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 Milices Garde-Côtes vers 1740

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uboot29
Cathelineau
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Maenky66
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Maenky66
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Maenky66


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MessageSujet: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptyLun 23 Mai 2022 - 15:36

Bonjour,

Dans les Archives Départementales du Calvados se trouve un cahier de format 17x20,9cm sous la côte C/2851. Celui-ci comporte des échantillons de tissus, galons et boutons pour le renouvellement des justaucorps des Milices Garde-Côtes. Chaque échantillon est recouvert des deux cachets en cire de l'entrepreneur et de l'Officier passant le marché.

Probablement des années 1740, reste à identifier les Armoiries de l'Officier.

Les images sont accessibles et téléchargeables en bonne définition :

https://archives.calvados.fr/ark:/52329/fh0bwl3t6j72

Les deux Cachets :

Milices Garde-Côtes vers 1740 Cachet10

Une des pages, avec un échantillon de Drap de Romorantin Bleu de Roy :

Milices Garde-Côtes vers 1740 Gc-pp010

Cordialement,
Maenky
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LEOMONT
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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptyLun 23 Mai 2022 - 22:13

Bonsoir,le tissus et en bon état .En tout cas merci du partage.
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Cathelineau
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Cathelineau


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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptyJeu 26 Mai 2022 - 20:44

Bonsoir,

Beau document !
J'avais trouvé de tels échantillons, mais pour des périodes plus récentes (Premier Empire).

Bien cordialement.
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uboot29
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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptyJeu 26 Mai 2022 - 20:47

Superbe document, merci pour le partage.
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Loïc Lilian
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Loïc Lilian


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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptyVen 27 Mai 2022 - 0:12

bonjour

belle trouvaille

le sceau semble arborer une couronne de Marquis,
peut être est-ce celui de l'Intendant de la Généralité de Caen les trois à ce poste entre 1727 et 1775 l'ont été mais aucun ne semble correspondre à ces armes
ou alors le Capitaine Général de la Capitainerie

les Milices Gardes-Côtes comptent vers 1740 19 Capitaineries pour la Basse Normandie et 4 pour celle du Pays d'Auge

Salutations
Loïc

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CAVE CANEM
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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptyVen 27 Mai 2022 - 1:45

Bonjour,
l'uniforme des milices garde-côtes est défini dans l'ordonnance de la Marine du 5 juin 1757, article 36

Milices Garde-Côtes vers 1740 Xlu6

Au frais du soldat dans un premier temps, il est fourni par le roi à partir de 1758 pour une durée de six ans (T. Chardon Annales de Normandie 2006-3)

Milices Garde-Côtes vers 1740 88091
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Chevert
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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptyVen 27 Mai 2022 - 11:33

Très belle découverte, merci du partage.
L’organisation des milices garde-côte jusqu’au milieu du 18e siècle reste très hétéroclite, faite de particularisme locaux.
L’origine des milices garde-côte est bien antérieure aux milices de terre de Louvois et remonte au droit féodal de ban et d’arrière-ban du 15e siècle. La première ordonnance qui donne le nom de milices aux garde-côtes date de 1696. Jusqu’alors domaine réservé de la Marine, Louis XIV, en 1696, lorsqu’il rétablit la charge d’amiral de France, se réserve le droit de nommer les officiers des milices garde-côte. Même s’ils continuent a être enregistrés auprès du greffe de l’amirauté et de prêter serment entre les mains de l’amiral de France. Avec l’ordonnance du 24 février 1759, l’administration des milices garde-côte quitte le département de la Marine pour être placée sous l’autorité de celui de la Guerre et par là sous celle des gouverneurs des provinces.
Les conflits sur les prérogatives de chacun, entre départements de la Marine et de la Guerre, n’en sont pas pour autant terminés. Pour exemple de cette dualité persistante, en cas d’amende contre un milicien ou un officier des milices garde-côtes, c’est le lieutenant de l’amirauté qui prononce les amendes dont les fonds sont destinés aux réparations du corps de garde.
Les milices garde-côte sont réorganisées à différentes reprises durant la première moitié du 18e siècle ; par Louis XIV entre 1701 et 1705 puis sous la Régence en 1716. En décembre 1755, le maréchal de Belle Isle est fait commandant sur toutes les côtes de l’Océan puis quelques mois plus tard secrétaire d’État à la Guerre. Au travers de ses réformes, il s’attache à donner un caractère plus militaire aux milices garde-côte, en particulier pour les compagnies détachées. Le Mémoire pour servir d’instruction concernant les milices garde-côte de 1758 est la copie de l’ordonnance de 1753 destinée à l’infanterie régulière. Il donne aux compagnies détachées rang dans l’infanterie. Et aux anciens officiers de l’armée, qui servent dans la milice garde-côte, il permet de conserver leurs grades et l’ancienneté de leurs brevets. « Ces milices, tant infanterie que dragons, ont été assujetties aux mêmes règles et à la même discipline observée parmi les troupes réglées, et l’ordonnance porte la peine des galères perpétuelles contre les déserteurs et ceux qui s’engagent dans les troupes réglées pendant le temps de leur service dans les compagnies détachées. En conséquence du projet formé de soutenir le nouvel établissement des milices garde-côte sur le pied de troupes réglées, on a rendu une ordonnance qui les assimile à l’infanterie, et pour parvenir à leur inspirer des inclinations militaires, on a fait expédier, au commencement de la campagne de 1758, les ordres nécessaires pour les faire camper. Messieurs les intendants des provinces ont été chargés à cet effet de pourvoir très promptement à l’habillement général des garde-côtes sur un modèle d’uniforme, et de faire faire les achats de toutes les tentes, marmites et autres ustensiles de campement, ainsi que les approvisionnements de farine, de bois et de paille dans les lieux qui avaient été désignés. »

