Photos de Mailly le camp et Suippes

Bonjour,est ce qu il y a une plaque sur Moronvilliers,qui rappelle la prise du mont Perthois par les Joyeux du GBA en avril 1917 ? Merci.

zephyr1832 a écrit:

Bonjour,est ce qu il y a une plaque sur Moronvilliers,qui rappelle la prise du mont Perthois par les Joyeux du GBA en avril 1917 ? Merci.

Aucune idée, en manoeuvres on n'avait pas le temps de faire du tourisme

De 1857 à 1859 Napoléon III fit construire 8 fermes expérimentales à la périphérie du camp, elles eurent d'excellents rendements et stimulèrent l'agriculture locale dont:
ferme de Vadenay, ferme de Cuperly, ferme du Piémont, ferme de Suippes, ferme de Jonchery, ferme Saint Hillaire.
Certaines existent encore.

Les fortifications élevées en terre pour corser un peu les manoeuvres sont le fort de Saint Hilaire, pentagonal, et le petit fort de Jonchery en simple arc.

En vue aérienne on ne distingue même plus le grand fort de Saint Hilaire, traversé par la D19:


Mais on voit encore les contours en arc de celui de Jonchery:



A ces forts on peut ajouter de petits ouvrages:
l'ouvrage de Saint Hilaire, les ouvrages blancs et à côté la lunette de Bonnefonds.
Ces deux derniers lieux sont bien connus de ceux qui ont grenouillé sur le camp!


Et pour revenir au récent champ de tir aérien, celui de Suippes avec son célèbre Mont Cornillet et son tunnel qui inspira le superbe film de Bertrand Tavernier avec Philippe Noiret: La vie et rien d'autre.

Fort et ferme de Jonchery:


Voici une vue aérienne du Fort de Saint Hilaire, prise à l'époque où il n'était pas complètement envahi par la végétation:


On peut faire la différence avec les photos aériennes très récentes de Google!

Même si la D19 le traverse déjà, on peut nettement se rendre compte de ce qu'était ce faux fort destiné à l'entraînement des troupes.

Revenons à Mailly, voici à quoi ressemblait le bazar situé juste à l'entrée de la ville, à droite en venant du camp jusque dans les années 70/80:

parmi un fouillis incroyéble, on y trouvait à acheter bien des bricoles qui dataient des années 30 à 50: très nombreux insignes de spécialité, cartes postales des années 30 en dizaines d'exemplaires chacune etc.

Bonjour,

La ferme du Piémont il y avait l'armée dedans en 1975 le 24 gv ? de mémoire ! j ai aussi habité en 1964 a Saint Hilaire les hivers terribles !

J'ai retrouvé une photo du support de Gew. 98 lance grenades que j'avais trouvé au dépôt d'ordures du camp de Mailly:


Il était un peu tordu, je l'avais restauré puis je l'ai échangé à un autre collectionneur.

Bonjour,
Pas mal le lance patates ! belle trouvaille !!!
amitiés jeff

Bonjour à tous,

Pour y avoir passé les neufs derniers mois de mon service militaire, voici quelques renseignements sur le camp de Mailly, et plus précisément sur la 32ème Compagnie de Camp. La 32ème CC ac été créée à Mailly-le-Camp le 1er avril 1951. Elle succédait à la 21ème CC. Elle est chargée de la sécurité des tirs, de l’hébergement, du transport, de l'entretien du camp. Elle dispose d'une section spécialisée en environnement des tirs (section Pas de Tir Sud).

Le 1er juillet 1955, la 32ème Compagnie de Camp est placée directement aux ordres du Commandant du camp sous l'autorité du Lieutenant-Colonel commandant les Grands camps de Champagne (Mailly, Mourmelon et Suippes). La même année, s'installe le Centre d'instruction missiles et en 1960 le Centre de préparation aux brevets d'arme ABC, l'ensemble prend alors l’appellation de CPCIT (centre de perfectionnement des cadres et d'instruction des tireurs).

La 32ème Compagnie de Camp est dissoute le 1er février 1960, il n'existera plus à Mailly qu'un détachement de la 31ème CC de Mourmelon. Elle sera recréée le 1er mars 1963, sous les ordres du capitaine Brunot, puis, à compter de 1972 sous les ordres du capitaine Robert. Ses bâtiments s'étirent sur la gauche, à l'entrée du camp.
Après 1962, les brigades viennent de plus en plus nombreuses manœuvrer à Mailly et un plan de rénovation du camp est établi en 1963, de même en 1964. Les travaux de construction d'un casernement neuf destiné au CPCIT débutent.

