couteau écossais SGIAN DUBH

Bonjour

Si l’on connait un peu (au moins de nom), le long poignard écossais appelé « Dirk », c’est peut-être parce qu’il s’agit bel et bien à l’origine d’une dague destinée au combat, ce qui a eu pour effet de la faire entrer dans la légende guerrière des Highlanders.
En revanche on est beaucoup moins familiarisé avec son « petit frère » le « Sgian Dubh ». Prononcer skin dou en anglais, et skiane du en gaélique, soit « lame sombre ». C’est pourtant un incontournable de la tenue traditionnelle écossaise, le "Highland Dress".

Le Sgian Dubh est un petit poignard à un seul tranchant, dont la tradition précise qu’à l'origine il était fabriqué à partir de la pointe d'une épée brisée.
Si j’osais la comparaison je dirais que c’est un peu l’équivalent de notre Opinel…..Enfin, pas exactement, car nettement plus « aristocratique » que ce dernier. Si comme lui, c’est avant tout un couteau « utilitaire », du moins à l’origine, la comparaison s’arrête là. En effet, le Sgian Dubh est fabriqué dans des matériaux nobles (poignée très souvent en ébène, garnitures de fourreau soignées, voire en argent, cuir, etc. Ils sont souvent agrémentés aussi de cabochons en verre de couleur, voire de pierres semi précieuses. Ceci est particulièrement vrai pour les modèles anciens. Il existe de nos jours une importante production de ces couteaux, de facture généralement, soignée voire luxueuse sans égaler toutefois la beauté que confèrent l’authenticité et l’ancienneté. Les amateurs de militaria d’ailleurs ne s’attardent évidemment que sur les modèles anciens car on peut les replacer dans un contexte historique.

Couteau devenu d’apparat, il servait au quotidien, d’ustensile pour les repas et comme « outil » dans les circonstances où un couteau peut servir. Accessoirement, il pouvait trouver son utilité pour tenir à distance les importuns.

Il est traditionnellement porté, glissé dans la chaussette droite (ou gauche si le propriétaire est gaucher). Seul le manche est visible. Lorsque l'Écossais rend visite à des amis, le manche du Sgian Dubh dépasse de quelques centimètres du haut de la chaussette, en signe de non agression. En revanche, lorsqu'il rend visite à un ennemi, le poignard est conservé caché…. Folklore ? Réalité ? Bon, il faut bien faire sa part à la tradition ou à la légende !
Ce qui est sûr, c’est qu’il ne saurait y avoir de tenue traditionnelle écossaise sans Sgian Dubh au même titre que le sporran ou le kilt lui-même.




Ce fringant écossais illustre notamment le port du Sgian Dubh glissé dans son bas droit et également celui du Dirk, à la ceinture. (source internet)


Celui qui est présenté ici est tout à fait conforme à la qualité évoquée plus haut et aux standards de construction de ce type de couteau.

La longueur totale est de 200 mm. La lame (fixe) mesure 105 mm pour une largeur au talon de 21 mm. L’épaisseur au talon étant de 2,1 mm.
La poignée est en bois d’ébène travaillé en torsades et terminée par un petit pommeau en forme de champignon. L’arrière de cette poignée est plat pour une meilleure stabilité contre la jambe.
La garde est constituée par un cordon en relief, aux motifs de chardons et de feuillages. On retrouve ces mêmes motifs de chardons, feuillages et rinceaux sur les deux garnitures du fourreau. Toutes ces garnitures sont en argent ainsi que les bagues qui les supportent..
Le fourreau est en cuir noir légèrement grenelé.

On ne distingue aucun marquage ou poinçon ce qui rend délicate toute datation précise. Cependant, la qualité du travail sur les garnitures et la comparaison avec des modèles approchants permet de donner une fourchette « raisonnable » dans le dernier quart du 19ème, voire début 20ème.
Reste que ce petit couteau au fort pouvoir évocateur est un objet très esthétique et tout à fait élégant dans sa simplicité.

Bonsoir Aubrac,
Un très beau petit couteau très bien présenté.....Encore plus joli accompagné d'une "Broadsword" comme sur la dernière photo
Amicalement.

Bonjour Aubrac

Une très belle présentation étayée de belles photos

Toujours très instructif

Cordialement

Bonjour

Merci à vous pour vos retours. La broadsword fera l'objet d'un post ultérieur. Amicalement

bonjour
merci de ce descriptif et partage

Bonjour Roro

Merci à toi pour ton l'intérêt pour ce petit couteau. Cordialement

Bonjour,

très belle présentation très claire et bien documenté d'une arme que j'affectionne.

Le portrait de l'highlander me semble être celui d'un Macdonnel of Glengaries (peut-être pas le bonne écriture)

Bonsoir Gwal

Merci pour ton message. Je ne saurais confirmer ou non pour le highlander car il faut une certaine culture sur le sujet pour faire la part des nuances en ce qui concerne les clans et leurs variantes. Ceci n'empêche nullement d'apprécier la beauté du personnage et le thème de l'Ecosse en général. Il y a actuellement en vente sur un site connu (groupement de marchands) un splendide Dirk qui me ferait bien craquer si son prix n'était manifestement trop élevé. Un jour peut-être...Amicalement

Bonjour,

Je confirme Colonel Alexander Ranaldson MacDonell of Glengarry (15 September 1773 – 17 January 1828) chef du Clan MacDonell of Glengarry

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Les Sgian Dubh mais aussi les dirk anciens sont hors de prix comme tout l'armement écossais, pistolet en fer ou Broadsword hélas.
Moi qui ai mon kilt (un blackwatch) et des terres la bas (pas beaucoup quelques mètres carrés pour préserver l'environnement et multiplier les propriétaires afin de rendre très difficile les possibilités de construction) j'aime ce pays et ses habitants. Malheureusement je n'ai jamais pu trouver à prix raisonnable des armes écossaises anciennes.

Bonjour Gwal

Le personnage a maintenant une identité, merci.

Effectivement les armes anciennes écossaises sont hors de prix. Vouloir acquérir une broadsword ne serait ce que du 18ème relève de la folie ou du miracle si le prix est accessible (jamais vu cette dernière option jusqu'à maintenant). Une de mes connaissances en possède plusieurs dont au moins deux du 17ème qui feraient damner un Chartreux.

Il nous reste celles du 19ème pour nous consoler (et encore, pas toutes). La palme de l'inaccessibilité revient sans conteste aux pistolets écossais "tout fer" dont les prix laissent rêveur ou plus exactement "cauchemardeur".

Restent donc.....les photos!

Quelques belles broadsword du musée du château d'Edimburg et une splendide paire de pistolet vue lors de la visite du Crathes Castle




Amicalement