Un soldat - une histoire : le Mayennais Joseph Dupont, classe 1915

Bonjour,

une photo d'un militaire français de la Première Guerre mondiale ne peut rester ainsi si nous avons les moyens d'en savoir plus sur l'homme qui pose dessus.

Ainsi, voici en image un soldat de 2ème classe, passé caporal : Joseph François Jean DUPONT, né à St-Denis-de-Gastines en Mayenne, le 24 février 1895.
Arrivé au corps le 15 décembre 1914, 2ème classe, passé au 90ème Régiment d'Infanterie l'année suivante, le 2 juillet. Le 29 janvier 1918, il passe au grade de caporal. Il est porté disparu dans la Somme, à Rouvrel le 11 avril (l'avis de disparition est émis plus tard, le 26 juin). Son décès est constaté le 5 octobre 1918 et est déclaré mort pour la France sur la cote 304, à Rouvrel Castel.

Au sujet de cette journée du 11 avril, une attaque est préparée au petit matin, avec des tirs d'Artillerie à 5h; les mitrailleuses ennemies sont réduites au silence au pied de la cote 86. A 5h15, le 2ème bataillon du régiment se lance à l'attaque : "les vagues disparaissent tout de suite dans la demie obscurité du petit jour et dans le brouillard très dense" selon le Journal de marche et opérations du 90ème RI. En face, les Allemands lancent des fusées pour alerter leur artillerie, et quelques mitrailleuses se font entendre. Des coureurs du 1er bataillon sont aussi lancés pour suivre le mouvement de l'attaque. Il semble que les pertes soient très nombreuses au cours de la matinée, et que quelques Allemands, appartenant au 6ème bataillon de Chasseurs, aient été faits prisonniers et emmenés à l'arrière. Le 335ème RI est non loin des éléments du régiment, et ce dernier reçoit, dans la journée, l'ordre de relever le 335ème à la nuit, sur les nouvelles positions conquises. Un des bataillons, le bataillon Bourgoin (chef de bataillon), n'est pas joignable, ce qui amène le 1er bataillon à envoyer des patrouilles à la nuit pour tenter de faire la liaison. Finalement, à 20h, le contact est pris avec le bataillon Bourgoin. Celui-ci est visiblement décimé, notamment dans les cadres du bataillon, mais les hommes restants tiennent les positions allemandes prises dans la journée. Isolé, le bataillon reçoit l'ordre de rentrer dans les lignes françaises. 386 hommes ont perdu la vie, furent portés disparus ou blessés au sein du régiment ce jour-là. Parmi eux, le commandant Bourgoin, qui, avant de mourir, dit au caporal clairon Coupain : "Vous direz au colonel que nous nous sommes bien battus". Parmi eux aussi, le caporal Dupont.

Honneur, respect et pensée à ces hommes.

Sources : Archives de la Mayenne; Journal de marche et opérations du 90ème Régiment d'infanterie, du 1er juillet 1916 au 23 août 1918.

Cordialement.

Bonjour poddichini,

Citation :

une photo d'un militaire français de la Première Guerre mondiale ne peut rester ainsi si nous avons les moyens d'en savoir plus sur l'homme qui pose dessus.

Cette photo est très belle et l'histoire de cet homme lui donne toute sa dimension.
In mémoriam.

Amicalement

Bonjour uchronie,

Merci pour votre message.

Amicalement

Bonjour,

Quand je lis une Histoire sur un Soldat qui à donné sa vie pour son Pays
je suis fière d'être Français qu'il repose en paix avec mes deux arrières grands-pères
qui ont combattus pendant la première guerre ...

Respect et Honneur ..

Bonjour,
Félicitations poddichinnie pour ces recherches
Le pire dans cette histoire c'est que cet homme a traversé presque toute la guerre,mourir aussi près de la fin de la guerre,quelle tristesse

Bonjour,

Merci pour vos messages.

Poddichini (merci).

Cordialement

Il est à noter que la médaille militaire lui a  été conférée à titre posthume par le décret du 3 avril 1920 : "mle 8915, caporal : gradé d'élite, brave et dévoué. Après avoir donné pendant toute la campagne la valeur de son héroïsme, est glorieusement tombé pour la France, le 5 octobre 1918, devant Moreuil. Une blessure et une citation antérieures. Croix de guerre avec étoile de vermeil".

JORF du vendredi 13 août 1920, p. 11828

Bonjour,

Quelques éléments supplémentaires : son père, Pierre Auguste, etait cultivateur. Sa mère, Marie Chauvière, née en 1876, était journalière. Elle vivait au village de Baudonet, dans la commune de Saint-Denis-de-Gastines. Sa naissance fut légitimée par le mariage de ses parents le 13 février 1918.

Archives départementales de la Mayenne, registres des naissances de Saint-Denis-de-Gastines, 4 E 247/36 1893-1897.

Cordialement

Bonjour,

Le monument aux morts de Saint-Denis-de-Gastines, où figure le nom de Joseph.

Cordialement

https://monumentsmorts.univ-lille.fr/monument/41744/saintdenisdegastines-cimetierecommunal/