La défense des côtes s’organise sous forme de capitaineries qui regroupent un ensemble de paroisses du littoral. Avec à leur tête un capitaine général, secondé par un major et un lieutenant ; ce dernier prend le titre d’aide-major à partir de l’ordonnance du 5 juin 1757. Il existe également un capitaine général du guet et un lieutenant général du guet qui s’occupe plus particulièrement du service de ces compagnies. Le capitaine général est officier général, il doit connaître parfaitement la topographie, les moyens de communication et les ressources des paroisses de son ressort. Il y a plus d’une centaine de capitaineries réparties sur les façades maritimes françaises.
Chaque compagnie du guet et chaque compagnie détachée est commandée par un capitaine, un lieutenant et un enseigne. Ces officiers pourvus d’une commission par le Roi ne relèvent pas de l’Amirauté. Le premier critère est le lieu de leur résidence qui, en théorie, doit être à moins de six lieues de la côte. Ils sont choisis parmi la noblesse locale ou d’anciens officiers de l’armée retirés, mais aussi plus généralement parmi des personnes vivant noblement.

Il y a les compagnies du guet qui se relaient pour assurer la veille côtière, des compagnies de canonniers affectées aux batteries côtières, des compagnies détachées qui sont entrainées comme l’infanterie régulière et qui se portent sur les lieux d’un débarquement ennemi, et des compagnies de dragons. La principale fonction de ces dernières est de couvrir le pays pour transporter les courriers et messages d’un poste à l’autre de la province. Ce service, qui pouvait se faire aussi à pied prend le nom de pedonage.

La composition de chaque compagnie est très variable selon les capitaineries. Elle comprend de 50 à 100 hommes avec deux à quatre sergents, deux à quatre caporaux, deux à quatre anspessades selon la taille des compagnies, mais toujours un seul tambour par compagnie. Dans certaines capitaineries les canonniers font partie des compagnies, dans d’autres les canonniers sont organisés en compagnies séparées.

Ces troupes sont issues des paroisses côtières qui sont tenues de fournir des recrues par tirage au sort. Les tranches d’âges varient selon les périodes et les ordonnances : cela va de 16 ou 18 ans à 45 ou 60 ans et d’une taille, sans chaussures, de cinq pieds (1,62 m) au moins. La durée de service est de cinq années pour les fusiliers et de six années pour les dragons, renouvelée par cinquième ou sixième chaque année. En sont assujettis les habitants des paroisses situées jusqu’à deux lieues du rivage soit 8 km environ. En 1701, l’étendue de la garde-côte passe d’une demi-lieue à deux lieues, mais ont voit sur les relevés des paroisses assujetties en 1756, que, au fil de la réorganisation géographique des capitaineries, la zone de recrutement peut parfois s’étendre jusqu’à 12 km.

