Spécial Second Empire

Bonsoir chers amis de PassionMilitaria.

Aujourd'hui je vous présente cinq tableaux qui vont vous emmener au temps du Second Empire.

Autrement dit, nous allons faire de l'histoire concrète, de l'histoire vivante.

Premier tableau.
Pas d'Empire sans Administration, pas d'Administration sans forces de l'ordre.
Voici la Gendarmerie, garante des lois et de la sécurité sur l'ensemble du territoire.

Ce mousqueton de Gendarmerie Mle 1842 rencontrait régulièrement les Glaives d'Administration de l'Empire.

Second tableau.
L'une des premières manifestation de la renaissance de la France au niveau international fut la campagne de Crimée en 1854 - 1855.

Les fusils d'Infanterie Mle 1853 T-Car équipèrent en priorité les bataillons de Zouaves.
La production de cette arme fut un véritable "crash program" puisqu'ils furent rayés sur les mêmes bancs que les canons des fusils Mle 1854. Transformation faite en urgence, car les armes rayées étaient alors trop rares.
Les grenadiers et les voltigeurs de l'Infanterie étaient équipés du Sabre de Troupes à Pied Mle 1833. Arme assez lourde, mais surtout signe de l'appartenance à une élite.
Ces deux armes se sont côtoyées longtemps dans les tranchées sous Sébastopol.

Troisième tableau.
La Campagne d'Italie de 1859 fut l'occasion pour l'Empereur de concrétiser ses théories sur un fait politique entièrement nouveau : les peuples avaient le droit de s'unir en nations libres.

Le Royaume de Piémont-Sardaigne réclamait depuis longtemps l'unité italienne face à l'Empire Austro-Hongrois.
Louis-Napoléon Bonaparte fit l'Italie unifiée en battant l'armée Autrichienne : Magenta et Solférino.
A Solférino justement, la Garde Impériale sauva de justesse l'Empereur d'une capture par les Autrichiens.
Le fusil Mle 1854 de la Garde et le Sabre d'Officier Mle 1845-55 : deux armes très emblématiques de cette campagne.

Quatrième tableau.
1862. Poussé par la faction "ultra" de la Cour représentée notamment par l'Impératrice Eugénie, Napoléon III accepta l'idée d'installer une monarchie catholique au Mexique, état qui serait forcément lié à l'Empire et formerait un contrepoids à la future puissance des États-Unis.

La Carabine Mle 1859, héritières des Carabines des Chasseurs d'Orléans, est l'arme des troupes d'intervention extérieures : les Zouaves, mais aussi la Légion Étrangère.
Lourde, puissante, précise et mortelle, cette arme a tonné durant près de 12 heures sous les murs de l'Hacienda de Camerone face à 2000 fantassins et 600 cavaliers.
Elle figure en compagnie du Sabre de Bord Mle 1833, l'arme des matelots de la Marine, ceux qui entendaient sur leurs navires les Légionnaires chanter :

"Eugénie, les larmes aux yeux,
nous venons te dire Adieu.
Nous partons de bon matin,
par un ciel des plus sereins."

Cinquième tableau.
1870, l'année terrible.
Fatigué, mal conseillé, malade, l'Empereur se laisse tomber dans le piège de Bismarck et sa dépêche d'Ems.

Le fusil Mle 1866 Chassepot équipe l'ensemble de l'Armée. Sa précision, sa vitesse de tir en font une arme exceptionnelle.
Malheureusement, les chefs de notre armée ne sont pas au niveau de leurs homologues prussiens.
En un mois, la France perd son armée et l'Empereur est capturé à Sedan.
Le 4 septembre, la République est proclamée et n'accepte pas l'invasion. Mais il faudra bien se reconnaître vaincue, sous les bottes d'un tout jeune Reich Allemand né à Versailles en Janvier 1871. Cette terrible guerre sera directement à l'origine des deux conflits mondiaux du futur XXe siècle.
Ce fusil 1866 est un témoin à plusieurs titres :
Fabriqué à Mutzig en 1868, dans la terre d'Alsace, il est conçu par Alphonse Chassepot armurier et contrôleur à Mutzig et Châtellerault et Alsacien lui-même. Cette Alsace qui fut annexée en 1871.
Le fusil est un blessé de guerre, il porte à la crosse une réparation en forme de couvercle coulissant. On sait que lors du siège de Paris, les serrureries avaient la charge de l'entretien des armes et de leur réparation. Ce travail est l'œuvre d'un artisan qui a sans doute caché un éclat d'obus ou une balle de Dreyse planté dans la crosse.
Pour lui tenir compagnie, le sabre Mle 1845 d'Adjudant d'Infanterie. Arme très présente dans l'infanterie du Second Empire.


Ces armes sont des objets particuliers. On ne les manipule qu'avec respect car ce sont des témoins.

