Un classique casque colonial modèle 1931, mais...

Bonjour à tous,

… mais, dans un excellent état c'est toujours mieux !

Voici donc en présentation un grand classique, mais dans un très bel état : le casque en liège modèle 1931. Celui-ci provient du fabricant Desbois (établissements Desbois & Fils, 29 rue Thubaneau à Marseille), en taille 56. Celui-ci fut, fort probablement porté après la Seconde Guerre mondiale.
Dans les Troupes coloniales, on portait ce modèle, à la fin des années 1930, chez les Zouaves et/ou Tirailleurs, par les Européens en territoires d'outre-mer, dans la Légion étrangère, et bien entendu dans les Troupes coloniales, avec les effets de toile kaki (notamment en tenues n°4 et 5), chez les officiers, les sous-officiers, la troupe. Après, au-delà du règlement, on a vu le modèle blanc porté avec les effets de toile kaki.

On retrouve la description du casque en liège (toile blanche) dans le Bulletin officiel du Ministère de la Guerre – Tenues tropicales et modèles spéciaux aux Troupes d'Outre-mer (volume arrêté à la date du 1er juin 1958) de 1959, dans le Titre II (effets d'habillement), partie A (coiffures), article 13 (casque en liège blanc), à partir de la page 60.
Le casque se compose de la bombe et des bords : 16 pointes de liège pour la bombe, quatre feuilles de liège pour la visière, et quatre feuilles de liège pour la nuque (3mm d'épaisseur pour chaque feuille). Le tissu recouvrant la bombe et les bords est en sergé de 4 de coton kaki, en quatre morceaux pour la bombe et un morceau pour les bords. La bordure est elle aussi en toile (parfois en matière plus proche du plastique) de la même couleur que la toile de la bombe et des bords. Une bande, ou bourdalou, de sergé de coton kaki écru, de 20 mm de hauteur apparente, toute montée, est cousue sur le casque de manière à masquer les agrafes des 8 taquets internes maintenant la bande de sudation à la carcasse du casque. On trouve au sommet un trou de ventilation (réglementairement de 30 mm de diamètre), garni d'un anneau (réglementairement en cuivre) avec un écrou central destiné à recevoir la tige fileté d'un macaron en zinc recouvert de toile de sergé de coton kaki.
A l'intérieur, la carcasse est recouverte d'une coiffe de la même matière (réglementairement verte pour le casque en liège de toile blanche). Deux agrafes permettent le maintien de la jugulaire, celle-ci réglementairement en cuir de vachette, de veau ou de cheval de bonne qualité. Elle est de couleur fauve naturel ; son épaisseur réglementaire est de 1,2 cm à 1,5 cm ; sa largeur de 1,2 cm.

Belle coiffe bien que légèrement déformée au regard de la bande de sudation. Il devait comporter, sur l'intérieur de la bande de sudation, un timbre ovale d'admission, très très peu lisible.

Cordialement.

Bonsoir,

une illustration du port de ce casque colonial chez ces officiers des Troupes coloniales, au milieu des années 1930, en Afrique. On remarque bien la forme du modèle, avec cet homme à gauche.
Cette photo illustre aussi parfaitement ce que j'expliquais plus haut quant au port du casque blanc avec l'uniforme kaki.

Cordialement.

Bonjour,

Belle piece, raide neuve on dirait. Mon marsouin de grand-pere paternel a du porter un de ses freres dans les annees 30.

Cordialement,

Jean-Daniel

Bonjour,

Merci pour votre message. En effet, votre grand-père a pu porter ce modèle, ou bien le modèle 1886. Car les années 1930 sont une période de transition entre ces deux modèles. La photo ci-dessus le montre parfaitement.

Cordialement

Bonjour,

super, bel example.
Bravo.

Effectivement, c'est un bel exemplaire. Dommage que le timbre d'admission soit quasiment illisible.

Cordialement

Bonsoir,

j'ajoute ici la description du modèle kaki en 1935 :

La carcasse se compose de deux parties : la bombe et les bords. La bombe est confectionnée avec 16 pointes de liège de 2mm d'épaisseur, réparties en deux couches superposées, de telle façon que les lignes de jonction des pointes de la couche supérieure soient placées sur le grand axe des pointes de la couche inférieure.
Les bords se composent de quatre feuilles de liège pour la visière et de quatre feuilles pour la nuque ; ces feuilles, de forme appropriée, ont 3mm d'épaisseur et sont réparties en deux couches superposées.
Le liège employé doit être de bonne qualité, sans traces d'écorce, sans fentes ou autres défauts. L'épaisseur doit être régulière.
Les côtés des pointes de la bombe, comme des feuilles des bords, sont assemblés en sifflet et collés avec une dissolution de caoutchouc. L'assemblage des pointes de la bombe est assuré dans les mêmes conditions, les feuilles supérieures des bords débordant de 4mm environ au-dessus de la ligne de jointure des pointes de la couche inférieure de la bombe avec les feuilles correspondantes des bords, de façon à réaliser deux assemblages en sifflet, placés l'un au-dessus de l'autre, dans la jonction de la bombe aux bords ; en outre, la jonction de ces deux parties du casque est renforcée, sur tout le pourtour, par une bande de tissu de coton écru coupée en biais, d'environ 60mm de largeur et insérée entre deux épaisseurs de liège, mi-partie sous la bombe, mi-partie sous les bords.
Les couches de liège constitutives de la bombe et des bords doivent être poncées régulièrement et présenter, après ponçage, une surface absolument lisse. Elles adhèrent entre elles au moyen d'une dissolution de caoutchouc.
La carcasse est recouverte d'une coiffe extérieure en sergé de 4 de coton kaki, soigneusement décati avant emploi.
Ce tissu comprend 40 à 44 fils en chaîne, 20 à 24 fils en trame au centimètre et pèse 180 à 190 grammes au mètre carré. La teinture kaki est aux oxydes de fer et de chrôme et le tissu doit être conforme, comme nuance, à l'échantillon-type déposé dans les magasins réceptionnaires.

