Photo d'un soldat du 157e ri 1914

Bonjour, une rentrée récente !

une photo d'un homme du 157e ria mort le 28 aout 1914 au Ménil dans les vosges.
Si vous avez des infos sur la date de la photo ou autres je suis preneur !

Bonjour
En tout cas l’unité, la date et le lieu correspondent.
Après dans nom c’est difficile
Marc

Bonjour à tous,
Depuis plusieurs années je travaille sur les soldats du 157e régiment d'infanterie de Gap, avec mon ami Hubert TASSEL auteur du livre ( L'Ubaye et la guerre de 1914-1918, la guerre du 157e RI, la tragédie de la bataille de Manil-sur-Belvitte, les poilus ubayens aux éditions du Fournel à l'Argentière-la-Bessée).
Pour en revenir à la photo, étant donné que le 28 août le régiment compte plus de 700 disparus et tués au combat, il faudrait un peu plus de renseignements lieu de l'achat etc...
Pour compléter un petit historique des faits par Hubert.
Bonne lecture.
Lionel

L’infanterie alpine (Alpins et chasseurs) honorée à Ménil-sur-Belvitte et au col de la Chipotte (Vosges)

Le 25 août 1914 : à l’ouest du massif des Vosges, la VIIe armée allemande du général Von Heeringen se rue vers la trouée de Charmes afin d’atteindre Épinal puis la place forte de Toul à revers. Elle fait face au 13e CA (corps d'armée) de Clermont-Ferrand, au 14e CA de Lyon, au 15e CA de Marseille et au 21e CA d'Épinal renforcés par la 44e DI.
Du 25 août au 12 septembre 1914, des chasseurs, des Alpins, et des coloniaux appuyés par des artilleurs mènent de violents combats afin de tenir coûte que coûte le Col de la Chipotte.
La 44e division est composée de la 87e brigade avec le 97e RI de Chambéry et le 159e RI de Briançon et la 88e brigade du 157e RI de l'Ubaye et du 163e RI de Nice. Initialement, ces régiments chargés de défendre la frontière des Alpes, du fait de la déclaration de neutralité de l'Italie le 2 août 1914 sont mis à la disposition du général en chef et viennent de quitter l'Alsace afin de renforcer le front à l’ouest des Vosges.
La frontière de 1870 n’étant pas loin, l’abbé Collé curé de Ménil, resté dans son village avec quelques vieillards, va être un témoin mais aussi un acteur de cette bataille qui va se dérouler du 25 août au 12 septembre, date à laquelle les troupes françaises reprennent le territoire conquis par l’adversaire, établissant une ligne de front au-delà de Celles-sur- Plaine, ligne qui bougera peu jusqu’à l’armistice.

Le 28 août 1914, il vit le calvaire que subit notamment le 1er et 4e bataillon du 157e RI. Le régiment de l'Ubaye obligé d'entamer un repli sur un glacis de 2 000 m perd 704 hommes. 49 Ubayens tombent ce jour-là à peine quinze jours après leur départ de l’Ubaye. Deux jours auparavant, le 26 août, l'église bombardée avait pris feu, malgré ses efforts, il ne put éteindre l'incendie, se jetant dans le brasier, il parvint à sauver les objets précieux de l'autel. Mais il n'a pas le temps de s'apitoyer sur le sort de son église, car des blessés l'attendent. S’opposant aux officiers allemands, qui veulent lui interdire l’accès du champ de bataille, il entreprend, avec une brouette, de porter secours aux blessés, il les soigne et les réconforte dans son presbytère transformé en infirmerie. Puis, il s'attelle à une noble et pénible tâche, hélas macabre, qu'est le recueil des nombreuses dépouilles laissées en plein champ. Il ramasse les corps de ces jeunes gens venus de si loin, récupère lettres, plaques d’identité, portefeuilles, objets personnels. Avec l'aide de quelques paroissiens qui prêtent leurs charrettes et leur bras, il les enterre sommairement dans des cimetières réalisés à la hâte autour du village en prenant soin de numéroter les corps. Il dresse des registres, fait des schémas. Sur les tombes, il fait flotter de petits drapeaux.
Il a ainsi vu tomber 4 000 soldats français et la conquête du col de la Chipotte a été surnommée « le Trou de l'Enfer » par les poilus.
Dès septembre 1914, il crée un musée dans sa cure, le « musée commémoratif de Ménil-sur-Belvitte ». Sous l'autel des obus non explosés de calibres de toutes sortes trônent. Des reliques, armes, casques, bérets alpins, gourdes, baïonnettes tordues par le choc, sabres, képis troués par les balles, armes françaises mêlées aux armes allemandes, etc. sont exposées.
En juillet 1938, il accueille une soixantaine de membres de l’amicale des anciens du 157e au cours d’une journée mémorable. Moment intense d'émotion car ces anciens combattants découvrent et savent que c'est ce curé-là qui a enseveli de ses mains leurs camarades morts en 1914
En juin 1940, pour la deuxième fois de son existence, « les Teutons »  traversent le village. Il assiste impuissant au pillage de son beau musée.
Le dimanche 16 mai 1943, jour de la communion solennelle, il est victime d'une attaque devant ses fidèles. Il s’éteint le 21 mai 1943.
TASSEL Hubert