Ces cinq armes à feu et leurs bayonnettes, les cinq armes blanches qui les accompagnent, sont encore plus chargées d'émotion, de souvenirs et de sens car, dans la victoire ou la défaite, elles ont toutes connu l'une des périodes les plus incroyables de notre histoire.

Toutes ces armes sont complètes.
Toutes possèdent leur bayonnette.
Elles sont toutes en état de tir et je les ai personnellement toutes fait revivre au tir, parfois même en concours.

Que ces tableaux soient un hommage au travail et au savoir-faire des armuriers de nos manufactures, tout autant qu'aux braves qui ont porté ces armes au combat.


A bientôt

Paul

Bonsoir
Très jolie collection et très belle présentation.
Merci du partage

Bonsoir,

Très belle collection, bien présentée sur ce topic !

Quelques questions sur les armes:
- Quid de l’attribution des glaives d'administration: qui les portaient ?
- Je n'ai pas compris le coup de la réparation du chassepot par couvercle coulissant: ça répare quoi ?

Bien cordialement.

 Bonjour
ça répare la crosse du Chassepot de notre super amoureux de ce topic

Pour info 2 ouvrages accessibles prix /qualité
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Salutations
H2Z  

Super sujet ! Merci beaucoup pour ce "L'histoire du 2nd Empire par l'armement de son infanterie" !

Superbe ! Merci !

Cathelineau a écrit:

Bonsoir,

Très belle collection, bien présentée sur ce topic !

Quelques questions sur les armes:
- Quid de l’attribution des glaives d'administration: qui les portaient ?
- Je n'ai pas compris le coup de la réparation du chassepot par couvercle coulissant: ça répare quoi ?

Bien cordialement.

Les glaives de l'Administration Impériale ... ce que je sais c'est qu'ils ont existé en nombre significatif.
Nous sommes sous l'Empire et une certaine militarisation de la société a eu lieu, qui perdurera longtemps et bien après 1870.

Ces armes sont avant tout des symboles reflétant la puissance de l'Empire et de ses rouages.
Ces glaives spécifiques étaient probablement portés par les cadres de ce qui est devenu la Fonction Publique, particulièrement ce qui ressort de l'Administration Judiciaire.

Je l'ai associé au Mousqueton de Gendarmerie dans la mesure ou ce type d'attribut était porté par les Procureurs et leurs Substituts, ces magistrats étant les représentants du pouvoir Impérial dont le bras armé était (est est toujours actuellement) la Gendarmerie.

Quand à la plaquette coulissante de mon Chassepot, elle a très certainement  été placée là ou un "accident" est survenu au bois de la crosse.
S'il s'était agit d'une réparation réglementaire, on aurait placé une enture normale.
Il est donc très vraisemblable que le "réparateur" n'était pas dans le circuit réglementaire, mais que, devant tout de même remettre l'arme en état, il a fait ce qu'il fallait : retirer une partie accidentée (de plus attenante à l'orifice de la cheville de réception) et redonner une belle apparence. L'orifice de la crosse correspond à la taille des aiguilles de percussion.

Suite à la lecture de plusieurs ouvrages, articles, expositions sur le siège de Paris, cette réparation correspond complètement à la désorganisation de l'Etat dans Paris assiégé.

Espérant t'avoir répondu,

Bonne soirée.

Paul

Bonjour,

Les glaives d'administrations ne font pas l'objet d'une dotation réglementaire ? Il me semble que ce sont des armes de fantaisie, d'achat privé, ce qui explique notre difficulté à cerner clairement qui les portait.

A premier vue j'aurai dis que la réparation du chassepot n'en est pas une, mais juste un tiroir aménagé pour ranger les aiguilles, comme on trouve des tiroirs aménagés dans les crosses de fusils à percussion pour ranger les amorces.

Bien cordialement.

Bonjour,

Merci pour ce beau sujet, vraiment plaisant à lire !

Bonjour

Très bonne idée de présentation avec des commentaires très Intéressants.

Merci du partage

Bonjour,

superbe présentation, merci pour le partage.

Cordialement
Thierry

Belle présentation, bravo !

Merci pour cette belle présentation qui me parle étant passionné par cette période !

fred

Je vois ça que maintenant, en effet une très belle présentation avec d'excellents résumés historiques.

France

Salut
Très beau post.
Pour ce qui est du "glaive administration" c'est appellation "bateau" que certains marchands lui on donné à défaut de lui trouver une autre attribution, comme souvent aussi pour certaines épées......Moi qui collectionne les uniformes de l'administration française, aucun texte n'accorde cette arme a une quelconque de ces administrations.....Des glaives ont cependant été portés par certaines écoles de l'administration (des forêt) par exemple mais rien à voir avec ce modele.
L'administration judiciaire avait une épée très particulière ou la garde était représentée sous forme de chaînette souple....
Cdt

Bonjour à tous !

et un très grand merci pour vos réponses qui montrent tout l'intérêt de mieux connaître l'histoire du Second Empire, période malheureusement "éradiquée" de nos mémoires.

