Vareuse tergal instructeur St-Cyr

Bonjour.
Je viens de rentrer une vareuse d'été de Lieutenant-colonel de 1966 de St-Cyr, j'ai rajouté le placard de médailles , je pense rajouter l'insigne de l'école mais sous la patte d'épaule il y a un bouton pour une fourragère fantaisie, mais laquelle? J'ai cherché sur le net mais je sèche.
Merci d'avance.
Bonne journée.

Bonjour,
le placard est-il celui d'origine?
Il fait plus penser à un placard de sous officier ou d'officier subalterne et ça saute aux yeux immédiatement.
C'est très surprenant qu'un lieutenant colonel n'ait ni ONM ni LH, ces décorations sont distribuées automatiquement aux officiers supérieurs. On dit qu'elles font partie du paquetage

La manche porte un insigne 45 d'infanterie, la fourragère pourrait y avoir été associée, avec son ancien régiment.
Mais comme le numéro du régiment a été remplacé réglementairement par la grenade "hors régiment", si c'est ça il n'y a pas moyen de savoir laquelle c'était.
Cordialement,
CG

Bonjour.
Pour le placard je vais le retirer en attendant d'en trouver un compatible.
Sinon merci des renseignements.
Bonne journée.

Bonjour,

Comme le dit Crevette, le bouton de fourragère devait être en place sur la veste avant l'affectation en école de cet officier. La fourragère se porte uniquement au sein de l'unité qui l'a reçue. Aucune fourragère n'est portée en école d'officier.

Pour les décos, compte tenu du placard exposé ici, j'aurai tendance à rejoindre l'avis de crevette. Même si tous les officiers supérieurs ne se voient pas attribuer ONM et/ou LH... on parle aussi de témoins d'usure! (les décorations obtenues , les citations ainsi que les campagnes effectuées comptent dans l'attribution de l'ONM ou de la LH à titre militaire)


Cordialement,

DivisionBleue73

Bonjour.

Effectivement le bouton pour la fourragère doit provenir de l'ancienne affectation, j'ai récupéré la vareuse TDF d'un aide de camp d'un premier Ministre qui possédait un bouton de fourragère ainsi que la trace des coutures de l'insigne de division visible à l'intérieur de la manche.
Bonne journée.

Bonjour,

Ce ne sont pas des épaulettes de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr : le liseré serait rouge. Il s'agit sans doute d'épaulettes de l'Ecole militaire interarmes, créée en 1961.

Je suis du même avis que les camarades sur le bouton de fourragère.

En revanche, Crevette y va peut-être un peu fort avec la LH et l'ONM, qui ne sont pas que des témoins d'usure. Un lieutenant-colonel, surtout jeune, aurait très bien pu n'avoir encore aucun ordre national, même si l'on peut penser qu'un type plusieurs fois cité comme celui-ci aurait été au moins chevalier de l'ONM. Quant à la croix de chevalier de la légion d'honneur, elle était à l'époque, sauf exception, remise aux chefs de corps durant leur temps de commandement. Or, les chefs de corps sont soit colonels, soit lieutenants-colonels au tableau d'avancement, et commander un régiment, ce n'est tout de même pas rien. Il faut aussi souligner qu'avec la politique de contingentement des ordres nationaux voulue en 1961 par le général De Gaulle, les membres de la Légion d'Honneur sont bien moins nombreux sous la Ve République que sous les IIIe et IVe.

Cordialement

Le bon insigne de poitrine serait donc celui-ci, n° d'homologation G 1851 :



Pour le liseré rouge de Saint-Cyr, c'est une certitude. Donc, si vous êtes sûr de la date et de la provenance de cette vareuse, je ne vois pas d'autre solution que l'EMIA. Hélas, pas moyen de trouver la photo d'un cadre de l'EMIA de l'époque en tenue de sortie ou de service courant pour confirmer ce liseré bleu ! C'est une plaie de la photographie régimentaire contemporaine : hors opérations, on ne photographie plus que les bals et les prises d'armes, en oubliant que l'essentiel est dans la vie courante. Du coup, les tenues de service, la vie au quartier, les activités d'entraînement ne sont pas suffisamment documentées.

