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 Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944

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Saki
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Saki


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MessageSujet: Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944   Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944 EmptyDim 18 Sep 2011 - 18:55

Bonsoir,

A travers ce sujet, je tenais à vous faire partager le témoignage d'un vétéran américain ayant participé à la bataille des Ardennes.

Il s'agit du Staff Sergeant Wheatley T. Christensen de la compagnie "G", du 505th parachute infantry regiment de la 82nd Airborne.

Wheatley Christensen est né le 5 juillet 1918 et est décédé à l'âge de 88 ans des suites d'un cancer à Annapolis, dans le Maryland.

Il est appelé sous les drapeaux le 7 mars 1942 et se porte volontaire pour rejoindre les parachutistes.

Au cours du conflit, il effectua quatre sauts de combat avec le 505th : Sicile, Salerne, Normandie et Hollande.

Le Sgt Christensen a été décoré du Combat Infantryman Badge, de la Bronze Star, d'une Purple Heart reçue en Hollande et de l'European Theater Medal avec 6 étoiles.

Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944 45760610

Voici le récit qu'il fait de son expérience :

20-22 décembre 1944

Chaque fois que je pense à la 2ème Guerre Mondiale, "La Bataille des Ardennes" se trouve toujours à l'avant-plan dans mon esprit. Pas à cause des grandes batailles dans lesquelles je me trouvais mais parce que je n'arrive tout simplement pas à débarrasser ma mémoire du fait que j'y étais. Après plus de 50 ans, j'ai toujours un vif souvenir de Petit-Halleux et de l'affreux mauvais temps qui y régnait. Pourquoi est-ce que je me souviens si bien de cette région... je ne puis y répondre! Peut-être est-ce pour cette raison que j'ai décidé d'écrire ce récit?

Pour commencer cette histoire, je dois en revenir au 16 décembre 1944. A cette époque, j'étais en Angleterre où j'avais quitté l'hôpital depuis peu. Beaucoup d'entre nous, parachutistes du 505ème Régiment, avions été blessés en Hollande et avions été évacués là. Nous étions maintenant dans notre zone de l'échelon arrière attendant un transport pour rejoindre nos unités. Le 505ème d'Infanterie Parachutiste avait été récemment relevé en Hollande. Il était maintenant à Suippes en France où il était tenu en réserve de l'armée. C'est vers ce moment-là qu'arriva la nouvelle d'une percée allemande mais personne n'y accorda une pensée sérieuse. L'après-midi du dimanche 17, j'étais en ville dans mon "Pub" préféré quand entra un officier du 505ème. Il nous dit que toutes les permissions avaient été supprimées. Nous devions nous présenter au camp car nous allions partir cette nuit-là. Dans la soirée, une cinquantaine d'entre nous, plus la même quantité de soldats de l'échelon arrière, furent transportés à Southampton et embarqués à bord d'un L.C.T. en partance pour la France. Les journées du 18 et 19 furent réservées à la traversée ou à attendre un transport. Le 20, nous fûmes amenés par camions à Suippes pour y découvrir que le 505ème Régiment était parti deux jours plus tôt. Aucun de nous n'avait le moindre équipement de sorte que nous avons passé le reste de la journée et une partie de la nuit à nous rééquiper avec le peu d'approvisionnements qui étaient encore disponibles.

