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 L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942

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rousseau cath
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MessageSujet: L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942   L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942 EmptySam 22 Sep 2012 - 20:54

L'église avant le 31 août 1942:

L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942 Chaume10

Voici maintenant le récit de l'incendie qui en ravagea le clocher par mon père, Jean Rousseau, pompier à ce moment-là:


"Dans la soirée du 31 août 1942 se produisit à Chaumes un grave événement. Un orage terrible s’abattit sur la commune. La foudre tomba sur le clocher de l’église Saint-Pierre. Aussitôt averti, je revêtis la veste imperméable de mon père, ceignis la large ceinture et me coiffai de mon casque, et me rendis sur les lieux du sinistre.

Le feu se déclarait en deux endroits différents : la pointe du clocher et le sommet de l’arête surplombant l’entrée latérale de l’église. Première déception : au moment de mettre en action la motopompe, on s’aperçut qu’elle était en panne. Malgré un rapport adressé à la municipalité par notre lieutenant, aucune réparation n’avait été exécutée. De plus le château d’eau de la ville était peu approvisionné. Les pompiers de Guignes, aussitôt avertis, arrivèrent avec leur motopompe plus récente et plus efficace que la nôtre. Mais autre déception : les systèmes de verrouillage des tuyaux d’aspiration et de refoulement, ainsi que les bouches d’incendie, ne présentaient pas les mêmes dimensions, et ne pouvaient être ajustés avec les nôtres. On se servit d’un énorme tonneau mis à disposition par monsieur Commun, le tonnelier. Il servit d’intermédiaire, recevant l’eau d’une bouche d’incendie et alimentant la motopompe de Guignes.

En premier lieu nous arrivâmes à maîtriser le feu du pignon au-dessus du portail de l’église. Je vois toujours Roger Bergès, à califourchon sur le mur, abattant avec la grande hache la poutre enflammée. Elle tomba sur les fils de l’alimentation électrique de l’édifice. Ceci occasionna un court-circuit, amenant la rupture totale du courant sur une partie de la commune.

Mais comment attaquer si haut le feu qui embrasait le sommet du clocher ? Aucune échelle ne permettait d’atteindre une telle hauteur ! Un simple extincteur aurait alors suffi… Monsieur Barbier envoya l’un d’entre nous en reconnaissance en montant dans la charpente du clocher. L’autre revint affolé : « Mon lieutenant, on ne peut passer, il y a plein de toiles d’araignées ! » Je tiens à garder pour moi le nom de ce vaillant sapeur, il vit encore…

Quelques-uns d’entre nous parcoururent, à la lueur des torches électriques, la charpente dominant la nef. Je glissai et me trouvai accroché par le fond de mon pantalon à un gros clou de charpente. Merci à Michel Mars, qui m’a sorti de cette position incommode en me prenant par les aisselles. Ce pantalon qui montrait sa solidité à toute épreuve était celui que j’avais acheté en 1940 à Poitiers.

Le feu prenait de l’ampleur, mais s’étendait lentement de haut en bas. Il fallait d’autres engins que les nôtres pour le combattre. Les pompiers de Melun, dotés d’une grande échelle, appelés en renfort, nous rejoignirent. Mais la hauteur du clocher s’avérait encore inaccessible pour attaquer le feu.

Ils projetèrent d’installer une pompe dans le cours de l’Yerres, près du champ de foire. On me chargea de les guider afin de bien établir cette prise d’eau. Je connaissais bien le coin où nous avions l’habitude de pratiquer des exercices.
« Faites bien attention ! Ne placez pas votre crépine d’aspiration d’eau à tel endroit, il y a trop de vase dans le fond. Un peu plus loin, l’eau coule franchement. »

J’eus le malheur de ne pas rester sur place. Je voulais voir comment allait s’effectuer le branchement avec les tuyaux de refoulement placés plus haut en attente. Voyant que l’eau n’arrivait pas, je redescendis vers l’Yerres. Je vis les pompiers nettoyer leur crépine envahie de boue. Ils n’avaient pas suivi mes conseils. Au bout de quelques minutes le mal fut conjuré. Je remontai et que vis-je ? Dans la côte, leur tuyau de refoulement débordait d’une eau qui retournait à la rivière. Personne n’avait prévu d’établir la liaison avec les autres tuyaux !