En 1973, le CPCIT quitte le camp pour rejoindre Canjuers et est remplacé par le 3ème RA qui sera le premier régiment d'artillerie à recevoir le système d'arme nucléaire tactique Pluton (Pluton était une arme "préstratégique", c'est-à-dire qu'elle aurait été utilisée avant les missiles du plateau d'Albion et autres sous-marins ou Mirage IV). Après le retrait de Pluton, le 3ème RA est dissous le 31 août 1993 devenant le premier et le dernier régiment nucléaire Pluton.
Mailly a alors la vocation de camp national d'instruction. S'y déroulent diverses expérimentations (missiles, mortiers...)

A suivre,

Avant de poursuivre l'historique du camp de Mailly, une parenthèse sur mon parcours personnel...

Le 1er septembre 1973, en provenance du 34ème Régiment du Génie (Épernay), j'arrivais à la 32ème Compagnie de Camp, et étais affecté à la section "Pas de Tir Sud" en qualité d'adjoint au chef de section (Adjudant Stocky) avec, à compter du 1er février le grade de sergent PDL. La section PTS était chargée de l'entretien et de la mise en oeuvre de caissons portes-cibles radiocommandés à l'usage des blindés de passage effectuant une campagne de tirs sur le camp. Cibles de deux types, des grandes pour le tir des obus et des plus petites pour le tir des armes légères embarquées (7,62 et 12,7).

L'ensemble se composait d'un caisson métallique avec bouteille d'air comprimé actionnant un bras sur lequel est fixée une silhouette schématique en contreplaqué représentant soit un char soit un fantassin, et d'un récepteur radio pour sa télécommande. Les bras élévateurs des cibles destinées aux tirs des armes "légères" étaient régulièrement perforés par les balles tirées et devaient être réparés ou changés. J'accompagnais les brigades sur le terrain et, à l'aide d'un pupitre radio, commandais l'apparition des cibles (jusque là, camouflées dans des fosses creusées ça et là sur le parcours) à la demande du commandant du peloton de chars en exercice.

Les matériels étaient entreposés au Pas de Tir Sud qui possédait une tour d'observation, des locaux pour le personnel de permanence (une semaine en alternance) et d'un atelier. Les liaisons Compagnie/ PTS s'effectuaient à bord d'un bon vieux Renault 4x4 R2087 torpédo bâché. La récupération des caissons se faisait et en Simca Cargo 4x4.

A suivre,

Pour terminer l'historique du camp de Mailly,

En janvier 1974, Premier choc pétrolier. Le prix du baril passe de 3 dollars à 18 dollars. Les militaires français seront mobilisés pour monter la garde autour des dépôts d'essence. La 32ème Compagnie de Camp surveillera, pendant un temps et en alternance avec d'autres unités, le dépôt de Vatry (Marne).

Le 1er septembre 1979, la 32ème Compagnie de Camp devient 32ème Groupement de Camp. Son insigne est un écusson ancien semi-elliptique fond jaune avec tête de bélier dorée sur fond bleu et, en chef l'inscription "32è CC" puis "32è GC" (Homologation G.2092 de 1966).

En 1993 est créé le Centre d'entraînement expérimental (Centex) avec pour mission d'étudier les caractéristiques d'un futur centre d'entraînement des unités de blindés et d'infanterie. Après trois années d'expérimentation, le Centex est opérationnel. En 1996, il devient le Centac.

Depuis 1997, le Centac, le Centre d'entraînement au combat, est destiné à évaluer la capacité opérationnelle des unités de combat de l'Armée de Terre. En 2009, il change de nom suite à la récréation du 1er Bataillon de Chasseurs. Il est alors baptisé : Centac-1er Bataillon de Chasseurs.

Depuis juillet 2016, le Centac-1er Bataillon de Chasseurs travaille en coopération avec le 5ème Régiment de Dragons, également basé à Mailly. La force adverse (Forad) est armée par deux compagnies du 5ème RD et équipée d'armements et de véhicules blindés de combat d'infanterie et de chars Leclerc. Elle est caractérisée par ses uniformes noirs et ses véhicules au camouflage gris/bleu.

Enfin, situé au sud du camp, sur la parcelle Zoulou, et sous l'égide de la DGA, est installé le Site d’Élimination des Chargements d'Objets Identifiés Ancien (SECOIA). Il a pour fonction d'éliminer les munitions découvertes sur le territoire national. Sa capacité de traitement sera, à terme, de 42 tonnes/an, soit environ 3000 munitions. Mise en service fin 2016.

Bonjour,
Initialement prévu pour être mis en service en 2008, SECOIA n'est toujours pas actif.

Le projet de la DGA étant totalement innovateur, les retards successifs dans la réalisation ont longtemps été considérés comme imputables au caractère expérimental de l'installation cependant sur dénonciation de corruption de l'ancien directeur de THEC, il y a eu une enquête avec, en 2008 une ordonnance de renvoi en correctionnelle pour trafic d'influence et corruption, depuis...

