et font route au sud. A 10h00 les radars détectent
Des avions, il s'agit de B-29, le branle-bas de combat est sonné.
Après cinq minutes le Yamato est prêt au combat et monte sa vitesse à 24 nœuds. Un peu plus tard, un sous-marin croise la route de l'Amiral Ito et le signale à l'Amiral Mitscher qui se trouve à 250
Milles de là avec sa Task Force 58.

A midi, deux groupes d'avions américains, (des Hellcats et
Avengers), partis des porte-avions USS Cabot (CVL.28 ) et USS
Hornet (CVL.12 ), se dessinent à l'horizon. A 12h20, c'est le début
De la première attaque, la force II se trouve alors à peu près à 130
Milles nautiques dans 0.S.0. De Kagoshima. C'est à ce moment
Que tous les canons du bord ouvrent un feu nourri, même
Les canons de 460mm crachent leurs énormes obus « san shiki ».





le Yamato sous le feu de l'aeronaval US

Une première torpille touche le Yamato à la hauteur du grand mât,
Une deuxième suit rapidement au niveau de la tour, une troisième à
L’arrière. Toutes les trois ont fait but à bâbord, quatre bombes ont
Aussi atteint leur but dont une sur la tourelle arrière de 460 mm qui
Occasionne peu de dommages. Une autre a mis hors de combat
Plusieurs batteries anti-aériennes au centre du navire. Les deux
Dernières ont détruit la tourelle arrière de 155 mm ne laissant
Qu’un seul survivant. Le télémètre destiné à cet armement est
Lui aussi complètement anéanti, le feu qui se déclare dans cette zone ne sera jamais éteint, le cuirassé a 6° de gîte sur bâbord réduite à 1° après compensation des ballasts.

Après ce premier assaut, le destroyer Hamakaze est en train de couler et le croiseur Yahagi est stoppé, apparemment un coup direct l'a touché au niveau de la salle des machines et une
Épaisse fumée se dégage du centre du navire. Ce dernier coulera à 14h 06 entraînant dans la mort 446 membres de son équipage.



Le deuxième raid US qui a décollé des porte-avions Bunker Hill (CV 17) et intrepid (CV. 11), commence vers 13h00. Le Yamato est atteint par trois nouvelles torpilles du côté bâbord, au centre du cuirassé, et deux du côté tribord. Les coups au but à bâbord ont mis hors service les chaudières 8 et 12 et la salle des machines hydrauliques. La vitesse est réduite à 18 nœuds, une bande de 15°-16° est enregistrée, diminuée à 5° après ballastage. Les bombes qui ont fait mouche n'ont fait que des dégâts
Négligeables, tout en tuant un bon nombre d'hommes qui armaient les canons anti-aériens.

Le troisième raid, celui qui va donner le coup de grâce, commence à 13h45. Ce sont des appareils du Yorktown (CV 10).
Trois torpilles font de nouvelles avaries à bâbord et une à tribord,
La bande à bâbord devient alarmante et il faut à tout prix
Redresser le bâtiment. Pour se faire, il n'y a qu'une seule solution : noyer les chaudières 3 et 11, où s'activent encore plusieurs
Centaines d'hommes. Ils doivent être sacrifiés pour tenter de sauver le navire.

Pour couronner le tout, l'électricité est coupée dans une bonne partie du cuirassé et les hommes se retrouvent pour quelques instants dans le noir, le temps que l'éclairage de secours se
Mette en marche, les tourelles principales ne peuvent plus tirer et deviennent complètement inutiles. Le poste central est gravement endommagé ; les équipes de sécurité sont décimées, la vitesse est maintenant de 10 nœuds et la gîte de 23°.

Après 14h00, le Yamato est en pleine giration quand une avarie de barre se produit, il restera à tourner en rond jusqu'à la fin. D'ailleurs la puissance des machines a tellement diminué qu'il se traîne maintenant à 7 nœuds. Il est clair que le navire est perdu.

Durant cette journée, il aura été attaque par 386 avions torpilleurs et bombardiers. A 14hl5, l'inclinaison est de 40° sur bâbord. L'ordre est donné d'abandonner le navire. L'Amiral Ito fait ses adieux à son Etat Major ainsi qu'à ses officiers. Puis il se retire dans ses appartements, plusieurs hommes dans le blockhaus refuseront de quitter leur poste, ainsi que les centaines d'anonymes qui scelleront leur destin volontairement à celui de leur cuirassé.

