Comment restaurer sabre 1821? Bouton de virure plat.

Bonjour à tous,

Je viens de faire la première acquisition d’un sabre d’officier d’infanterie modèle 1821.
Il semble être d’époque (mais quelle date?), j’imagine que les spécialistes me le confirmeront.
Vu l’état de sa basane, dont il ne reste que quelques centimètre carré… j’aimerai le restaurer complètement, lui remettre un morceau de cuir neuf et le rendre plus « clinquant ».

Après avoir lu différents post sur le sujet (notamment ceux de « crevette ») je me suis rendu compte que le bouton de virure était extrêmement plat et serait donc difficile à ouvrir. Il est tellement plat que mon ongle accroche à peine le bord de la virure quand je le passe dessus.
Au vu des photos avez-vous une idée de comment procéder sans trop abîmer la calotte?

Concernant la garde, de la paille de fer 000 et un bon coup de main décrit suffire?

Concernant la lame, pensez-vous qu’avec le même procéder que la garde je puisse obtenir quelque chose de plus clinquant? Ou au moins de moins « noir »?
Petite question concernant la pointe: le fil de la lame est plus épais au niveau de la pointe que sur le reste de la lame (excepté le talon) est-ce normal?

Merci d’avance pour vos réponses,

Voici les photos:

Voici quelques photos supplémentaires:
Je ne sais pas si on voit bien « l’épaisseur » de la pointe.

Bonjour
Pour la garde, pas de paille de fer
Il reste de la dorure, ça serait vraiment dommage de perdre.

Pour la lame, vous avez un reste de gravures.
Si vous la voulez nickel, c’est papier de carrosserie à l’eau, mais les décors vont disparaître.
Pour retirer la garde, il va falloir percer au niveau de la soie. Sans toucher la calotte, puis une fois démontée, rallonger le soie.

gth94 a écrit:

Bonjour
Pour la garde, pas de paille de fer
Il reste de la dorure, ça serait vraiment dommage de perdre.

Aaa d’accord! Ce que je prenais pour des parties moins « sale » ou moins « oxidées » ce sont des restes de dorures… je suis vraiment novice…

Du coup il vaut mieux la laisser dans cet état? Ou bien un petit nettoyage avec du miror ou autre produit?

gth94 a écrit:

Pour la lame, vous avez un reste de gravures.
Si vous la voulez nickel, c’est papier de carrosserie à l’eau, mais les décors vont disparaître.
Pour retirer la garde, il va falloir percer au niveau de la soie. Sans toucher la calotte, puis une fois démontée, rallonger le soie.

Pour percer la soie vous conseillez quelle diamètre et quelle profondeur? Ensuite on rallonge par martèlement à froid comme conseillé dans les autres tutos?

Bonjour,

Il s'agit d'un sabre d'officier d'infanterie modèle 1821, pour un officier de la Garde Nationale.
Vous pourrez en voir d'autres ici: https://www.passionmilitaria.com/t187817-2-sabres-modele-1821 (par exemple)

Les modèles réglementaires possèdent un pan creux et une gouttière, sur la lame. Sur le votre, il n'y a que le pan creux.
Ici, les gravures sur la lame permettent aussi de l'attribuer à la garde nationale.
A l'origine, la lame devait être bleuie (le bleui se finissait en volutes, au milieu de la lame) et dorure dans les gravures.

Nettoyage:
S'il reste du doré sur la monture, pas de paille de fer, ni de Mirror (qui va faire disparaître la dorure, au mercure, d'époque)

Pour la lame, s'il n'y a plus ni bleui, ni dorure, la paille de fer et l'huile de coude peuvent être envisagées.

Pour dessertir la lame proprement et ensuite refaire une belle rivure, il faut vraiment l'avoir déjà fait plusieurs fois.
Pour la rivure plate sur votre modèle, c'est normal, à cette époque (entre 1821 et 1845) les rivures n'étaient pas en goutte d'eau, comme on en trouvera plus tard.
Il faudra faire bien attention à ne pas aplatir l'arrondi du pommeau.

Bonjour,
défaire la rivure sera en effet difficile!
Percer presque au diamètre de la rivure serait pas mal, avec un foret n'ayant quasiment pas d'angle sinon il faudra percer trop profond.
De plus il faudra bien pointer au centre et ensuite ne pas percer de travers!

Autre solution, attaquer les bords de la rivure avec une petite meule ou disque usé Dremel, sans déborder sur la calotte.

Un petit dérapage sur la calotte pourra toutefois être effacé par polissage et ne se verra plus.

Personnellement je ne sais pas trop laquelle des deux choisir.
Je l'ai peut être déjà fait à la Dremel car je n'ai jamais percé...
Il me semble que la rivure a des bords très fins et qu'elle ne résiste pas trop aux coups de chassoir, même si la rivure n'est pas totalement éliminée.
Cordialement,
CG

PS, je rallonge les soies à froid quand c'est nécessaire, et ça a toujours bien marché.
Mais je pense qu'on peut le faire à chaud car une soie n'est jamais trempée.

