Sabre fantaisie d'officier français armorié

Bonjour,

Dernier arrivé à la maison, ce sabre fantaisie d'officier français, du début du XXe siècle.

Son principal intérêt est qu'il porte des armoiries sur la calotte, et que j'ai ainsi pu retracer, après une longue enquête, les éléments liés à ce sabre!
Pour moi, c'est vraiment le top en collection, car en plus de l'objet, j'ai son parcours complet!
De plus, les recherches que j'ai mené m'ont permis de découvrir tout un pan de l'histoire, allant du titre romain (noblesse accordée par le pape) à la Seconde Guerre Mondiale (contre-espionnage), que je ne connaissais pas!

Le sabre est arrivé à la maison, en nécessitants un gros travail de nettoyage:
- mirror ancien et séché partout sur le laiton
- plus de cravate
- manque la vis pour tenir la chape sur le fourreau
- oxydation
J'ai commencé à le nettoyer, mais cela va prendre du temps!
La cravate à déjà été refaite.


Concernant le sabre:
Il s’agit d’un sabre fantaisie d’officier de cavalerie, typique de l'entre-deux guerre.
- Monture fantaisie, proche du modèle 1896 d’officier de cavalerie, en laiton rosé.
- Lame du modèle 1883 d’officier de cavalerie, allégée, fabriquée par Coulaux & Cie, à Klingenthal, de 90cm. Poinçons B étoilé dans un ovale, de Charles Bühler, et un 2e poinçon non visible.














Les armoiries qu'on retrouve sur le pommeau sont celles du comte Paul Jonglez de Ligne (1900 - 1980), titulaire de Légion d’honneur, la médaille de la Résistance et la Croix de guerre avec étoile de vermeil.



Son parcours militaire est vraiment très intéressant, puisqu'en 1940 il sera à la tête du BMA15 (Bureau des Menées Antinationales de Marseille), puis du SSM de Marseille (Services de Sécurité Militaire), avant d'être arrêté à son domicile le 7 Juin 1944 à 20h, emprisonné à Marseille à la prison des Baumettes à partir du 26 juin, puis à Fresnes le 18 juillet. Enfin, il sera déporté le 15 août en direction de Buchenwald d’où il fut envoyé à Dora, le 1er septembre.

Je n'ai pas réussi à trouver sa fiche militaire. Elle n'est pas disponible dans les archives du 2e bureau de recrutement de la Seine.
Idem, sur la base Léonore, pas de trace de lui (on trouve son frère et son père). Il faut attendre encore 3 ans pour que ce soit numérisé...
Si quelqu'un peut m'aider sur ces points ?

Toutefois, en compilant les infos sur Gallica, et sur le net, j'ai pu retrouver les principaux éléments de son parcours militaire:
- Élève de l’ESM de Saint-Cyr (108e promotion « du Souvenir) de 1921 à 1923.
- Sous-lieutenant de réserve au 171e Régiment d’Infanterie en 1923
- Lieutenant au 171e Régiment d’Infanterie au 1er octobre 1923
- Affecté comme instructeur au centre d’instruction physique à Düsseldorf, au 8e régiment d’Infanterie en mars 1925
- Par décision ministérielle du 07 novembre 1926, affecté au 8e bataillon de mitrailleurs
- Lieutenant-Instructeur à l’école militaire de l’infanterie et des chars de combat, à Saint-Maixent en septembre 1928
- Par décision du 22 août 1932, il est muté au 24e Régiment d’infanterie, 3e bataillon, à Versailles
- Désigné pour suivre les cours de l’école d’application de l’infanterie et des chars de combat, du 19 juin au 12 août 1933, en mai 1933
- Capitaine au 20 Juin 1933
- Breveté observateur en avion en 1934
- muté comme Capitaine Instructeur à l’Ecole Spéciale Militaire (Saint-Cyr), par décision du 22 juillet 1936
- Chevalier de la légion d'honneur en janvier 1940
- adjoint au commandant du canton de Lussac-les-Châteaux, dans la Vienne, en juillet et août 1940
- officier de renseignement au 27ème régiment d’infanterie au Blanc dans l’Indre d’août à octobre 1940
- chef du BMA (bureau des menées antinationales) de la XVème région militaire à Marseille du 1er novembre 1940 au 22 novembre 1942
- Entre dans la Résistance le 27 novembre 1942 en tant qu’agent P2 du réseau SSMF-TR (Service de Sécurité militaire en France-Travaux ruraux) (pseudonyme Kerjean Marquis)
- Chef de bataillon / Commandant fin 1942, début 1943 ?
- chef SM (Sécurité militaire) à la XVème Région militaire au début de l’année 1943
- chef départemental des GAM (Groupement d’aguerrissement montagne) dans les Bouches-du-Rhône.
- appréhendé à son domicile le 7 juin 1944 à 20 heures par le Sipo-SD et a été reconnu sous son vrai nom au cours de son interrogatoire, au 425 rue Paradis, du 7 au 26 juin, dans le cadre de l’affaire Catilina. Emprisonné à Marseille à la prison des Baumettes à partir du 26 juin, puis à Fresnes le 18 juillet, il a été déporté le 15 août en direction de Buchenwald d’où il fut envoyé à Dora, le 1er septembre (source: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] )
- Récipiendaire de la médaille de la résistance française le 12 septembre 1945
- Lieutenant-Colonel en 1946
- Colonel en 1951

