La différence entre l' artillerie montée et l' artillerie à cheval...

Bonsoir,

Qui pourrait m'aider à résoudre cette question bien sur idiote  pour certain , mais pas évidente  pour moi!  

Bah,  et puis  on  est pas tous au même niveau et le forum et là pour ça!

Quelle  différence faite vous  entre l'artillerie à cheval et l'artillerie montée?

Cette  question a simplement  pour  but d'arriver à  "distinguer"  la différence sur des photos de personnages  en   uniformes d'artilleur  Second Empire et 3 ème république

L'artillerie montée , c'est un peu une sorte d'artillerie à pied avec des chevaux qui tractent les canons vous me direz ,  un cliché issu  d'une vielle image d'Epinal qui n'a pas fini  d'embrouiller mon faible esprit

Pour être bref , peut on voir facilement la différence sur  les uniformes?

D'avance merci!!

Salut,
je ne connais que l'artillerie à pied et l'artillerie à cheval.

L'une a ses artilleurs qui se déplacent à pied (ou sur le caisson à certaines époques), le canon étant évidemment tracté par des chevaux.
Elle accompagne l'infanterie.
Elle est moins rapide mais se met en place immédiatement sans délai car ses artilleurs n'ont rien d'autre à faire une fois sur place

L'autre a tous ses artilleurs qui sont montés (à cheval) et elle accompagne la cavalerie.
Elle est plus rapide, mais ses artilleurs doivent d'abord s'occuper de leurs montures avant de mettre la pièce en batterie, elle est donc bien moins réactive.

Un artilleur monté n'étant rien d'autre qu'un artilleur à cheval.
Leur tenue étant évidemment adaptée à la pratique de l'équitation, au contraire des artilleurs à pied.
Cordialement,
CG

Bonsoir Crevette,

Oui, merci!
Mais apparemment dans l'annuaire impériale militaire de 1860 ,  il semblerait qu'il y ait une nuance entre l’artillerie montée et l'artillerie à cheval...
Je crois que dans la garde impériale de Napoleon 3 , il y avait une différence au départ , et puis les 2 ont fusionnés et c'est l'artillerie à cheval qui est restée...

Bien à toi.

THIERRY

C'est certainement la réforme de 1829:
- batteries montées: conducteurs à cheval et servants à pied. Ils peuvent également être transportés sur les caissons.
- batteries à cheval: tout le monde est à cheval.
- batteries à pied: tout le monde est à pied et pour cause, c'est l'artillerie des côtes et des places.

En gros ça revient au même que du temps de l'Empire comme j'ai expliqué avant, mais avec des appellations un peu différentes, l'artillerie montée étant l'ancienne artillerie à pied.

Ca a ensuite évolué en 1833 et 1848 notamment mais ce serait long à expliquer.

Pour les détails, lire le magazine Traditions n°26.

Ok, merci Crevette!

Je n'ai  plus qu'à trouver ce numéro 26 de tradition.
Au second empire il semblerait qu'il y ait eu des petites différences sur les uniformes .
Et puis pour "corser" le tout, il y a existé  aussi les régiments du train d'artillerie à cheval, mais ça c'est une autre histoire...

Bien à toi.

THIERRY

Il y a 3 numéros sur l'artillerie: 26, 48 et 53, plus le 70 sur la Garde. Le tout écrit par Delpérier.

Et bien merci!
Et puis Louis Delpérier une pointure dans le domaine!!

Bien à toi.

THIERRY

Maintenant en ce qui concerne la Garde, c'est un chouïa différent.

Un régiment d'artillerie à cheval de 6 batteries (tous les servants à cheval) est créé à Versailles en mai 1854.
En mars 1855 est ensuite formé toujours à Versailles le régiment d'artillerie à pied (servants transportés sur les caissons).
Il sera par la suite logiquement renommé régiment monté, mais sans aucun autre changement.