Pour confirmer la nature de ces épaulettes, la solution serait donc d'éplucher les vieux TAM (revue Terre Air Mer, parue de 1962 à 1986), de retrouver les directives sur la tenue des années 50-60, ce que je tente de faire sans succès depuis un moment, ou d'avoir la confirmation par un ancien cadre de l'EMIA.

Cordialement

Bonsoir,
Je partage totalement le contenu des trois derniers messages.
EMIA.
Pas de problème pour l'absence d'ONM ou de LH. N'oublions pas que la LH arrivait beaucoup moins facilement entre 1945 et 1962 ... Des militaires avec deux, trois, quatre citations, sans LH ni MM. L'ONM vient d'être crée, cet officier de 1966 n'a sans doute pas eu le temps de la recevoir.
Ces citations de VM datent de son temps de commandement en tant que capitaine en Algérie, ou en état-major, l'ONM et la LH arriveront plus tard, sans doute à l'usure, puisque les opérations sont rares à la fin des années 1960 ...
Bien cordialement.
NB pour Tribunusmilitum : LH et ONM qui arrivent le plus souvent avant le temps de commandement, mais il arrive que cela arrive pendant ... Comme les galons de colonel qui arrivent parfois au bout d'un an. Ce sont les aléas de la gestion, des points nécessaires ...
Un officier qui accepte une médaille de la défense nationale se voit aussi bloquer des ordres nationaux pendant un an, me semble-t-il, sous réserve de ma mémoire et des changements de directives ...

Renon2,

Il est vrai que l'ONM ne date que de 1963, deux ans après la création de l'EMIA et trois ans à peine avant la confection de cette tenue !

Quant à la politique des décorations, elle évolue sans cesse. A la fin des années 90, il était par exemple possible d'être fait chevalier de la LH sans être préalablement chevalier de l'ONM, à condition d'être officier breveté et d'avoir au moins 20 ans de bons services. Je ne sais pas si c'est encore le cas. Théoriquement, il faut au moins huit ans de chevalier de la LH pour être proposable officier. Mais aujourd'hui, des officiers généraux partent en deuxième section en étant officiers de l'ONM mais pas de la LH, en dépit d'une quinzaine d'années d'ancienneté comme chevalier de la LH. Demain, la politique aura peut-être encore changé...

Cordialement

Bonjour Tribunusmilitum,
Très juste pour la politique des décorations ...
Des chevaliers de la LH passent, par exemple, directement officier de l'ONM, s'ils ont le nombre de points requis : les TAP, ALAT(wo ?)men, aviateurs, militaires cités, sous-mariniers passent donc souvent avant les autres.
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a rendu possible l'accès direct à des grades/dignités supérieurs.
J'ignore si c'est un usage ou si le code de la Légion d'honneur a été modifié en conséquence, la dernière hypothèse me semble la plus probable.
Cela permet ainsi aux députés/ministres d'être décorés, puisqu'ils n'ont pas le droit d'être décorés en fonction (merci aux éventuels participants d'éviter toute polémique, je relate ici un fait).
C'est ainsi que le colonel Beltrame a été fait commandeur de la Légion d'honneur.
Par association d'idée, cela me fait penser aux promotions de gendarmes morts en service (du grade d'adjudant-chef au grade de capitaine, par exemple, ou un major promu chef d'escadron ...) : j'en ignore la raison, et il semblerait que ce ne soit pas lié à une réussite très récente à un recrutement/concours d'officier.
Bien cordialement.

Je pense que ces promotions exceptionnelles sont prises en application, ou plutôt en interprétation, d'un principe énoncé à l'article 13 de la constitution : le Président de la République nomme aux fonctions civiles et militaires de l'État. Je dis "interprétation", car la constitution parle de fonctions et non de grades. Martin Fourcade, sans avoir besoin de mourir pour cela, a ainsi été fait sous-lieutenant sans autres titres que ses résultats sportifs, certes remarquables (20% des athlètes français aux derniers jeux olympiques d'hiver étaient militaires. Le moins qu'on puisse dire est que ça ne saute pas aux yeux !).

Mais cela nous éloigne du sujet initial !

Cordialement