Le feu descendait toujours lentement dans le clocher et on ne pouvait toujours pas l’atteindre, quand, brusquement, on entendit un grand bruit. Le coq du clocher s’effondrait sur la place de l’église… À ce moment nous vîmes arriver un officier allemand, de la Technische Abteilung , du château d’Arcy, accompagné d’une troupe, de la valeur d’une section. Il venait se mettre à la disposition de notre lieutenant pour prêter main-forte à la lutte contre le feu.
Monsieur Barbier le reçut assez froidement et lui fit comprendre que nous n’avions pas besoin de ses services. L’officier allemand n’insista pas. Tout le monde se salua militairement et les Feldgrauen retournèrent dans leur cantonnement.

Je rencontrai l’abbé Molveau, le nouveau curé qui venait de remplacer l’abbé Griffault, nommé curé-doyen de La Ferté-sous-Jouarre : « Monsieur le Curé, vous commencez mal votre ministère à Chaumes ! » Le prêtre se montrait préoccupé. Il venait chercher dans l’église les objets du culte pour les mettre en sûreté. Il me confia par la suite que, avant son arrivée, pendant un mois environ, le service avait été assuré par un père missionnaire venu d’Afrique et qui lui avait confié : « Pendant mon séjour, je me suis rendu compte que le paratonnerre du clocher n’était pas régulièrement relié à la terre et que cela pouvait se montrer un réel danger en cas d’orage. J’ai prévenu le maire, monsieur Michel, qui m’a répondu : “Oh, mon père, ça fait vingt-cinq ans que cela dure ! ” »…

Autre grand danger : des ruisselets de métal fondu tombaient de la couverture en feu ! Ils provenaient du plomb et du zinc fondus… À ce moment je me trouvais aux côtés de René Goujat, mon sergent, tout près de la boutique du photographe, monsieur Lamy : « Tu vois, René, on pourrait établir ici une petite lance sur cette bouche à incendie de 35 mm, cela nous permettrait d’arroser le toit de la sacristie afin de le protéger !
— Oh, sais-tu, ce n’est pas la peine !
— Pourquoi donc ?
— Cette prise serait insuffisante, elle n’est alimentée que par une conduite de 20 mm…
— Comment le sais-tu ?
— C’est moi, en qualité de plombier, qui l’ai posée, il y a quelques mois ! »

Nous avons vu, pendant toute la nuit, le feu descendre lentement et menacer de détruire le clocher. Nous ne pouvions toujours pas atteindre ce feu. Arrivé à notre portée, on put enfin l’arroser. La motopompe de Guignes crachant à plein rendement son eau nous permit de mener à bien notre tâche. Je nous vois, à six pompiers tellement la force de l’eau était importante, arroser une dernière poutre embrasée, enchevêtrée contre un petit clocheton.

Cet incendie resta dans la mémoire des vieux Calmétiens. Le clocher resta en ruines pendant de nombreuses années. Reconstruit selon le style des clochers briards, il remplaça la haute flèche de l’ancien clocher, flèche plutôt normande d’aspect, reconstruite après un précédent incendie survenu durant le Second Empire. "


Et voici le clocher après l'incendie:

L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942 Chaume11

Et le clocher actuel:

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MessageSujet: Re: L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942   L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942 EmptySam 22 Sep 2012 - 22:46

merci pour l'histoire et les photos Wink (les pantalons de l'époque c'était du solide Smile)
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rousseau cath
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MessageSujet: Re: L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942   L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942 EmptySam 22 Sep 2012 - 22:52

Oui, sinon je ne serais pas de ce monde, peut-être! Smile

Ce qui est cocasse aussi, c'est l'absence de normalisation des matériels de secours. Mad Cela stupéfie les pompiers d'aujourd'hui!

Mais je trouve que l'église (qui a eu des organistes remarquables en la personne de la dynastie des Couperin -je me demande si l'orgue n'est pas classé) avait plus de classe avec son ancien clocher!
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MessageSujet: Re: L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942   L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942 EmptySam 14 Sep 2013 - 16:06

dommage , il avait un beau clocher briard avant cet incendie !
yann
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rousseau cath
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MessageSujet: Re: L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942   L'église de Chaumes-en-Brie (77) août 1942 EmptySam 14 Sep 2013 - 16:52

En fait non, l'ancien clocher n'était pas typiquement briard; il ressemblait plus à un clocher normand.
Le nouveau a été refait dans le style briard.
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