Le Bureau des menées antinationales (BMA) est un service de renseignement de l'Armée d'armistice, constituée par le régime de Vichy. Ce service travaille au contre-espionnage entre septembre 1940 et sa dissolution par les Allemands en novembre 1942.
Pendant la seconde Guerre mondiale, l'entreprise de Travaux Ruraux est le service de renseignements militaire français clandestin mis en place le 1er juillet 1940.
Abréviation SSMF-TR (Service de sécurité militaire français - Travaux ruraux).
La partie visible est le BMA (bureau des Menées Antinationales). Organisme crée par Vichy dans le but de lutter contre les exactions contre l'état Français ou le gouvernement allemand, en septembre 1940.
Dans les faits, les BMA aident (officieusement) la résistance en prévenant les résistants, finançant les mouvements,...
En novembre 1942, Vichy ne s'y trompe pas et dissout les BMA, et créé les SSM (Services de Sécurité Militaire).
La plupart des patrons des différents BMA seront arrêtés et déportés.

Je me suis donc lancé, depuis quelques semaine, dans cet univers du contre-espionnage, avec la lecture de différents rapports sur le web, et plusieurs livres.
Cela m'a permis d'en apprendre vraiment beaucoup sur ce service et cette période!



Pour en revenir au sabre, son parcours ne se termine pas en 1944!
Au vu du type de sabre (monture du type 1896 de cavalerie fantaisie et lame du type 1882 de cavalerie, allégée), un officier (ou futur officier) s'en serait doté avant 1926 (date réelle d'entrée en service du sabre d'officier des troupes à pieds modèle 1923).
Il y a donc fort à parier qu'il s'agit du sabre que notre jeune sous-lieutenant s'est vu offrir lors de son séjour à Saint-Cyr, entre 1921 et 1923.
C'est donc le sabre qui l'a accompagné jusqu'à son arrestation en 1944.
Je pense donc que lors de l'arrestation de son propriétaire (à son domicile), il a du rester dans son bureau, puis être déplacé peu après.

Dans les années 1960, ce sabre à été donné à la personne a qui je l'ai racheté. Le sabre se trouvait alors au fort Saint Nicolas de Marseille (qui à servit de prison de 1823 à 1945).
Il servait, lors d'une exécution décidée par un jugement du tribunal militaire, à diriger le peloton d'exécution...

Voilà, un bel objet, avec l'ensemble de son parcours connu! Que demander de plus!

Bonjour
Enquête parfaitement menée

Merci du partage

Très belle pièce, ces modèles fantaisies, 1896, 1923 sont toujours très esthétiques


Cordialement

Bonjour Quentin,
Bravo pour l'acquisition de ce beau sabre.
L'on touche là l'essence même de la collection, en ce qui me concerne ; partir d'un objet abîmé et sans intérêt pour la plupart des gens, et pouvoir le restaurer, le rattacher à son propriétaire et le replacer dans son contexte historique. Il retrouve son "âme" et son utilité première tout en devenant un témoin de notre histoire.
Bravo pour votre travail de restauration et de recherche.
Amicalement.
Karl

Belle pièce, et magnifique travail de recherche !
Merci de ce partage instructif.

Ps: j'ai un faible pour les 1896..

Merci à vous 3!

Effectivement, ici est le véritable intérêt de la collection, voire même de la préservation!