Le géant est maintenant couché à 90°, c'est le "sauve qui peut". La cheminée est dans l'eau, des hommes escaladent la quille de roulis, quand tout à coup, alors que le Yamato a 120° degrés de gîte, une
Explosion gigantesque secoue tout le navire. Les munitions de tous calibres, jusqu'à présent correctement rangées dans leurs racks, viennent de glisser. Les soutes à munitions explosent, cassant le
Bateau en deux, il est 14h23. Une immense fumée se dégage de l'épave et monte à plus de 6.000 mètres. Celle-ci sera vue jusqu'à Kagoshima situé à l10 milles de distance. Un énorme tourbillon
Se crée emportant tout sur son passage, ne laissant à la surface que 269 rescapés dont le Commandant en second, le Capitaine de vaisseau Jiro Nomura, qui fera plus tard un récit détaillé sur les derniers instants du navire. Tous ces malheureux seront recueillis par le Yukikaze et le Fuyutsuki, les deux seuls survivants de la force II. Les six destroyers coulés totaliseront 721 victimes.

Durant l'opération "Ten-Ichigo" le Yamato a été touché par plus de 10 torpilles et par un nombre estimé à 8 bombes de gros calibre.
Les Américains ont perdu 10 appareils, et 12 hommes de l'Aéronaval US sont morts.

Il est à noter que, si l'attaque aérienne n'avait pas abouti, six cuirassés américains se préparaient à intercepter le groupe de l'Amiral Ito dans les parages d'Okinawa.

Le Yamato n'est plus. Avec lui disparaît la splendeur et la puissance de la flotte japonaise, dont ce fut une des dernières sorties. C'est aussi la fin de l'ère du cuirassé couronnée par ces incroyables mastodontes que furent le Yamato et le Musashi.



LA FIN POUR LE YAMATO


L'EPAVE DU YAMATO


Le Yamato a coulé le 7 avril 1945 à 14h23 par à peu près 30°43'10"N et 128°04'00" E, ce qui correspond à des fonds qui varient entre 340 à 360 mètres.

Le 1er août 1985, une expédition privée japonaise retrouve le cuirassé, et l'explore avec attention. Elle découvre un navire ravagé par les explosions : cassée en deux, la partie arrière est complètement retournée, une des hélices manque, les gouvernails sont en place et un peu plus au sud de la poupe, gît une tourelle de 460 mm complètement retournée.



A l'avant de la section arrière se trouve un immense chaos de tôles
Tordues et de ferrailles entremêlées dans tous les sens.
Il ne reste rien de la cheminée, et la superbe tour qui supportait le blockhaus, passerelles et télémètres ne sont plus qu'un amas informe où il est difficile de reconnaître quoi que
Ce soit. A côté de ces multiples épaves, repose la tourelle arrière de 155 mm, elle aussi retournée et présentant tous ses organes mécaniques. Après l'exploration très confuse de la partie centrale, on découvre la tourelle avant de 155 mm encore en place sur sa barbette. La proue du Yamato est beaucoup mieux conservée que le reste du navire, celle-ci repose sur son côté tribord, et exhibe la magnifique tourelle B de 460 mm, orientée sur tribord, les canons
S’enfonçant dans la vase. La coque à bâbord est déchirée jusqu'à la hauteur de la tourelle A de 460 mm qui a disparu de sa barbette. Ce n'est pas un ou des impacts qui ont mis la coque dans cet état,
Mais bien une explosion interne.



la point avant du Yamato au fond de l'ocean

En continuant vers l'avant on trouve le pont en bois apparemment bien conservé. Les brise-lames et les ventilateurs, les deux cabestans conservent encore leurs chaînes d'ancré, celles-ci sont d'ailleurs bien en place dans leurs écubiers. L’épave qui repose dans une configuration faisant penser à un arc de cercle, mesure à peu près 170 mètres de long, l'arrière orienté à l'Est et l'avant au Nord-Ouest. Beaucoup d'autres débris entourent cette partie principale, et l'ensemble du site mesure 340 mètres de long
Sur 240 mètres de large.

Apparemment il reste beaucoup de choses à découvrir sur l'épave du Yamato, notamment, la troisième tourelle de 460 mm qui n'a pas été retrouvée. Peut être gît-elle sous la partie arrière et dans ce cas-là, on ne la reverra jamais. En 1999 une nouvelle expédition a exploré avec précision le cuirassé.


une des tourelles de 155 mm

On sait maintenant qu'un éventuel renflouage est totalement impossible. Espérons que dorénavant, les chasseurs d'épaves laisseront reposer en paix les 2498 âmes qui dorment à tout jamais dans leur cercueil d'acier.





A LA MEMOIRES DE TOUT LES MARINS MORT EN MER.......



Note sur le Shinano

La construction du Shinano, 3ème cuirassé de la classe
« Yamato », mis sur cale à Yokosuka le 4 mai 1940 au titre
Du 4ème Programme supplémentaire de 1939, fut arrêtée en
Décembre 1941 au moment de l'entrée en guerre du japon.
Après la bataille de Midway, il fut décidé de terminer le navire
Comme porte-avions ou plus exactement comme plate-forme
Relais et comme navire atelier au profit de l'aéronautique navale.
La disposition du bloc passerelle, de la cheminée et des équipements aéronautiques s'inspirait des porte-avions Junyo et Taiho.