Merci a tous pour toutes les informations ! amitiés !

Bonsoir à tous,

Effectivement, comme le précise Dolo, à l'heure actuelle, SECOIA n'est pas en activité. THEC, filiale de Thales fait l'objet de poursuites pour trafic d'influence.

Pour le ministère des Armés : "Le projet est toujours en phase de montage".

Bonjour,
je me souviens de ces cibles mobiles.
Je n'étais pas tireur ni chef de char, mais mécanicien tourelles/armement gros calibre.
J'attendais donc que l'un ou l'autre des chars ait une panne de tourelle. Ce qui arrivait rarement avec les AMX 30B heureusement!

Ces cibles fonctionnaient bien, en plusieurs campagnes de tir je ne me souviens pas en avoir vu une tomber en panne.

Bonjour à tous,

Plus spécialement pour Crevette qui a connu les cibles mobiles du PTS...

C'est quoi ces cylindres, des bouteilles?
Ca roule sur deux rails parallèles on dirait.

Je les voyais de très loin, et seules les cibles étaient visibles heureusement!

Bonsoir,

Oui Crevette, il s'agit des bouteilles d'air comprimée nécessaires pour actionner le vérin entraînant le bras sur lequel sont fixées les cibles en contreplaquée. Les cibles sont donc couchées au sol, dans une fosse, et doivent être remontées à la verticale sous un angle idéal de 90°.

Au moment de la réception de l'ordre radio, l'air comprimée fait pivoter le bras solidaire du caisson. On distingue, en bas de la photo, le palier de raccordement en sortie de caisson. L’inconvénient majeur de ce système est sa consommation non-négligeable d'air comprimée, surtout pour les cibles-chars, trois chevrons de 6x8 sur lesquels sont fixées deux plaques de contreplaqué (celle du haut, plus petite, symbolisant la tourelle et l'autre plus large, le devant du char). L'ensemble avoisinait les 9m2 (3m x3m, les dimensions d'un AMX 30 de face) et présentait une certaine prise au vent.

Les caissons étaient installés la veille de la campagne de tirs, les bouteilles d'air comprimée "ouvertes". Il arrivait parfois que, suite à des problèmes d'étanchéité dans le circuit d'un caisson, la pression n'étant plus suffisante, la cible ne pouvait être positionnée à la verticale et se présentait sous un angle inférieur (70° par exemple) ce qui entraînait l'annulation du tir par mesure de sécurité.

Les caissons-cibles pour les tirs d'armes légères étaient plus petits et le bras support fixé directement sur le caisson, avec le même mode de fonctionnement (bouteille d'air comprimé et commande radio). Les bras métalliques étaient parfois perforés ou déformés par l'impact des balles.

Le rechargement de ces bouteilles était effectué par l'ERM de Châlons-sur-Marne (nouvellement Châlons-en-Champagne). Les cibles fabriquées par l'atelier menuiserie de la 32ème CC.

D'accord, merci!

Bonjour,
voici une liste des hôtels-restaurants, cafés-restaurants et cafés à Mailly dans les années 50:
https://www.maillylecamp.fr/pages/memoires-d-anciens-mailly-dans-les-annees-1950/memoire-d-anciens-mailly-dans-les-annees-1950.html

Mémoire d'anciens/Mailly dans les années 1950
Dans les années 1950, Mailly dénombrait :

- Hôtels restaurants :

Le Saint Eloi

L'Europe

Le Centre

Le Jeanne d'Arc

Les Sports

Le Terminus



-Cafés restaurants :

Le Robinson

Le Progrès

Le Ranch

L'Arcadie

La Taverne du soldat

Les Voyageurs



- Cafés :

L'Avenir

Le Relais

Le Kimono

Le Regent

La Chopinette

Stop Bar

Le Celtic

Le Bordelais

Le Foch

Le Café de la presse

Le Café du midi

Le Café du Stade

Le Café du Tilleul

Le Café de la Gare

Chez Sylviane

Chez Bernadette

Chez Dutripon

Chez Borel

Chez Boivin

Chez Salanier



Notons qu'à cette époque le service militaire était obligatoire et la majorité des officiers et sous-officiers logeaient à Mailly.

De plus, il y avait très souvent des manoeuvres venant en nombre de 3000 militaires, restant 15 jours sur place en sortant "en ville" plus ou moins souvent selon les ordres des officiers supérieurs. Le steak frites était le seul menu affiché dans les cafés restaurants au prix de 4 à 6 francs soit 0.70€ ou 0.80 environ le repas.

Les jours de sorties des militaires il se vendait environ 500 steaks frites à Mailly dans la soirée. Lorsque le camp d'Orgeval s'est construit, la majorité des troupes de manoeuvre s'y sont installés et de nombreux cafés ont du fermer.



Cordialement,
CG