Le lendemain, 21 décembre, nous avons pris place dans des camions et fait route vers Dieu sait où, Dieu sait quoi, car personne ne savait rien. Beaucoup plus tard, nous sommes arrivés à destination. Je me suis présenté à la Compagnie "G" où j'étais de service comme S/Sergent, chef de la 1ère Section du 3ème Peloton. Là, on me dit que nous étions à Petit-Halleux sur la Salm. Le 505ème Régiment tenait une position défensive le long de la rivière. On avait confié ce secteur à la Compagnie "G". Nous étions chargés de contenir ou du moins de retarder l'ennemi et l'empêcher de passer la rivière à Grand-Halleux. Le déploiement de la compagnie consistait en un peloton de l'autre côté de la rivière à Grand-Halleux et un avant-poste plus haut sur la colline. A droite de Petit-Halleux, était posté le 2ème Peloton et, à gauche du village à côté du P.C., se trouvait le 3ème Peloton en réserve de la compagnie. La 2ème Section du peloton se trouvait de l'autre côté de la rivière avec le 1er Peloton. Prenant la tête de ma section, je la trouvai retranchée sur à peu près deux cents yards à l'ouest et alignée parallèlement au chemin de fer. Plus en arrière sur la colline avaient pris position la section de mortiers et, juste un peu au nord, une section de mitrailleuses de la Compagnie état-major du 3ème Bataillon. Je ne me rappelle pas si cette section nous était attachée mais c'était un supplément bienvenu. Je ne me rappelle pas à quelle unité notre compagnie se rattachait sur les côtés. Le reste de la journée et cette nuit-là furent relativement calmes. Beaucoup d'artillerie lourde tirait dans le lointain mais rien à proximité. Une chose que j'avais bien remarquée et que je trouvais étrange, c'était le nombre de civils qui se trouvaient encore dans les environs. Habituellement quand un péril était imminent, les civils quittaient les lieux sans attendre. En y repensant, quel choix avaient-ils? Il n'y avait aucun endroit sûr où aller.

Si la mémoire ne me fait pas défaut, le 22 décembre, dans notre secteur, fut encore une autre journée calme, mais on entendait les canons lourds dans le lointain. Pendant la nuit, des tirs d'armes légères se rapprochèrent. Remarquez que cette date est contraire à celle que signale Al Langdon dans son livre "Ready".

Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944 Grandh11

23-25 décembre 1944

Le 23 décembre, on sentit que cela allait être notre tour. Les tirs, la nuit précédente, étaient beaucoup plus proches et plus violents. Autre chose encore, certains civils s'en allaient. Cette nuit-là, peu après le crépuscule, tout était calme lorsqu'arrivèrent quelques obus de mortiers de petits calibres. Ceux-ci tombèrent sans faire de mal et sans causer de dégâts. Tout le monde s'enterra. Pour moi, cela voulait dire deux choses: "Primo, l'ennemi connaît nos positions, secundo, il nous a envoyé sa carte de visite". Vers ce moment-là, je quittai mon trou de fusilier pour alerter mes hommes et leur rappeler de ne pas tirer avant que je n'en donne le signal. Nous avions des troupes de l'autre côté de la rivière. Je leur avais donné, en début de journée, tous les renseignements que je possédais sur leur emplacement.

Les choses redevinrent tranquilles puis de violents tirs tombèrent à proximité de l'endroit où se trouvait notre avant-poste. Quand on n'entendit plus que le bruit des armes allemandes, on put deviner que l'avant-poste avait été submergé. Les tirs commencèrent alors à augmenter d'intensité quand les boches se mirent à descendre la colline et tombèrent sur le peloton qui était sur l'autre rive de la rivière. Nous n'avions pas encore ouvert le feu car je ne connaissais toujours pas la situation de nos troupes.

Les combats devenaient à présent plus violents et je retenais toujours notre tir. C'est vers ce moment-là qu'il y eut une énorme explosion et que j'appris qu'on avait fait sauter le pont. Ceux qui n'avaient par réussi à retraverser la rivière ne pourraient probablement plus le faire. C'est encore vers ce moment-là que les boches commirent leurs deuxième et probablement troisième fautes fatales de la soirée. On avait dû les presser les uns contre les autres; ils hurlaient à pleins poumons en dévalant la colline à la charge. C'est par tous ces hurlements que nous avons repéré l'endroit exact où ils étaient. Ce fut le bon moment pour nous d'ouvrir le feu. Quand nous l'avons ouvert, je pense que tout s'est mis à tirer en même temps. Je n'ai jamais rien vu, avant ou après, qui ait pu égaler un mur de feu aussi concentré que celui que nous avons dressé devant eux ce soir-là. Ainsi des tirs provenaient de groupes de soutien dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Après un certain temps, le feu cessa presque aussi vite qu'il avait commencé. Puis, il se fit un silence vraiment surnaturel dans la vallée. Il n'y eut plus un bruit d'un côté ni de l'autre pendant un moment. Quand le silence fut rompu, on les entendit hurler de douleur, appelant à l'aide, gémissant, implorant. Certains, je m'en souviens même, nous lançaient des jurons en anglais. Nous avions dû en faire un massacre. Je ne pouvais pas croire que les boches puissent faire des erreurs aussi stupides que celles qu'ils avaient commises cette nuit-là. Au cours des ans, j'ai beaucoup réfléchi à cela et la seule conclusion à laquelle je suis arrivé c'est qu'ils pensaient qu'ils avaient à faire à des troupes de "bleus" et qu'en les effrayant ainsi, ils les forceraient à rompre le combat et à s'enfuir.