C'est mon premier sabre avec ce type de monture.
Je cherche un modèle 1923 d'officier des troupes à pieds depuis longtemps, pour compléter ma collection, et je ne possédait pas de modèle 1896.
Ce type de monture, est effectivement assez sympa, et change de ce qui se faisait avant.

Le nettoyage n'est pas encore fini.
Il faut que je finisse de nettoyer la lame, et polisse le fourreau + retrouver une vis pour la chape.
Mais je vais prendre le temps.

Mon enquête m'a mené beaucoup plus loin, mais je n'ai mis ici que le principal!

Je rajoute juste les seules photos de son propriétaire, que j'ai pu trouver:
Ces photos datent de 1931-1932, lorsqu'il était Lieutenant-Instructeur à l’école militaire de l’infanterie et des chars de combat, à Saint-Maixent:


Marius AUTRAN (X) et sa promotion, à l’ Ecole Militaire de l'Infanterie et des Chars de Combat de Saint-Maixent (Deux-Sèvres).
Au premier rang, au centre, le lieutenant JONGLEZ de LIGNE et le capitaine COMBALAT
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
« notre lieutenant instructeur, nommé Jonglez de Ligne, homme distingué par sa parole, son savoir militaire, sa puissance de persuasion, jouissait d’une grande considération parmi les élèves-officiers »


Manœuvres de la section de Marius AUTRAN, avec le lieutenant JONGLEZ de LIGNE, en 1931.
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Bonjour Quentin,

Je te félicite pour l'acquisition de ce beau sabre et surtout ,ce qui prime, avoir retrouvé l'identité de son propriétaire. Un beau parcours que cet officier.

Il est presqu'identique au mien et dont le propriétaire est également connu :





[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Bonjour MC,

Effectivement, au tout début de mes recherches, je suis tombé sur le votre ( [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ), qui est très similaire à celui que je présente dans ce post.

C'est intéressant, car une comparaison rapide des 2 modèles nous montre que:
- monture un peu plus décorée sur le vôtre
- même lame du modèle 1882 allégée
- les 2 calottes sont différentes

Au vu de l'attribution du sabre que vous présentez, pour un officier de cavalerie légère sur la fin du XIXe siècle (Vicomte Marc Antoine Raynald Marie de Noé, né en 1842 et mort en 1911), le vôtre doit être antérieur au mien, de quelques années.

De quel fabricant est votre sabre?

Sur celui présenté sur ce post, on trouve un poinçon de fourbisseur sur la monture, sous la cravate, dans un ovale, mais hélas illisible...

Le mien n'a aucun marquage, ni poinçon. Le sabre d'un fournisseur inconnu.

Sur le vôtre, les poinçons peuvent être ceux de Klingenthal.

Effectivement, comme stipulé dans le poste, la lame est de Coulaux & Cie, à Klingenthal, et les poinçons de la lame le confirme.

Le marquage dans un ovale, dont je parle, se trouve sur la monture, sous la cravate, en avant de la lame, sur le laiton.
On le voit sur la photo que j'ai mis.

Bonjour,

Superbe histoire. Son titre de Comte date du mariage de Alexandre Joseph Jonglez avec Henriette Augustine de Ligne en 1827, c'est une noblesse romaine c'est à dire pontifical. Originaire du Nord. Je suis remonté jusqu'en 1620 pour le Jonglez. Par les de Ligne on remonte à 1370 d'une part et les Ligne jusqu'en 1585, le nom à l'époque était Deligne, probablement noblesse de robe.

Il ne faut pas les confondre avec le de Ligne d'origine Belge qui eux étaient Prince en France et en Empire et remonte à 1047.

Bonsoir Gwalchaved,

Merci beaucoup pour ces informations!

Ca correspond à ce que j'avais trouvé.

J'étais seulement remonté (dans le détail) au 1er comte du nom: Alexandre Procope, 24/02/1830, Lille (59) – 10/11/1911, Comte Romain Héréditaire (1891), chevalier de l’ordre chevaleresque du Saint-Sépulcre, Auditeur au Conseil d'État, commissaire du gouvernement près le conseil de préfecture du Nord, maire de Liévin (1871-1878), propriétaire à Paris.

J'avais aussi noté l'alliance avec la famille de Ligne en 1827.

La demande d'accoler le nom "de Ligne" à leur premier patronyme date de 1946, et l'autorisation de 1950.

