Sur les traces des jeunesses...

Bonsoir,

Profitant des vacances, et de mon retour d'Alsace, je me suis accordé un petite virée dans l'Indre, département, certes, un peu reculé... Mais qui regorge de pleins de petites choses, fort sympathique, laissé par les chantiers de jeunesses, les résistants et par les allemands remontant le pays en constatant l'avancé rapide des Alliés. C'est ainsi que je suis partis à la recherche des différents lieux de stationnement et des traces laissé par différents groupes armés, tout cela à pu être réalisé grâce à plusieurs contacts que je remercie vivement. J'ai visité également un château qui avait accueillit une garnison de la 17. SS Division " Gotz von berlinchingen", où était apposé au dessus de l'entrée d'une immense grange, l'insigne de la division, le poing de fer, avec en dessous, la devise des SS, "mon honneur s'appelle fidélité" en allemand bien sûr, cependant le propriétaire n'a pas souhaité que je prenne de photos, un grand dommage.

Qu'est ce que sont les " Chantiers de la jeunesse" ?

L'armistice du 22 juin 1940 ayant supprimé le service militaire obligatoire, les chantiers de jeunesse furent créés comme une sorte de substitut le 30 juillet 1940. Les jeunes hommes de la zone libre et de l'Afrique du Nord française en âge (20 ans) d'accomplir leurs obligations militaires y étaient incorporés pour un stage de six mois. Ils vivaient en camps près de la nature, à la manière du scoutisme, mais avec le volontariat en moins, et accomplissaient des travaux d'intérêt général, notamment forestiers, dans une ambiance militaire. Ils étaient encadrés par des officiers d'active et de réserve démobilisés, ainsi que par des aspirants formés pendant la guerre de 1939-1940. À partir de 1941 l'obligation des chantiers de jeunesse est étendue à tous les français de zone libre devant accomplir leurs obligations militaires pour 8 mois[1*].

En 1940, les chantiers (ou groupements) étaient au nombre de 40, tous en zone libre, plus 6 en Afrique du Nord. Chaque Chantier était divisé en groupe (un peu plus de 200 hommes pour chacun des groupes de Brenne). On estime à 490 000 le nombre de personnes passés par les camps de Jeunesse (400 000 jeunes, et 90 000 cadres). Un veritable mouvement de fond, cependant aucune "politique" n'était tolérée dans les chantiers, d'où une double exclusion de la propagande des partis collaborationnistes et de la Resistance. La culture physique est largement pratiquée pour favoriser "l'endurcissement du corps" et forger "l'ordre viril". Les chantiers furent dissous en Juin 1944. De nombreux anciens membres rejoignirent la Resistance. Les maquisards firent main-basse sur les dépôts de matériels, d'où le fait que bon nombre d'entre eux soient, sur les photos, revêtus de l'uniforme de Chantiers.
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Pourquoi la Brenne ?

Les Chantiers ont été en principe implantés dans les contrées déshéritées ou en déshérence. La Brenne répondait évidemment à ces critères. Les recrues furent convoquées hors de leur département d'origine: celle du chantier 34 ( que j'ai visité) étaient, pour la première promotion, issue de toute la France, mais provenaient de régiments ayant été mobilisés dans les Charentes. Par la suite, seuls les conscrit habitant en zone libre furent mobilisés dans les Chantiers de jeunesse. Chaque groupe disposait d'un foyer, généralement installé dans la grange et souvent décorés de fresques. L'hypothèse est confirmée par la suite.
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Première ferme:







Même ferme, même grange, mais il semblerait que cette fresque n'a pas été dessinée par des membres de Chantiers, même le propriétaire ne sait pas, j'ai pensé à un régiment de chasseur par la présence du cors (?):


Deuxième ferme, piteuse état, mais les fresques sont dans un état de conservation que je qualifierais d'exceptionnel:





Dans la grange, bâtiment de droite sur la photo précédente:
Toréador aux prises avec un taureau:




























Dans une écurie, non visible sur la photo d'ensemble de la ferme, le blason est coupé en deux, il y avait certainement inscrit " Vauban" :




Les "chiens-assis":

Dunkerque ?


Des essais de peinture, dans ce qui ressemble à un poulailler:




Gravure sur pierre de taille, d'époque ?


[1*]: http://fr.wikipedia.org/wiki/Chantiers_de_la_jeunesse_fran%C3%A7aise


Cordialement,
Panzertrupp'.

C'est magnifique mais effectivement dommage que tout soit à l'abandon ...

Merci à vous. Oui c'est vraiment dommage, il faut se dire que dans quelques années ces peintures ne seront plus, car leur bon état d'ensemble ne fera pas tenir les mûrs malgré tout... Les seules peintures qui seront conservées sont celles de la première ferme, car tout est en bon état, quand au blason et devise laissés par les SS, la météo les dégrades petits à petit, car ils sont apposés au dessus de l'entrée d'une grange. Tout cela est bien malheureux mais tout disparaitera, c'est ainsi que va la vie.

Tapirm72 a écrit:

Superbe découverte.

Dommage que tout cela ne soit pas mis en valeur, protégé, conservé.

Ce pourrait être le siège idéal d'un "lieu de la mémoire".

Merci à toi de nous faire partager ça.

A+

Tapirm72.

+1
Mon grand père a fait les chantiers de la jeunesse et a fait parti de la résistance dans le Limousin.

Magnifique pélerinage.

De nos jours qui se souvient des chantiers de jeunesse ?

Mon père aujourd'hui décédé avait été incorporé au chantier de jeunesse n° 36 de Casteljaloux dans le Lot-etGaronne après que son régiment ai été démobilisé.

Le chef de ce chantier était De la Moussaye, j'ai encore le certificat de "bonne moralité" de mon père daté du 20 janvier 1941.

Je te félicite pour ton intérêt à cette période de l'histoire quasiment oubliée.

Très belle photos.

Je me suis toujours promis d'aller faire un tour vers Casteljaloux, il faut que je me décide, j'aimerai essayer de retrouver où se trouvait le chantier.

Merci beaucoup.

Sympa l'histoire de ton père.

C'est vrai que c'est quelque chose de très interréssant et assez peu connue. Et encore beaucoup de vestiges subsistent comme ce que j'ai présentés.

Cdlt.

Bonjour,
Bravo à vous pour ce voyage, et merci de nous partager ces photos. C'est vrai qu'on oublie de plus en plus les chantiers de jeunesses, pourtant période importante pour nombre de français de cette époque. Je cherche personnellement des informations sur les chantiers de jeunesse, et précisément le CJF 43, et le moins que je puisse dire, c'est que les informations sont vraiment très maigres... Merci à vous donc de nous rappeler par le biais de ces photos que ces chantiers ont existé.
PS : Quel dommage de laisser à l'abandon ces fresques...
Cdlt, Colosse71

superbe évocation, merci à toi

Bonjour.
Merci de nous avoir fait "profiter" de cette visite .
Quel dommage ,que ce site soit laissé à l'abandon , tout finira par disparaitre .

Cdt.

Superbe visite

Merci pour ces beaux témoignages qui malheureusement risque de ne bientôt plus exister tant cette thématique est oubliée, pour ne pas dire volontairement oubliée.

A bientôt

Bruno

Bonsoir,

Très sympa ton reportage mais quel dommage de laisser à l’abandon !!

Alex'