armement de l'officier d'infanterie après 1754/59

Bonjour,

Je vous présente une nature morte d'une partie de l'équipement d'un officier d'infanterie français après 1759.
On voit le fusil d'officier de fusilier/grenadier avec la giberne en cuir portant la fleur de lys (fusiliers) à contenance de huit cartouches sur fond d'un dessin d'un officier de grenadiers déjà discuté dans un autre post.

Place aux photos




Le fusil d'officier correspond au modèle 1759 décrit par Boudriot. Fabricant = P Girard et Compagnie, B sous couronne = Laurent Bonnard contrôleur de 1742-1763, SE sous couronne = Saint Etienne. Toutes les parties métalliques portent une fine gravure soulignant les contours.



La giberne en cuir brun rouge portant une fleur de lys brodée en relief avec des fils d'argent. Les compartiments pour cartouches sont constituées de tubes en métal. Ces gibernes se portent sur l'épaule par une bandoulière et au ceinturon.


Le dessin (non fini) représente un officier de grenadiers (visibles au fond) post 1767 puisqu'il porte le hausse col réglementé à cette date. Il porte le fusil ressemblant à notre modèle avec une giberne différente avec emblème central entouré de drapeaux.
J'espère que ces photos vous plaisent et que des membres nous montrerons leurs pièces relatives à l'équipement des officiers de la guerre de sept ans.
Cordialement. Ps09

Bonjour,
c'est superbe tout ça
Je me demande pourquoi notre officier n'a pas mis une bretelle à son fusil?
Cordialement,
CG

tres interessant pour comprendre l'evolution vers les periodes ulterieures,merci ,cdlt

Félicitations pour l'ensemble

Bonjour,
pour commencer, ce fusil est certainement fait dans les années 1754-1764 dans l'association Girard/Carrier/Robert/Duchon aîné. Pierre Girard était déjà décédé (1751) mais le nom de son entreprise était maintenu par son gendre, Pierre Robert de Saint-Péryeu. Plus précisément, on note un marché pour des fusils d'officiers confié à Saint-Péryeu en 1759.
Le contrôleur des platines était Laurent Bonnand, pas Bonnard.
A noter qu'il y avait aussi une production parallèle de platines et de garnitures qui se revendait à des armuriers privés montant des fusils d'officiers pour leurs propres comptes (cette pratique a été interdite par le Ministre en 1761). C'est peut-être le cas ici car le ressort de batterie est monté comme les fusils de chasse avec la tête de vis côté interne de la platine, de même on ne voit pas déboucher une vis de ressort de gâchette derrière le chien, il n'y a qu'un trou, disposition que l'on retrouve aussi sur les armes de chasse, mais pas sur les productions faites pour le Roi. Ce qui permettrait de réduire la production de ce fusil entre 1759 et 1761... fabrication privée avec des pièces achetées à l'entreprise Girard et Cie.

Une platine produite par l'entrepreneur Claude Jourjon, on voit les différences que je citais avec la précédente

Bonjour,


Belle composition : félicitations !

Bonsoir,

Bravo et merci pour la présentation de ce très bel ensemble.

Cordialement.

Bonjour,

Merci pour votre intérêt messieurs.
Concernant votre analyse Cave Canem je vous remercie. Vous êtes une mine de connaissances concernant les armes françaises du XVIIIème siècle.

Donc si je comprends bien les platines civiles ont d'autres caractéristiques mécaniques que les militaires. Je vais devoir enfin me mettre à la lecture pour comprendre tous ces termes techniques. Mais quel est l'intérêt de poinçonner les pièces à Saint Etienne si elles sont de fabrication privée. Le bois et les garnitures sont également poinçonnés.

Poinçon comme j'en ai vu sur des armes militaires (un pistolet de gendarmerie vers 1740 en ma possession). Je lis A:PAIDIDE??


Poinçon de Saint Etienne avec un curieux tampon à l'encre non lisible (peut être un monogramme)


Dans le livre de Didier Bianchi sur les armes françaises le fusil d'officier présenté (collection de l'Empéri) a les mêmes caractéristiques alors que Boudriot dessine une platine comme vous la décrivez étant militaire.

En tout cas ce fusil qui a toutes les caractéristiques d'un fusil d'officier me semble cohérent et le fait qu'il soit datable de 1759-61 me convient particulièrement.

Bien cordialement.  Ps09

Bonsoir,
Très belle présentation et des objets évocateurs de la guerre de sept ans.
Félicitations
Cordialement

Bonsoir,
c'est un très beau fusil, ces armes d'officiers sont mieux équilibrés que les fusils de troupe.
A cette époque il y avait peu de commandes pour le Roi, faute d'argent dans les caisses, aussi pas mal d'ouvriers s'étaient tournés vers le commerce pour survivre, les entrepreneurs aussi travaillaient plus pour le privé que pour l’État. Pour éviter une trop grande misère aux ouvriers, le ministre autorisa la fabrication de fusils pour l'ordre de Malte, le canton de Berne et l'Espagne ou la compagnie des Indes. Beaucoup d'officiers commandaient directement leurs fusils dans le privé, ils les avaient à meilleur prix et du moment où ils ressemblaient au modèle officiel et avaient le même calibre, la tolérance était grande.

Bonjour,

La giberne est exceptionnellement bien conservée. Merci pour sa présentation.

Cordialement

Bonjour,
Vraiment de très beaux objets! Merci de nous les avoir présentés.
Je possède un petit pistolet de voyage avec pièce de pouce en argent et signé L Girard St Etienne, mais sa gravure n'a pas l'élégance de celle de votre fusil.

Cordialement,

Bonjour,
Faidide est certainement le nom de l'armurier

Bonjour,

Merci pour vos nombreuses interventions et merci à Cave Canem de nous faire profiter régulièrement de photos de ses pièces.

Cordialement Ps09