On trouve énormément de choses en ligne, en sachant où chercher, en étant un peu curieux, et avec un peu de réflexion!

Là où ca reste plus flou, c'est au niveau de ses grades et affectations entre 1942 et 1944, et sur l'après-guerre...
Il faut vraiment que j'arrive à consulter sa fiche militaire, mais je n'arrive pas à trouver où elle est.

bonsoir,le sabre et son histoire sont passionnant,merci

Bonjour,

Peut-être aux archives départementales du lieu où il a eu 20 ans. Mais étant décédé il y a peu, les archives ne sont pas consultables autrement que par la famille. Un exemple, mon père est décédé en 2009 et pour récupérer son dossier de la résistance j'ai donné une autorisation à un ami à Paris en prouvant mon lien familial.

Alors je sais que ce n'est pas toujours aussi strict, et du coup il faudrait que tu te déplaces au lieu où il a eu 20 ans pour consulter les archives sur place car elles ne seront pas en lignes avant les 120 ans après sa naissance.

Quentin1873 a écrit:

Bonjour,

Dernier arrivé à la maison, ce sabre fantaisie d'officier français, du début du XXe siècle.
Voilà, un bel objet, avec l'ensemble de son parcours connu! Que demander de plus!

Bjr Quentin,
Félicitations pour avoir acheté ce sabre. Tu as de la chance d'avoir pu identifier les armoiries, sans cela tu n'aurais pu découvrir le parcours et la conduite exemplaire de cet officier, en particulier durant la II GM.
Le marquage du fourbisseur dans l'ovale est complètement illisible, ce sabre ressemble beaucoup à celui de MC qui lui ne porte aucun marquage de fabrication.
Amicalement.
Jean
PS: moi, je suis tjs en panne de découvrir le général de corps d'armée de l'entre-deux guerres dont je t'avais soumis les armoiries malgré tes recherches et celles de Gwalchaved.

bonjour,
apres pas mal de recherches, sa fiche militaire [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

cdlt

Bonjour,

Super coup de chance, c'est rare qu'elles soient mises en ligne si tôt. Comme quoi les règles s'appliquent de manière fluctuantes ... En tout cas merci de cette présentation et ce dernier document lève les doutes sur les dernières promotions.

Bonjour,

Merci à tous pour vos commentaires!

Milles merci a à jp4970 pour avoir retrouvé sa fiche militaire!
Je vais étudier ça de près!

Bonjour,

J'ai donc pris le temps d'étudier sa fiche militaire.

c'est vraiment hyper intéressant! vraiment (encore) merci @jp4970!

On y apprends qu'il est engagé volontaire le 28 Août 1918. Il est affecté à l'artillerie. Après 3 régiment d'artillerie en moins d'un an, il passe dans les chars de combat (artillerie spéciale) en 1919 (506e régiment des chars de combat).
Son parcours militaire commence donc dès 1918!

En plus des dates (je vais mettre à jour mes éléments), on apprends aussi qu'en 1949, il est de nouveau affecté à Marseille (Lieutenant-Colonel à l'Etat Major), puis Major de garnison de la Place de Marseille (10/01/1951).

Il est donc revenu à Marseille après-guerre, mais n'a pas récupéré son sabre, qui devait donc (à priori) déjà se trouver au fort Saint Nicolas.

CHAPE48 a écrit:

Quentin1873 a écrit:

Bonjour,

Dernier arrivé à la maison, ce sabre fantaisie d'officier français, du début du XXe siècle.
Voilà, un bel objet, avec  l'ensemble de son parcours connu! Que demander de plus!

Bjr Quentin,
Félicitations pour avoir acheté ce sabre. Tu as de la chance d'avoir pu identifier les armoiries, sans cela tu n'aurais pu découvrir le parcours et la conduite exemplaire de cet officier, en particulier durant la II GM.
Le marquage du fourbisseur dans l'ovale est complètement illisible, ce sabre ressemble beaucoup à celui de MC  qui lui ne porte aucun marquage de fabrication.
Amicalement.
Jean
PS: moi, je suis tjs en panne de découvrir le général de corps d'armée de l'entre-deux guerres dont je t'avais soumis les armoiries malgré tes recherches et celles de Gwalchaved.

Merci Jean!
Oui, je suis plutôt content de l'avoir trouvé celui-là!

De quelle sabre parles tu, que je relance l'identification de mon côté?