En fait l'artillerie a pratiquement toujours changé ses appellations en fonction de l'évolution de ses matériels.
Le pire sera à venir entre 1917 et 1939 avec les régiments à tracteurs, sur voie ferrée, anti aériens, de campagne, hippomobiles, automobiles et j'en passe!

Ok, merci!
C'est un peu plus clair ...
D’où tout ce cafouillage et heureusement le période de 1917 à 1939 ce n'est pas trop mon objet d'étude!

Bien à toi.

THIERRY

Et entre deux guerres il y avait toujours des régiments d'artillerie à pied

bonjour ,

question pour crecette

pour les régiments d'artillerie a pied entre 1914 et 1918


en 1914 , il doit y avoir 9 régiments qui sont dans des places fortes me semble t il ??

mais pendant la guerre ces régiments ont ils combattus avec les régiments d'artillerie de campagne ??

en particulier le 9 ème

Je pense que c'est expliqué ici:
http://tableaudhonneur.free.fr/8e&158eRAP.pdf

Extrait:
Au moment de la mobilisation, l'Artillerie à Pied comprenait 11 Régiments dont :
6 étaient des Régiments de Siège et de Place,
5 étaient des Régiments de Côte.
Les batteries de ces Régiments devaient assurer la défense de nos Places fortes, de nos Ports de
guerre et de certaines Places maritimes. En cas d'offensive de notre part, leur emploi était prévu
dans l'attaque des Places fortes.

re ,

merci crevette

Bonsoir.

La notion d'artillerie montée date de la réorganisation du 5 août 1829 : les compagnies de canonniers et les éléments du train d'artillerie fusionnent pour constituer de nouvelles unités, les batteries. Ces batteries sont à pied lorsque les canonniers servants sont à pied, à cheval lorsque les canonniers servants sont à cheval, montées quand les canonniers servants effectuent les déplacements assis sur les coffres du nouveau matériel Valée, mis en service en 1827. Avec cette réforme, la notion de régiment à cheval ou à pied disparaît : ce sont les batteries, unités élémentaires composant le régiment, qui sont dites à pied, à cheval ou montées.

En 1833, les batteries à pied disparaissent (il en réapparaîtra sous la monarchie de Juillet et le Second Empire). Il existe alors 14 régiments, comprenant chacun un peloton hors rang, 2 batteries à cheval et 10 batteries montées. Le 15e Régiment d'artillerie est créé en 1840, mais il s'agit de pontonniers.

En 1854, un décret impérial regroupe les batteries en régiments homogènes. Il existe alors 5 régiments d'artillerie à pied (n° 1 à 5), 7 régiments montés (n° 7 à 13) , 4 régiments à cheval (n° 14 à 17), 1 régiment de pontonniers (n° 6) et 1 régiment à cheval de la garde. En 1855 est créé un régiment à pied de la garde.

Nouvelle réforme en 1860 : reconstitution du train d'artillerie, création de trois nouveaux régiments montés (n° 14 à 16). Les régiments à cheval prennent les numéros 17 à 20. Le régiment à pied de la garde devient monté, l'artillerie à pied de la garde subsiste sous la forme d'une batterie à pied et d'une compagnie de pontonniers.

En 1867, l'artillerie est réorganisée. On compte alors :
- Garde : 1 régiment à cheval, un régiment monté, 1 escadron du train d'artillerie ;
- Ligne : 15 régiments mixtes (n° 1 à 15), 4 régiments à cheval (n° 17 à 20), 1 régiment de pontonniers (n° 16), 2 régiments du train d'artillerie (1er et 2e).

Le décret du 20 avril 1872 supprime la distinction entre régiments montés ou à cheval, mais les notions de batterie à pied, montée ou à cheval perdurent jusqu'à la première guerre mondiale.

Cordialement

Mon avatar est un capitaine commandant une batterie à cheval du 12e Régiment d'artillerie en 1875. La gravure est due à Auguste de Moltzheim, officier du train d'artillerie. En 1868, il a publié cet ouvrage où vous trouverez détails et illustrations :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5821661j.texteImage

Hélas, Gallica n'en a qu'une numérisation en noir et blanc.