Alors que les régiments d’infanterie et de dragons réguliers sont casernés dans les villes, les compagnies des milices garde-côtes par leur maillage et leur proximité assurent les premières défenses sur les lieux d’un débarquement, en attendant l’arrivée des troupes réglées. C’est ainsi que l’envisage l’ordonnance de 1746 : « Il semble, qu’on peut encore en étendre l’utilité, et que très souvent, n’ayant point à portée des côtes assez de troupes pour résister aux descentes que les ennemis pourraient faire, il serait bien essentiel de mettre les milices garde-côte en état d’y suppléer, pour peu qu’elles fussent soutenues par des troupes réglées. »
La nécessité de cette organisation de petites troupes disséminées tout le long de la côte est en grande partie due à l’absence de routes côtières telles qu'on les connait aujourd'hui. Pour se rendre d’un port à un autre il faut souvent revenir profondément dans les terres puis se porter sur le port suivant, ce qui fait de chacun des ports des sites relativement isolés. La liaison entre chaque port se faisant principalement par cabotage. À partir de la guerre de Sept Ans, les intendants et lieutenants généraux des provinces s’attachent à développer tout un réseau de communications permettant de rapidement faire marcher des renforts d’un port à un autre; ce qui amènera la disparition des milices garde-côte au profit de compagnies de canonniers. Le développement de ces voies côtières date en grande partie de cette période.

En contrepartie, cette servitude exempte ces mêmes paroisses de fournir des hommes aux milices provinciales et d’un certain nombre de corvées. Elle leur interdit même de s’engager dans un corps de troupe régulière. Mais la marine manquant cruellement de matelots qui se recrutent essentiellement dans les régions du littoral, ils peuvent s’ils ont entre 16 et 35 ans prendre un engagement comme matelot. Une fois incorporés dans les compagnies détachées, les miliciens ne peuvent s’absenter plus de huit jours de leurs paroisses sans avoir une permission écrite de leur capitaine.

Les exemptions concernent ceux dont l’activité est en relation avec la mer : matelots, mousses, mariniers, charpentiers, ouvriers de radoub ou de la construction et de l’entretien des navires commerciaux ou de guerre… Mais comme pour la milice provinciale les exemptions sont beaucoup plus larges, avec de nombreux abus tolérés par les intendants. À la différence des milices provinciales le remplacement est autorisé ce qui n'est pas un mince privilège à l'époque.

Ils bénéficient aussi d’un droit particulier : le dixième des épaves rejetées à la côte se partage entre les compagnies de la capitainerie où a lieu l’échouage.

Merci encore, cordialement,
Jean-Louis
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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptyVen 27 Mai 2022 - 18:45

Encore quelques remarques sur ce très intéressant document.
Conservées à l’abri de la lumière comme ici, les couleurs ont plus de chance d’être proches des couleurs d’origine; comme celles que l’on découvre lors de la restauration pour leur conservation d’uniformes ou de tenues civiles, où les parties retournées, cousues à l’intérieur, protégées d’une doublure … révèlent la couleur d’origine du tissu.

Le drap de Romorantin bleu de Roy des tambours est un bleu très foncé. Plus foncé même que celui des distinctives des fusilers.
Cela parait probable, même si ce n’est qu’une impression visuelle sur des phonographies.

Le tissu de l’habit des tambours en drap de Romorantin (généralité d’Orléans) ne sont pas de même fabrication, de type de tissage, ni de même teinture que le tissu en serge de Beaucamp (généralité de Picardie). D’ailleurs pour le tissu de distinctive, il n’est seulement indiqué qu’il est bleu sans autre précision.

Il manque le modèle du galon de livrée du tambour, il a très probablement été enlevé. On voit les traces de cire et d’empreintes des armoiries restées sur le papier. Et ce, avant le cachet des Archives administratives du Calvados qui a été appliqué sur les restes de cire à droite.
Le galon de livrée est simple pour les tambours des Gardes côtes, c’est à dire disposé uniquement sur les coutures et les boutonnières.
On constate l’existence d’un galon supplémentaire pour les tambours. Il est d’un tissage très fin et n’est pas aussi rustique que celui des sergents ou caporaux (souvent en poil de chèvre blanc). Il est en or faux ce qui est un luxe. Il n’est pas indiqué où est disposé ce galon, mais probablement sur le parement. L’habit comme le parement sont en drap de Romorantin.