Bonjour,

Tu peux nous renvoyer les infos Jean ?

de rien, un parcours vraiment passionnant, il suffisait de taper sur google "paul jonglez classe 1920" ...
A noter une erreur d'un mois sur sa fiche pour son arrestation.
cdlt

Bonsoir, j’ai hésité à rajouter un message de plus de félicitations mais je me lance tout de même. Car non seulement vous avez trouvé une belle pièce mais, par vos recherches, vous avez trouvé son histoire ainsi que sa place dans l’Histoire avec un grand H, c’est le comble pour un collectionneur! Bien cordialement

Bonjour,

Merci à vous pour ces commentaires.
Effectivement, @jp4970, je n'avais pas tapé cette requête sur Google... Pourtant, j'aurai du commencer par là!!
Effectivement, sa fiche signale une arrestation par la Gestapo le 7 Mai, au lieu du 7 Juin 1944.
La date de Juin est corroborée par d'autres sources.

Sinon, j'ai avancé sur la restauration.
J'ai refait une vis pour la chape du fourreau:
J'ai récupéré une vis sur une ancienne douille d'ampoule, que j'ai raccourcie à la scie à métaux et arrondie au niveau de la tête avec une lime, en la calant sur une perceuse. Vis d'origine à droite, vis refaite à gauche:



Mon modèle un fourreau de sabre, de la même époque (entre-deux guerre), pour une lame allégée de type 1822 de cavalerie légère (sabre présenté ici: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ). Le fourreau le plus foncé (je ne l'ai pas encore nettoyé) est celui du sabre présenté en haut de page, avec la vis refaite:



Seule la rainure de vis trahit une vis moderne. Mais il faut vraiment mettre le nez dessus pour s'en apercevoir!

pour tout dire, j avais fait pas mal de recherches avant de faire cette simple requête, mais félicitations pour la restauration et le travail de recherches qui colle parfaitement à la fiche militaire voire même plus précis parfois!
cdlt

Quentin1873 a écrit:

Effectivement, sa fiche signale une arrestation par la Gestapo le 7 Mai, au lieu du 7 Juin 1944.
La date de Juin est corroborée par d'autres sources.

En fait il y a même une 3e dates pour son arrestation...

- fiche militaire: 7 mai 1944
- son dossier de déporté à la DAVCC de Caen et son dossier d'homologation de ses services dans la Résistance au SHD de Vincennes: 7 Juin 1944
- Livre Le temps des vérités d'Henri Navarre: 7 Juin 1944: "A Marseille, le BSM, essentiellement constitué par l'ancien BMA régional, était dirigé par le commandant Jonglez de Ligne, qui fut arrêté début juin 1944"
- Livre Service Spéciaux (1935 - 1945) de Paul Paillole: 7 Juillet 1944:



Je n'ai pas encore pu consulter son dossier de déporté et son dossier d'homologation de ses services dans la Résistance, mais j'ai discuté avec une historienne, qui l'a consulté, pour rédiger un mémoire: Sociologie de la Résistance dans le Gard, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône ( [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] )

Je pense que la date réelle de son arrestation est bien le 07 Juin 1944, en raison des détails suivants:

L'historienne avec qui j'ai discuté nous dit que :
"Paul Jonglez de Ligne passa ensuite dans la clandestinité sous le pseudonyme de Paul Kerjean, ingénieur de travaux publics, résidant à Marseille. Le 7 juin 1944, « Paul Kerjean » fut appréhendé à son domicile à 20 heures par le Sipo-SD et a été reconnu sous son vrai nom au cours de son interrogatoire, au 425 rue Paradis, du 7 au 26 juin, dans le cadre de l’affaire Catilina. Emprisonné à Marseille à la prison des Baumettes à partir du 26 juin, puis à Fresnes le 18 juillet, il a été déporté le 15 août en direction de Buchenwald d’où il fut envoyé à Dora, le 1er septembre. Il travailla comme manœuvre pour le déchargement et le transport de matériaux de construction dans le kommando de transport dans l’usine souterraine et, le 15 décembre, il fut muté au kommando de transport de plein air jusqu’à son transfert à Nordhausen avec d’autres malades, du 1er au 4 avril 1945. A cette date, il parvint à s’évader profitant du bombardement. Repris par la Wehrmacht, il fut ramené à Dora le 7. Paul Jonglez de Ligne fut libéré par l’armée américaine le 11 avril, rapatrié par avion en France quelques jours plus tard, le 18 avril, et transporté par la Croix Rouge à l’hôpital Bichat à Paris, du 18 au 30 avril."