Quentin1873 a écrit:

Bonjour,

Il s'agit d'un sabre d'officier d'infanterie modèle 1821, pour un officier de la Garde Nationale.
Vous pourrez en voir d'autres ici: https://www.passionmilitaria.com/t187817-2-sabres-modele-1821 (par exemple)

Les modèles réglementaires possèdent un pan creux et une gouttière, sur la lame. Sur le votre, il n'y a que le pan creux.
Ici, les gravures sur la lame permettent aussi de l'attribuer à la garde nationale.
A l'origine, la lame devait être bleuie (le bleui se finissait en volutes, au milieu de la lame) et dorure dans les gravures.

Nettoyage:
S'il reste du doré sur la monture, pas de paille de fer, ni de Mirror (qui va faire disparaître la dorure, au mercure, d'époque)

Pour la lame, s'il n'y a plus ni bleui, ni dorure, la paille de fer et l'huile de coude peuvent être envisagées.

Pour dessertir la lame proprement et ensuite refaire une belle rivure, il faut vraiment l'avoir déjà fait plusieurs fois.
Pour la rivure plate sur votre modèle, c'est normal, à cette époque (entre 1821 et 1845) les rivures n'étaient pas en goutte d'eau, comme on en trouvera plus tard.
Il faudra faire bien attention à ne pas aplatir l'arrondi du pommeau.

Merci pour votre réponse.
Je viens de lire votre précédent article. Très intéressant !
Il n’y a plus aucune trace de bleui sur la lame, en revanche on peut voir des traces de dorures dans les gravures. La paille de fer risque-t-elle de les enlever? Si je n’insiste pas trop, vu qu’elles sont en profondeurs ça devrait le faire non?
Donc pour la garde vous conseillez de la laisser telle quelle? Pas de nettoyage?

C’est bien noté pour la rivure.

Crevette a écrit:

Bonjour,
défaire la rivure sera en effet difficile!
Percer presque au diamètre de la rivure serait pas mal, avec un foret n'ayant quasiment pas d'angle sinon il faudra percer trop profond.
De plus il faudra bien pointer au centre et ensuite ne pas percer de travers!

Autre solution, attaquer les bords de la rivure avec une petite meule ou disque usé Dremel, sans déborder sur la calotte.

Un petit dérapage sur la calotte pourra toutefois être effacé par polissage et ne se verra plus.

Personnellement je ne sais pas trop laquelle des deux choisir.
Je l'ai peut être déjà fait à la Dremel car je n'ai jamais percé...
Il me semble que la rivure a des bords très fins et qu'elle ne résiste pas trop aux coups de chassoir, même si la rivure n'est pas totalement éliminée.
Cordialement,
CG

Merci pour votre réponse.

J’ai accès à une perceuse à colonne sur mon lieu de travail. Mais je pense que je vais m’orienter vers la deuxième solution. Elle me paraît plus simple à réaliser.
Vu que la rivure est très plate, elle doit être très fine. Si je tape dessus directement au chasse goupille je pourrai peut-être faire sauter les bordures?

Bonjour,

"S'il reste du doré sur la monture, pas de paille de fer, ni de Mirror (qui va faire disparaître la dorure, au mercure, d'époque)".

Comment peut-on raviver et entretenir cette dorure au mercure ?

Cdlt.

Taper directement dessus pourra écarter légèrement les bords qui seront alors plus faciles à meuler.
Attention à bien caler la monture contre les mâchoires d'un gros étau en faisant également attention à éviter que le plateau se déforme contre l'étau sous les coups.

Bonjour,

La monture, si dorée, peut être nettoyée à l'eau chaude et au savon.

Quelques liens, sur ce forum:
- https://www.passionmilitaria.com/t77744-comment-nettoyer-une-lame-bleuie-doree
- https://www.passionmilitaria.com/t228541-nettoyage-chimique-d-une-lame-doree
- https://www.passionmilitaria.com/t236724-sabre-de-marine-modele-53-70-de-luxe

Il doit y en avoir d'autres...

Avec une perceuse à colonne qui puisse accepter la longueur du sabre, je me demande si un foret à dépointer la soudure par points pourrait faire le travail correctement.
Personnellement je n'ai pas ce genre de foret.
Exemple:
https://www.outils-condor.fr/contents/fr/p510_foret-depointer-soudure.html
Dans ce cas je pense qu'il en faudrait un qui soit environ 1 mm moins grand que la rivure.

Merci bien Quentin 1873.
Cdlt.

Merci à tous pour vos messages.
Je vais peut-être tenter le coup la semaine prochaine. Je vous partagerai cette petite expérience.

Le cuir de la fusée fait bien 0,5 mm d’épaisseur et celui de la cravate entre 1 et 2 mm?

C'est ça pour la fusée, par contre je ne sais pas exactement pour la cravate.
Certains semblent avoir eu du cuir de cette épaisseur, et d'autres du tissu rouge.
Personnellement je remets le matériau qui existait sur le sabre à restaurer.

Pour un sabre modèle 1821, la cravate doit être en drap écarlate (pas de feutrine) et prise entre la monture et le talon. Il semble bien que ce soit le cas de votre reste de cravate. Le mieux serait d'ailleurs de le conserver, même s'il n'est pas très beau. En 1840, on passe pour les sabres de troupe à la cravate de buffle simplement enfilée sur la lame. Les sabres d'officier semblent n'avoir adopté la cravate de buffle qu'ultérieurement (date ?).

Cordialement.