Peu après que le combat eût cessé, je reçus l'ordre de faire sortir ma section de sa position actuelle et d'établir une ligne de défense entre la ligne de chemin de fer et la rivière qui courrait parallèlement entre elles. Les hommes creusèrent des trous séparés les uns des autres de 50 pieds et je restai au centre: mon adjoint se trouvant à l'extrémité éloignée. Nous nous étions à peine retranchés que notre artillerie commença à bombarder. Heureusement que cela ne dura pas trop longtemps car je ne suis pas sûr que nous n'en aurions pas reçu autant que les boches. Quoi qu'il en soit, les choses se calmèrent pendant le reste de la nuit. On pouvait encore les entendre de l'autre côté de la rivière soignant leurs blessés et les évacuant sur de petits chariots. Il y avait beaucoup de trafic de véhicules. Dans notre position actuelle, on aurait dit qu'il suffisait d'étendre la main pour les toucher. Pour rendre les choses d'une étrangeté encore plus inquiétante, voilà qu'un brouillard se mit à tomber. Je ne pouvais pas voir grand chose mais le son voyageait, bien sûr. Je réfléchissais à cette position exposée et aux ennuis que nous allions avoir quand l'aube se lèverait, mais j'étais sûr que nous nous serions repliés avant cela. Quand il commença à faire un peu plus clair, je me mis à m'inquiéter. Les boches sur la colline à Grand-Halleux allaient commencer à nous examiner "jusqu'au fond de la gorge". S'ils ne pouvaient pas nous abattre un à un, ils pourraient au moins nous garder cloués au sol. Le brouillard commençant à se lever, je me rendis compte que c'était maintenant ou jamais. Je fis passer la consigne, d'homme à homme en ligne, de rester terré dans son trou. J'allais essayer de faire une sortie pour obtenir du secours. J'espérais que les boches seraient surpris dans leur sommeil. Ma chance s'évanouit juste comme j'avais fait les deux tiers du chemin depuis l'endroit où je m'étais abrité. Un type ouvrit le feu sur moi. Il visa à côté. Je pus sauter dans un trou où un de mes hommes se terrait. Je restai dans cette position aussi longtemps que je le pouvais puis j'essayai de faire le reste du chemin. Soit la chance était avec moi ou l'autre était un mauvais tireur, toujours est-il que je fus capable de couvrir la distance sans être touché.

Alex Jones, dans le trou à côté, m'ayant vu sortir tenta de réussir le même coup. Il n'avait pas fait dix pas qu'il fut touché et resta par terre. Je revins en rampant aussi près que ma protection le permettait et je l'appelai. N'obtenant pas de réponse, je ne sus pas s'il était mort ou vivant. A ce moment-là, j'ai regardé par dessus le talus du chemin de fer et ai vu un de nos brancardiers, "Chris Perry", qui se trouvait debout au sommet, tenant un drapeau de la Croix-Rouge. Un homme se mit à tirer sur lui mais il visait mal et les balles firent sauter la terre aux pieds de Chris. Il se tint parfaitement immobile et le type arrêta de tirer. Chris descendit ensuite le talus et remonta jusqu'à Jonesie. Il le fit rouler sur lui-même et lui mit des pansements. Il s'occupa ensuite à remettre Jonesie sur ses pieds, à l'aider à s'éloigner du champ et à l'amener à la maison où se trouvait le P.C. du peloton. Je ne pouvais pas le croire. Je n'ai jamais vu une action aussi héroïque. Soit dit en passant, je doute que Chris ait même reçu une tape sur l'épaule pour son action. Une autre chose que je ne pus comprendre, c'est que les Allemands l'aient laissé faire. Je suppose que, comme nous leur avions laissé emmener leurs blessés la nuit avant, ils nous ont rendu le même service. C'est après cela que je suis parvenu au P.C. Tout était en effervescence. Le colonel Kaiser, chef du bataillon, était en route pour venir. Dès qu'il me vit, il comprit ma situation difficile. Il demanda une couverture fumigène. On me dit de retourner, d'alerter les hommes et de les préparer à ce qui allait se passer. J'étais à peine revenu lorsque j'entendis les obus arriver. Ce fut un parfait coup au but. On n'aurait pas pu en peindre de meilleur. D'ailleurs c'était la nuit du 23 et la matinée du 24 décembre, veille de Noël. Entre le moment où les obus fumigènes tombèrent et le temps qu'il fallut pour que les hommes quittent leurs positions, je pense qu'ils battirent un record.