En croisant avec d'autres sources, pour retrouver cette affaire Catilina, on s'aperçoit que cela concerne l'annonce du débarquement de Provence au SIPO-SD par un agent double (Maurice Seignon de Possel, pseudonymes dans la Résistance : Noël et pour le Sipo-SD : Erich/Erick), et que les infos transmise ayant entrainées les arrestations datent bien de début Juin 1944.

Quelques infos sur cette affaire Catilina:
- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (confirmation de l'arrestation le 7 Juin)
- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] , avec une lettre du  colonel André Cazin d’Honincthun, du 25 janvier 1948, beau-frère de Jonglez, et travaillant au service des écoutes du Contre-Espionnage français avant guerre, coordinateur national du réseau de résistance P.T.T., déporté politique à Buchenwald-Dora (août 1944 – mai 1945).

Bonjour,
pour aller dans votre sens sur la date du 7 juin, il y a aussi ce document [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]   et même sur sa fiche militaire en haut a droite il est marqué résistant jusqu'au 7 juin, déporté à partir du 8 juin.
Cordialement.

Gwalchaved a écrit:

Bonjour,

Tu peux nous renvoyer les infos Jean ?

Bien entendu, il faut que je retrouve le post initial.
Bien amicalement
Jean

Quentin1873 a écrit:

Bonjour,

.


Concernant le sabre:
Il s’agit d’un sabre fantaisie d’officier de cavalerie, typique de l'entre-deux guerre.
- Monture fantaisie, proche du modèle 1896 d’officier de cavalerie, en laiton rosé.
- Lame du modèle 1883 d’officier de cavalerie, allégée, fabriquée par Coulaux & Cie, à Klingenthal, de 90cm. Poinçons B étoilé dans un ovale, de Charles Bühler, et un 2e poinçon non visible.

Bjr Quentin,
La lame est en réalité celle que l'on trouve sur les Mles type 1923 de Coulaux à Klingenthal pour officier d'infanterie. Elle est proche de la 1883 mais en plus léger. J'ai la même lame sur le sabre du GCA non identifié.
Bon WE
Jean

jp4970 a écrit:

Bonjour,
pour aller dans votre sens sur la date du 7 juin, il y a aussi ce document [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]   et même sur sa fiche militaire en haut a droite il est marqué résistant jusqu'au 7 juin, déporté à partir du 8 juin.
Cordialement.

Merci jp4970 pour ce lien fort intéressant!

CHAPE48 a écrit:

Quentin1873 a écrit:

Bonjour,
[...]
Concernant le sabre:
Il s’agit d’un sabre fantaisie d’officier de cavalerie, typique de l'entre-deux guerre.
- Monture fantaisie, proche du modèle 1896 d’officier de cavalerie, en laiton rosé.
- Lame du modèle 1883 d’officier de cavalerie, allégée, fabriquée par Coulaux & Cie, à Klingenthal, de 90cm. Poinçons B étoilé dans un ovale, de Charles Bühler, et un 2e poinçon non visible.
 

Bjr Quentin,
La lame est en réalité celle que l'on trouve sur les Mles  type 1923 de Coulaux à Klingenthal pour officier d'infanterie. Elle est proche de la 1883 mais en plus léger. J'ai la même lame sur le sabre du GCA non identifié.
Bon WE
Jean

Ne possédant pas de sabre modèle 1923, je te crois sur parole.
Il va vraiment falloir que je m'en trouve un!

Quelques photos de comparaison avec une lame d'un sabre de cavalerie légère modèle 1882 troupe (présenté ici: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ):






Rajout de la comparaison de la lame allégée modèle 1822 sur un sabre d'officier d'artillerie ou du train des équipages de l'entre-deux guerres, avec monture de type Nancy ( [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ) et d'un modèle 1822, avec fourreau à un anneau de bélière ( [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ).

Restauration finie!

J'ai remis une nouvelle cravate, refait une vis pour le fourreau, nettoyé la lame, nettoyé puis légèrement poli le fourreau.
Le fourreau était chromé, à l'origine, mais il n'en subsistait plus rien. Celui qui l'avait nettoyé avait fait ça au papier de verre, et il restait de grosses rayures sur le fourreau. c'est désormais quasiment complètement atténué!
Reste plus qu'à lui trouver une dragonne!