des mortiers de côte à Lisbonne

Bonjour,

J'aimerais vous présenter deux mortiers français que j'ai pu photographier dans la cour du Musée Militaire de Lisbonne.

Je pense qu'il s'agit de deux mortiers de côte (d'après les infos tirées du livre de J. Boudriot- artillerie de mer 1650-1850). Ils ne correspondent en rien aux modèles de mortiers utilisés par l'armée de terre que l'on voit exposés au Musée de l'Armée à Paris et documentés dans la littérature d'époque.

Ils portent le nom du fondeur (F le Gros) le nom de la fonderie (Rochefort) et la date de fabrication (1743). Ils portent également les armes de France et les armes du Duc de Penthièvre sur deux ancres croisées étant amiral de France. L'anse représente deux dauphins. Ces mortiers sont d'une très grande qualité d'exécution.
Le style est typique des productions françaises de la moitié du dix huitième siècle.

Je rêve d'avoir un tel objet dans mon jardin servant comme pot à fleur planté de géraniums rouges pendants.

Place aux photos, prenez du plaisir.

Cordialement.  Ps09

Bonjour PS09,
Bien moins travaillés que ceux que vous nous présentez mais un petit air de famille avec les deux mortiers qui trônent à l'entrée du fort de Fourras en Charente Maritime. Cordialement

Magnifiques pièces, il est vrai très rares mortiers de marine.

Les mortiers sont redoutés et redoutables. Il est relativement facile, à terre, de franchir un mur d’enceinte d’une citadelle avec le tir d’un mortier, où qu’elles tombent les bombes sèment le désordre et la destruction.
Il est plus aléatoire pour une batterie côtière de parvenir à faire tomber une bombe sur le pont d’un navire, mais dans ce cas la destruction du navire ou sa mise hors d’état est garantie.

Les navires embarquent plus rarement des mortiers. Le plus souvent ce sont des galiotes que l’on aménage spécialement pour cet usage. Un mortier ne dissipe pas son énergie par un recul comme le canon. Ce sont la plateforme de batterie et le pont qui doivent encaisser le recul, ça devait secouer. La houle rendant encore plus aléatoire le point de chute de la bombe.

Le chevalier d’Arçon est connu pour les galiotes à bombes, bateaux à fond plat, qu’il fait construire pour le siège de Gibraltar en 1782 (coalition franco-espagnol contre les Anglais). L’incendie par un boulet rouge de résidus de poudre sur le ponton d’un des navires espagnols de la coalition (la Tailla Piedra), va faire exploser le navire et sa réserve de poudre et communiquer le feu à tous les navires proches, précipite la levée du siège.

JL

Bonjour,

Merci Chevert pour ces explications. La visée se faisait avec le navire, les mortiers étant fixes au XVIIIème siècle.
Les galiotes utilisent des mortiers à plaque dont monsieur Boudriot a fait une belle étude dans son livre cité plus haut.
Les mortiers que vous montrez major31 semblent être du modèle 1840. Voyez les croquis de J Boudriot
Cordialement

Bonjour,

De très belles pièces d'artillerie bien ouvragées !
Reste à savoir comment elles se sont retrouvées là-bas ?

Et voici la tenue de nos bombardiers de la Marine au milieu du XVIIIe siècle:



Bien cordialement.

Bonjour,
ils sont superbes !

En complément quelques gravures extraites des Mémoires d'artillerie de Surirey de Saint-Rémy 1697.

Bonsoir,

Intéressant de voir comment le pont est renforcé sous les bombardes !

Amicalement.

sympa ces "œuvres d'Art-illerie" !

la portée était de combien ?

A+

Ludo

A 45°, à charge maximum, environ 1200 toises

1200 X 1,949 m = 2338,8 m pour les puristes ; Grosso-modo environ de 2km à 2,5 km ( pour un mortier de 8 qui lance une bombe pesant 40 livres contenant 4 livre de poudre)

Ah oui qu en meme !

Merci ! ( et fais gaffe au chien ! )

Bonjour,

La portée dépend de plusieurs facteurs, de la forme du mortier (chambre cylindrique, en poire, en cône), de la charge , de l'inclinaison , du projectile.
A l'époque il existait des tables , p.ex.: Le bombardier françois, ou nouvelle méthode de jeter les bombes avec précision par Bernard Forest De Belidor édité en 1731.