Après cette dernière épreuve, nous nous sommes retirés sur nos positions initiales. Personne n'avait dormi la nuit écoulée de sorte que plusieurs d'entre nous faisaient des petits sommes. Pour une raison ou l'autre, je regardai de l'autre côté de la route en direction de Grand-Halleux quand s'amena un prêtre ou du moins quelqu'un en habit ecclésiastique qui marchait nonchalamment sur la route. Comme je ne pouvais en croire mes yeux, je sortis mes jumelles pour m'assurer que c'était bien ça. Je le suivais dans mes jumelles pendant qu'il poursuivait son chemin... Tout à coup, il s'arrêta. Je pouvais voir qu'il parlait à quelqu'un directement en face de lui. Cette conversation se poursuivit pendant au moins cinq minutes puis il poursuivit alors son chemin. J'avais maintenant tout vu. Je regardai bien souvent de ce côté-là mais la personne à laquelle il parlait était bien camouflée et on ne pouvait la voir.

Pendant toute la journée, une rumeur circula selon laquelle nous nous replierions au cours de la nuit à venir. Je n'y avais pas prêté beaucoup d'attention. Quoi qu'il en soit, celle-ci s'avéra exacte. La compagnie devait se retirer très calmement à minuit de façon à ne pas alerter les boches: elle devait se rendre à une nouvelle position. En fait, c'était tout le régiment qui se repliait. Il paraissait que l'ensemble du front dans notre zone était trop étiré. Peu de temps après, je fus convoqué au P.C. où on me donna des instructions spéciales. Après la tombée de la nuit, je devais faire revenir ma section à la position que nous avions quitter l'après-midi même. En outre, quand la compagnie partirait à minuit, notre section devrait encore rester jusqu'à 5 heures du matin pour agir comme arrière-garde. On m'indiqua aussi l'endroit où nous devions nous retrouver le lendemain matin. A mon retour à la section, je rassemblai tous les hommes et je leur expliquai tout ce que je savais, en insistant spécialement sur l'endroit où se trouverait la compagnie et comment s'y rendre si nous étions séparés.

Ce soir-là, vers huit heures, nous reprîmes nos positions près de la rivière en sachant quelle longue nuit cela allait être. A minuit pile, selon l'horaire, on entendit la compagnie qui se retirait. J'ai immédiatement changé les positions autour de moi. J'ai retiré un homme de la ligne et je l'ai posté sur la rue en face de la maison où se trouvait le P.C. Je ne voulais pas avoir de surprises en provenance de cette direction. De là, je pensais que nous contrôlerions mieux les choses. J'avais présent à l'esprit que, si nous étions attaqués ici en bas, je les replierais sur nos anciennes positions. Là, pensais-je, nous pourrions tenir l'ennemi à l'écart au moins pendant un certain temps . Ici en bas, nous ne tiendrions pas cinq minutes.