La capacité de son hangar était limitée à 70 appareils, mais les
Capacités de chargement en pièces détachées et en matériels
Divers étaient très importantes. Il était prévu que lui soit affecté un
Groupe aérien de 40 à 50 appareils lorsqu'il serait intégré à une
Escadre de combat. Lancé le 8 octobre 1944, Les tourelles de
3,9in/65 d'un dessin spécial initialement prévues furent remplacées par des montages du même modèle que celui monté sur les
Croiseurs pour ne pas retarder la mise en service du navire. Sa
DCA était formée de 145 pièces de 25 mm et de 336 roquettes.
Le navire doté de radars type 13 et 22 put commencer ses essais
Le 19 novembre, Moins de six semaines plus tard, le Shinano fut
Admis au service actif. Au cours de sa première sortie opérationnelle, le navire, chargé de torpilles pilotées Kaiten fut repéré , le 29 novembre 1944, par le sous-marin U .S. S. Archer fish qui lui décrocha une gerbe de torpilles à courte distance. Touché par quatre anguilles, le navire pris rapidement de la gîte mais mettra néanmoins 7 heures pour couler. Il faut noter qu'il faudra attendre, l'entrée en service de L'U.S.S. Enterprise en 1961 pour voir un autre porte-avions de 62 000 tonnes prendre la mer.


FIN

salut, et merçi pour la leçon
trés interessant.......
merci


et la marine nationale.......... ( bon je sais j abuse...........)

Bonsoir , déterrage dû à l'actualité : la presse vient de faire état le 5 Mars de la position de l'épave du Mashusa retrouvée 70 ans après son naufrage par 1000 m de fond au large des Philippines. C'était le sister-ship du Yamato coulé lui aussi à la fin de la guerre du Pacifique et qui reste encore aujourd'hui une idole pour les japonais : j'ai trouvé à Yokohama des maquettes de ce cuirassé à toutes les échelles , y compris au 1:100 ... soit une maquette de 3 m de long

JL+

Navires mythifiés qui souffrait d'une conception reposant sur des bases erronées (obus à trajectoires finales sous marine, choix du blindage).

Et qui ont surtout souffert d'un emploi tactique et stratégique contre productif. Le manque d'approvisionnement en fioul les obligeaient à stationner près des sources de pétrole et à cramer du brut. Le secret entourant leur construction les a privé d'un rôle de fleet in being : si les US avaient eu une connaissance de la réalité de ces navires dès le débuts des hostilités, ils auraient surement pris des décisions différentes face à la menace de ces monstres d'acier.

Des colosses qui n'ont (heureusement !) pas eu le rôle qu'ils méritaient.

Bonne analyse aligan , tous ces monstres d'apparence invulnérable sont tous allés par le fond : Bismarck & Tirpitz pour les uns, Yamato & Mashusa pour les autres sans oublier le Hood et quelques autres ...

Autre époque !

JL+

La fin du monstre :

Frantzi a écrit:

Bonne analyse aligan , tous ces monstres d'apparence invulnérable sont tous allés par le fond : Bismarck & Tirpitz pour les uns, Yamato & Mashusa pour les autres sans oublier le Hood et quelques autres ...

Autre époque !

JL+

Tout est fonction d'orientation et d'utilisation tactique, les vieilles bailles ont fait merveille en plate forme d'artillerie et en escorteur de convoi. Et les navires coulés le 7 décembre 41 et renfloué ont rendu la monnaie de leurs pièces (de 15 pouces) aux cuirassé japonais dans le détroit de Surigao, à l'ancienne, au canon. Pour le cocorico la Lorraine a fait tonner ses 340 avec succès contre des objectifs terrestres. Les cuirassés rapides US, GB, et même français ont été utiles dans le Pacifique dans leur complémentarité flotte d'invasion/ porte avion/ big gun.

Si le Bismarck a eu une carrière des plus courte, il a quand même réussi à affoler les politiques US et GB. Le Tirpitz lui sans jamais rien foutre a fait mobiliser des moyens considérables pour l'éviter et le détruire. On pourrait presque dire qu'il a été efficace rien que dans son rôle de dissuasion.

Le Hood lui était mal conçu dans sa protection dès les origines, et les rafistolages successifs n'ont jamais permis d'en faire autre chose qu'un battlecruiser qui souffrait des mêmes mots que ses grands frères dont on vu les limites au dogger bank et au jutland. Un battlecruiser vieux de 20 ans n'aurait jamais du se confronter à un cuirassé rapide moderne. Mais il était devenu une légende et même Holland semblait avoir oublié le Jutland.

En fait les limites de ces navires étaient généralement connus (vitesse, autonomie, protection verticale ou horizontale, tenue à la mer, …) et notamment connues de leurs commandants. Mais leur utilisation a été plus dictée par la politique ce qui a conduit à sacrifier leurs équipages dans des contre emplois ou par négations de leurs limites.

sujet très intéressant, bravo!