Pour faire bref, ce sont près de 18 années de notre Histoire qu'on a systématiquement effacées pour ne mettre en exergue que les 2 mois sanglants de la Commune de Paris. La consultation des "manuels d'histoire" de nos écoles, collèges et lycées est très révélatrice.

Quand à l'appellation  de "Glaive d'Administration", c'est celle qui est donnée dans l'ouvrage de Lhoste et Resek, même si cette pièce a commencé son existence bien avant le Second Empire.

Quand à moi, plus je côtoie ces armes, globalement désignées "glaives", ou "glaive Mle 1855" ou "glaive allégé type 1855", plus je les étudie et moins j'ai de certitude.

Ce thème "glaive 1855" est un autre débat passionnant que je me propose d'ouvrir bientôt, dès l'an prochain, en fait. Car il s'agit d'un véritable sujet d'étude et d'exploration tant les volumes et les durées de production sont importants, sans parler des douzaines de douzaines de variantes toutes plus ou moins bien identifiées.

Actuellement, on trouve encore relativement facilement ces armes car elles sont très mal connues.
Mais ça ne va pas durer : mal connues certes, mais anciennes, çà, le plus minable broc sur Del... est en mesure de le comprendre et ne tardera pas à ajuster ses tarifs.

À tous je souhaite une excellente nouvelle année 2018 : souhaits de bonheur dans vos familles, de santé dans votre corps et de prospérité dans vos activités.

Bien à vous

Paul

Bonjour et meilleurs vœux !

St Etienne a écrit:

Pour faire bref, ce sont près de 18 années de notre Histoire qu'on a systématiquement effacées pour ne mettre en exergue que les 2 mois sanglants de la Commune de Paris. La consultation des "manuels d'histoire" de nos écoles, collèges et lycées est très révélatrice.

Attention, les manuels ne sont pas les programmes, ni ce que le professeur fait en classe.
Bien entendu, le Second Empire n'est pas étudié en profondeur dans le secondaire (mais il est de toute façon clairement impossible de tout étudier en profondeur, il faut faire des choix). Cependant, il est étudié. Par exemple en Quatrième quant il est question de "L’Europe et la Révolution industrielle" ou "Une difficile conquête : voter de 1815 à 1870".

Bien cordialement.

Bonjour,

Je rejoins Cathelineau.

Cordialement,

Poddichini

très belle collection d'armes et visiblement en très bon état, je suis un grand passionné du second empire mais malheureusement pour le moment très peu connaisseur (les grandes lignes un peu quand même ) sur le secteur des armes de cette époque

Bonjour

Je viens de voir ton post, tu peux ajouter le fusil Sharp et nombre de modèle de carabines et fusils Winchester qui furent livrés par les USA à la France durant la guerre de 1870. L'ex manufactures de St Etienne en avait tout une collection récupérée par le musée des Armes et des cycles. Il y avait même des modèles devenus très rares voir introuvables aux USA.

St Etienne a écrit:

Bonsoir chers amis de PassionMilitaria.

Autrement dit, nous allons faire de l'histoire concrète, de l'histoire vivante.

Second tableau.
Paul

Bonjour ST Etienne,
Dans le second tableau figure un glaive Mle 1831 (à priori car je ne vois pas la lame), quel est son marquage? En effet, j'en cherche un "d'impérial".

Merci pour votre réponse.
Cordialement
Chape48

Bonjour Jean

Je constate dans ton spot que tu cherches un glaive Mle 1831 marqué "impérial".
J'ai dans ma série un glaive modifié 1852 avec une lame à pan creux central marqué "..re Impériale de ...mbre 185." Je pense que c'est le modèle que tu cherches, dont j'avais déjà parlé dans un des sujets que j'avais abordé.



Tu trouveras les deux modèles 1831 et 1852 photographiés ensemble.

Bien cordialement.

Marc.

Mortimer 67 a écrit:

Bonjour Jean

Je constate dans ton spot que tu cherches un glaive Mle 1831 marqué "impérial".
J'ai dans ma série un glaive modifié 1852 avec une lame à pan creux central marqué "..re Impériale de ...mbre 185." Je pense que c'est le modèle que tu cherches, dont j'avais déjà parlé dans un des sujets que j'avais abordé.



Tu trouveras les deux modèles 1831 et 1852 photographiés ensemble.

Bien cordialement.

Marc.

Bonjour Marc,
J'avais complètement oublié que tu en avais un. Je suis fortement intéressé pour le 3e tome 1830-1870. Est-ce que tu peux m'envoyer la photo sur mon adresse perso, si tu peux rajouter une photo en gros plan du marquage, même s'il est incomplet, ce serait parfait. Ce sont des sabres plus rares que le 1831, j'en ai eu un sans fourreau dont les marquages étaient effacés, je l'ai vendu.
Merci d'avance.
Bien amicalement
Jean

Bonjour Jean

Pas de problème je t'envoie cela dans la journée.

Amicalement.

Marc.