La compagnie était à peine partie d'une heure environ lorsque j'entendis des tirs violents provenant de la direction qu'elle avait prise. D'après le bruit, cela ne ressemblait pas à une poche ennemie isolée. Cela a duré un certain temps puis cela s'est apaisé. Il y avait aussi des canons lourds qui tiraient, ce qui semblait provenir de toutes les directions. Ma position resta toutefois dans le calme jusque vers 3 heures du matin quand un homme vint me trouver et me dit qu'il venait d'entendre des boches en train de traverser la rivière juste en dessous de lui. Comme je le questionnais plus avant, il me dit que ce n'était qu'un petit groupe, de sorte que je sus que ce ne pouvait être qu'une patrouille de reconnaissance. Je savais que celle-ci ne nous causerait aucun ennui à moins qu'elle ne fasse demi-tour, ne revienne dans le village par l'autre bout et ne le trouve vide. Je savais que les boches allaient alors y entrer et l'occuper. J'espérais qu'ils attendraient jusqu'après le lever du jour car nous serions partis depuis bien longtemps. Le reste de la nuit se passa sans incident. Promptement, à 5 heures du matin, nous avons évacué nos positions et nous nous sommes mis en route. J'avais déjà donné des instructions à mes hommes pour qu'ils restent en ordre bien dispersé, qu'ils marchent d'un pas rapide et, aussi, pour qu'ils restent sur la route. Jusqu'alors, je ne me rappelle pas qu'il y ait eu de la neige, mais le temps se refroidissait. Il avait dû pleuvoir ou tomber du grésil au cours de la nuit parce que la route était verglacée par endroits. A tout moment, tout au long de cette route, je pensais que nous allions tomber dans une embuscade, mais nous ne vîmes un seul Allemand. Ce fut certes un soulagement bienvenu quand je suis arrivé à l'endroit où la compagnie était maintenant retranchée. Je me suis présenté à mon commandant de compagnie, le Capitaine Isaacs. La première chose qu'il m'a dite quand il m'a vu c'est: "Je ne m'attendais pas à vous revoir". Il pensait que les Allemands que le bataillon avait rencontré pendant la nuit, allaient nous tomber dessus ce matin même.
"Une agréable pensée!!!"

Dans cette nouvelle position, nous étions terrés sur la pente avancée d'une haute colline. Une chose qui resurgit dans mon esprit, ce sont les bombes volantes (les buzz bombs). J'en avais vu avant mais jamais en si grand nombre ni volant si bas. Par moments, il semblait qu'elles arrivaient à peine à franchir le sommet de la colline. C'est à cette époque que mon sergent de peloton, un très bon ami à moi, Andy Piriak, fut tué. Lui et moi nous avions fait un long chemin ensemble. Comme moi, il faisait partie du groupe à l'origine. Il n'y en avait plus que très peu d'entre nous qui restaient au 505ème Régiment. Après la mort d'Andy, je repris sa fonction comme sergent de peloton.

Le 3 janvier 1945, nous sommes passés à l'offensive. A ce moment-là, le temps était horrible: de la neige à hauteur des genoux et un froid piquant. Les choses ne peuvent être mieux décrites que comme étant un cauchemar et... il vaut mieux les oublier. Tous les jours, nous subissions beaucoup de pertes.
Le 11 janvier 1945, nous avons été relevés et emmenés par camions à Theux où nous sommes entrés pour un repos bien mérité. A ce moment-là, nous étions à moins de 50 pour-cent de nos effectifs. Dans le passé, nous avions eu plus d'hommes tués mais aucun endroit ne coûta autant que le prix payé dans des Ardennes. Peut-être est-ce la raison pour laquelle je m'en rappelle si bien.


Témoignage issu du site "Battle Of The Bulge Memories".

Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944 21797610

Sources :

http://www.battleofthebulgememories.be/fr/stories/us-army/40-battle-of-grand-halleux-1.html

http://www.findagrave.com/cgi-bin/fg.cgi?page=gr&GRid=21797647

http://www.505rct.org/stories/naplestonormandy.asp
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MessageSujet: Re: Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944   Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944 EmptyDim 18 Sep 2011 - 19:40

J'ai eu un réel plaisir a lire ce témoignage de ce sergent.
Merci
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Saki
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MessageSujet: Re: Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944   Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944 EmptyMar 20 Sep 2011 - 21:31

Merci pour ton intérêt !
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MessageSujet: Re: Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944   Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944 EmptyLun 25 Mar 2013 - 20:26

Tres émouvant car habite dans un village voisin des faits...
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MessageSujet: Re: Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944   Témoignage du Sgt Wheatley Christensen - 505th PIR - Décembre 1944 Empty

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