Comme il est d’usage à l’époque la nature du tissu des sergents en serge d’Ecouché (généralité de Normandie) est différente de celle des fusiliers qui est en tiretaine blanche de Beaucamp (généralité de Picardie), et devait de meilleure qualité. C’est la première fois que je lits qu’elle concerne également la tenue des caporaux et anspessades, c’est très intéressant.
La qualité des tissus destinés aux milices et aux milices garde côtes (ici tiretaine blanche de Beaucamp, généralité de Picardie) est inférieure, moins chère que celle distribuées aux troupes réglées.

Dommage que l’on ai pas la largeur des galons, le diamètres des boutons.
Le bouton est à queue de métal ce qui n’est pas le plus fréquent

Belle trouvaille

Le Musée de l’Armée possède un rare tambour des milice garde côtes de Bretagne.
Milices Garde-Côtes vers 1740 22052706394710262917906496Milices Garde-Côtes vers 1740 22052706394710262917906497


Sur les uniformes des milices garde cotes.
L’ordonnance du 5 juin 1757 article XXXVI indique : l’uniforme des miliciens des compagnies détachées garde-côtes, sera blanc, avec un petit parement aux manches et un collet bleu, et des boutons plats de cuivre jaune. Il n’y aura point de boutons sur les manches, et le chapeau sera bordé de laine blanche. L’habit des sergents aura sur le parement des manches un bordé de laine jaune et un second galon au milieu. Celui des caporaux et anspessades aura un seul bordé sur le parement. Celui des canonniers aura un galon qui couvrira la couture du parement. Les tambours seront habillés de la petite livrée du roi. À partir de l’ordonnance d’avril 1758, le remplacement du justaucorps et du chapeau se fait tous les six ans, au compte du roi, par l’intendant de la province.
On remarque que la couleur du bouton est différente de celle du galon de chapeau et qu’il n’est pas fait état de poches sur l’habit. Les vraies poches de toile étaient cousues à l’intérieur de l’habit. Les poches extérieures qui servaient de distinctives dans l’infanterie, étaient inutiles et coûteuses dans le cas des milices garde-côtes.

L’ordonnance du 26 mai 1755 concernant la garde-côte de Belle-Isle, Article XVI nous donne d’autres précisions : « Lesdits officiers seront tenus d’avoir un uniforme pareil à la Marine [ régiment d’infanterie Royal la Marine], composé d’un habit gris-blanc doublé de bleu, paremens bleus, boutons de cuivre doré de forme ronde, culotte et bas bleus. »

À leur création, chaque milicien devait conserver à son domicile un mousquet, une épée et une demi-livre de poudre. Le règlement du 13 juin 1708 précise qu’avec le fusil et une épée en bon état, le fantassin est doté d’une baïonnette, un porte-baïonnette, une poire à poudre appelée fourniment avec son cordon. À l’origine, c’étaient les communautés qui se chargeaient d’acheter et de fournir les armes aux miliciens, mais avec cette méthode, au fil du temps, l’équipement devenait hétéroclite et mal entretenu. L’ordonnance sur les milices garde-côte de Bretagne de 1756 commence ainsi : « Sa Majesté étant informée que le service des milices garde-côte de la province de Bretagne est entièrement négligé par le peu de soin qu’on a eu à exercer les compagnies détachées de ces milices, suivant ce qui est prescrit par les ordonnances et règlements, soit par le défaut de subordination des habitants, des paroisses sujettes à la garde-côte, lesquels ne se présentent point aux revues avec l’exactitude convenable, et ne sont point pourvus des armes, équipemens et munitions qu’ils doivent avoir chez eux en tout temps. » Pour y remédier, par l’ordonnance du 5 juin 1757, les armes sont dorénavant fournies par le Roi et conservées dans un magasin, d’où elles ne sortent que pour les exercices et les revues. Et c’est seulement en temps de guerre que les miliciens conservent chez eux leur armement. Comme dans l’infanterie l’épée disparaît et n’est plus distribuée. L’armement se compose de : un fusil avec baïonnette, un porte-baïonnette, un cartouche ou giberne et sa banderole et un pulvérin avec la bandoulière, une livre et demie de poudre, deux livres de balles, deux pierres de rechanges, une pièce grasse, un tournevis et un tire-bourre. Alors que les milices provinciales conservent encore l’épée et un ceinturon dans lequel les soldats glissent leur giberne, les milices garde-côte n’ont plus d’épées et simplement un ceinturon porte baïonnette et une giberne portée avec une ceinture économisant la banderole de giberne. Les fusils étaient être tirés des arsenaux de la marine et de la manufacture de Tulle. Tous les fusils et autres effets appartenant au roi sont marqués du nom de chaque capitainerie, de celui de chaque compagnie et d’un numéro de 1 à 100. Il en est de même pour les caisses des tambours.

