Questions sur l'engagement au tournant du XXème siècle

Bonjour

Un de mes ancêtres (né le 22 avril 1869 à Arles et résidant à Arles) s'est engagé pour 3 ans le 29 novembre 1889 à la mairie d'Aix!!!

Le livret militaire précise qu'il est arrivé au corps (à Avignon), le lendemain (le 30 du dit).

Ces indications posent bien des interrogations

1: Pourquoi s'engage t-on à la mairie? Pourquoi celle d'Aix et pas celle d'Arles?

2: Dans le cas d'un engagement dans une mairie, à quel moment se situe le passage devant la commission médicale chargée de décider de l'aptitude (ou non) du candidat à l'engagement ?

3: De la date d'engagement (le 29) à la date d'arrivée au corps, le lendemain (le 30) comment est pris en charge le nouvel engagé ? Utilise t-il ses moyens personnels pour rejoindre ou bien est il convoyé par l'autorité militaire?

Pas facile de répondre à ces petits mystères. Mais les ressources des membres du forum sont infinies et j'ai bon espoir d'avoir quelques réponses ou à minima, quelques pistes plausibles.

Merci

Bonjour

Pour une partie de la question 1, à savoir pourquoi à Aix et pas Marseille, je pense que les départements étaient divisés en circonscription militaires et qu'il devait seulement y avoir Aix et Marseille, du coup Marseille devait avoir les engagement maritimes et Aix les engagement terre (supposition).

Pourquoi dans les mairies, Cette année la la loi sur le service militaire a changé le 15 juillet, le service est réduit mais il est beaucoup plus égalitaire néanmoins, le tirage au sort est maintenu. Il permet de désigner les conscrits susceptibles d’être renvoyés dans leurs foyers au bout d’une année de service, principalement pour des raisons budgétaires. Or le tirage au sort se faisait dans les Mairies ainsi que les recensements à l'âge de 20 ans. Cela aurai pu se passer en Arles si il avait fait son service mais comme il s'est engagé il l'a fait dans la mairie de la circonscription militaire (ou équivalent) à laquelle il était rattaché.

Pour le reste il a du recevoir un bon de transfert et un ordre de route à Aix et surement par le chemin de fer.

Pour la commission c'est comme pour le service on est recensé ou on signe un engagement et c'est seulement au corps que l'on passe la visite et que l'on se fait réformer éventuellement.

Bonsoir GWAL

Tes indications, frappées au coin du bon sens recoupent mon intuition pour ce qui est du découpage militaire. Pour le reste, j'avoue que j'étais dans le flou et je ne peux que t'adresser mes remerciements pour la pertinence de ton analyse. Cordialement

Bonjsoir

Merci Aubrac, cependant cela ne reste que mon impression liées à quelques ancêtres ayant servit au moins de 1850 à 1963 à divers titres, dans diverses armées et sur des périodes plus ou moins longues. J'ai pu constater que si quelque chose ne changeait pas c'était ces choses la. Moi même au départ de mes 40 années de service, j'ai signé un engagement dans la ville la plus importante faisant fonction de circo (mais pas dans une mairie, devant un intendant), puis on m'a donné de quoi voyager en deuxième classe et sur place, premier jours sans savoir si on va te garder, hop la tonte et après la visite médicale...

Après je n'ai pas de texte pour appuyer mes propositions.

Bonjour Gwal

Je reste persuadé que tes pistes sont les bonnes car elles s'inscrivent en pleine logique.

1- Je vois mal, surtout à cette époque (où l'on ne dispose pas des moyens de locomotion actuels), quelqu'un faire volontairement 80 bornes pour aller signer un engagement s'il avait la possibilité de le faire à la mairie de son domicile. (découpage administratif plus que probable)

2- l'argumentation que tu avances pour un engagement contracté dans une mairie (à l'époque) est parfaitement convaincant. Pour dire la vérité, je n'en vois pas d'autre.

3 - Pour ce qui est de la commission médicale, là encore il s'agit d'une évidence que la visite s'effectue au corps et non pas à la mairie de l'engagement. Il aurait fallu dans ce cas, qu'une commission siège ponctuellement dans ladite mairie, loin de ses bases et de son matériel idoine avec un cout supplémentaire. Pas du tout crédible.

4 - Pour ce qui est des trajets vers le corps choisi ( Aix à Avignon via Marseille soit environ 140 km), seul le train permettait (toujours à l'époque) de rallier ces deux villes dans un temps raisonnable. Le même voyage en traction hippomobile prendrait au bas mot pratiquement 24 heures. Environ 12km/heures pour les chevaux avec en plus des haltes plus ou moins longues toutes les deux heures pour faire reposer les bêtes. Il ne fait pas trop de doute que l'engagé étant maintenant pris en charge par l'administration militaire, celle ci lui délivre un titre de transport pour rejoindre son corps. d'affectation.

Pas toujours nécessaire d'avoir des textes, le bon sens est souvent la meilleure voie.

Merci encore