À propos des dragons, l’ordonnance du 9 avril 1758 indique : « Sa Majesté jugeant à propos d’établir une nouvelle forme dans sa composition des compagnies détachées de dragons garde-côtes de ses provinces de Poitou Aunis et Saintonge… Les quatre cents dragons dont sont composées les quatre escadrons des dites provinces seront tenues de se monter, habiller, armer et équiper, à l’exception des tambours auxquels il sera fourni un habit bleu, un chapeau et une caisse, par les soins des sieurs intendants des généralités. L’uniforme des officiers et dragons sera rouge ; le chapeau des dragons aura un bord de laine jaune. » Je n'ai jamais trouver d'information sur la remonte de ces dragons, on peut penser que les chevaux utilisés sont ceux que possèdent les paysans réquisitionnés. Il n’est rien dit non plus de l'équipage de ces dragons, c’est qu’il n’y en avait peut être pas, ils devaient monter leurs chevaux à cru ou avec une sellette comme on en met sur les chevaux de trait. Enfin, il n’est rien dit d’un éventuel armement pour les dragons qui ne semble pas avoir été jugé utile.

L’ordonnance du 31 mars 1759 concernant les canonniers garde-côtes confirme bien l’adoption des épaulettes de grade dès la circulaire de Belle Isle de 1759 et avant celle de 1762 qui fait souvent attribuer à tort à Choiseul cette nouveauté: « L’uniforme des officiers et des canonniers est le même que celui des officiers et des miliciens garde-côtes, avec cette seule différence, que les officiers portent sur l’épaule gauche une épaulette de tresse d’or, et le canonnier un bord de laine jaune autour du parement. »
« Les tambours seront habillés de la petite livrée du roi »  Pour les tambours des dragons, les ordonnances mentionnent simplement qu’on leur délivrera un habit bleu, il n’est pas fait mention de livrée ou de galon. Les caisses des tambours sont marquées du nom de chaque capitainerie et de celui de chaque compagnie. « Ils battent l’Ordonnance comme l’infanterie française, c’est-à-dire qu’ils ont les mêmes batteries. »

D'Argenson au ministère de 1743 à 1757  impose une uniformisation des tenues militaires en créant un bureau de l'habillement qui emploie des peintres chargés de dessiner uniformes et drapeaux, et il instaure un dépôt des modèles. Ces documents est très probablement de cette période. Il faisait faire des modèles , uniformes, bottes … pour les envoyer aux différents intendants des provinces afin que les majors des régiments s’y conforment.

La fin de d'Argenson est brutale. Après l'attentat de Damien, la Pompadour reprend son emprise sur le Roi et elle obtient la tête de deux ministres d'Argenson et Machault.
D'Argenson doit se retirer après quatorze années de services dans cette charge ce qui est une exception. Il réussit à y installer en survivance son neveu le marquis de Paulmy. La lettre de renvoi  de Louis XV est très sèche: « Monsieur d'Argenson, votre service ne m'étant plus nécessaire, je vous ordonne de me remettre la démission de votre charge de Secrétaire d'État à la guerre et de vos autres emplois et de vous retirer dans votre terre des Ormes. » Elle contraste avec la lettre de renvois de Machault  survenue le même jour: « M. de Machault, quoique je sois persuadé de votre probité et de la droiture de vos intentions, les circonstances présentent m'obligent à vous redemander les sceaux et la démission de votre charge de secrétaire d'état à la marine; soyez toujours sûr de ma protection et de mon amitié… » Le premier, dès l'attentat de Damien perpétré et la vie du Roi menacée s'était rapproché du Dauphin erreur funeste, le second avait eut la maladresse de recommander à la Pompadour de s'éloigner quelques temps du roi, de plus l'éloignement de Machault participait à l'apaisement du conflit avec le parlement.

Cordialement,
Jean-Louis
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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptyLun 30 Mai 2022 - 13:01

Merci pour ces informations
Patrice
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cerundolo
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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 EmptySam 24 Sep 2022 - 7:02

bonjour
Très beau document, merci pour le partage.
cordialement
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MessageSujet: Re: Milices Garde-Côtes vers 1740   Milices Garde-Côtes vers 1740 Empty

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