La partie de la coiffe extérieure recouvrant la bombe est formée de quatre morceaux de toile cousus solidement ensemble par une couture rabattue ; leur bord inférieur s'arrête à la ligne de jonction de la bombe et des bords. La partie de la coiffe garnissant les bords est d'une seule pièce et recouvre, sur une hauteur de 13mm environ, le bord inférieur des autre morceaux de la coiffe de la bombe. L'ensemble de la coiffe extérieure adhère solidement au liège, sur toute sa surface, au moyen d'une dissolution de caoutchouc.
La carcasse est recouverte à l'intérieur d'une coiffe en satinette de coton vert foncé, apprêt glacé, présentant 31 fils en chaîne, 34 fils en trame au centimètre et pesant environ 106 à 107 grammes au mètre carré.
Elle adhère fortement à la carcasse, sur toute sa surface, au moyen d'une dissolution de caoutchouc. Elle est en cinq morceaux solidement cousus, dont quatre pour l'intérieur de la bombe et un pour les bords. Le morceau recouvrant les bords dépasse le raccord de la bombe d'environ 20mm et tapisse la partie inférieure de celle-ci.
Les bords du casque sont bordés d'un ruban de coton croisé kaki de 20mm de largeur, présentant les mêmes caractéristiques que la coiffe extérieure.
Un tour de tête constitué par une bande cintrée en fibre noire vulcanisée, de 1mm d'épaisseur et de 22mm de largeur environ, est fixée à la carcasse au moyen de 8 agrafes en cuivre de 27mm de longueur qui traversent à la fois les bords superposés des deux parties de la coiffe extérieure et 8 taquets de liège ; ces taquets, de 8mm à 10mm d'épaisseur, sont répartis également sur tout le pourtour, et isolent le tour de tête de la carcasse pour assurer l'aération. Le bord inférieur du tour de tête doit être à la même hauteur que le bord inférieur de la bombe.
Sur le bord inférieur du tour de tête et du côté de la carcasse est cousue une basane noire, façon chèvre, solidement teinte, de 50mm de hauteur, rabattue à l'intérieur du casque et garnie à sa partie supérieure d'une ficelle de coton permettant de diminuer l'entrée de tête.
Le casque est percé au somme d'un trou de ventilation de 30mm de diamètre, lequel est garni d'un anneau de cuivre avec un écrou central destiné à recevoir la tige filetée d'un macaron en zinc recouvert de sergé de coton de kaki semblable à celui de la coiffe extérieure. Toutefois, et de préférence, le macaron en zinc peut être relié à l'anneau en cuivre par tout autre procédé, soudure exclue, sous réserve de rendre impossible la séparation du macaron et de l'anneau, tour en réalisant la même ventilation. Dans tous les cas, la tige doit être rivée et non soudée au macaron en zinc.
Une bande, ou bourdalou, de sergé de coton kaki, également semblable à celui de la coiffe extérieure, de 20mm de hauteur apparente, toute montée, est cousue sur le casque de manière à masquer les agrafes des taquets.
Les points de couture à la machine sur la coiffe extérieure, le bourdalou et la tresse de bordure sont droits et réguliers. On doit en compter au minimum quatre au centimètre.
Le casque est muni, à l'intérieur de la bombe, de deux solides agrafes en cuivre destinées à fixer la jugulaire. Ces agrafes sont placées à la même hauteur que les agrafes du tour de tête et sensiblement à chaque extrémité du petit axe de l'ellipse formée par le contour intérieur de la bombe. La tête de ces agrafes est à l'extérieur de la bombe, sous le bourdalou ; les deux branches en sont rabattues de manière à ne pas détériorer le tour de tête.
La jugulaire est en cuir de vachette, de veau ou de cheval de bonne qualité. Tous les genres de tannage peuvent être employés. Les cuirs de tannage végétal doivent être légèrement nourris pour les rendre souples. Elle est de couleur fauve naturel ; son épaisseur est de 1,2mm, à 1,5mm ; sa largeur est d'environ 12mm ; sa longueur développée est de 0m,60. Elle est en deux parties, de la forme dite « à coulisse » et chacune de ces parties porte, à environ 10mm de l'une de ses extrémités, un œillet en cuivre de 5mm de diamètre, destiné à fixer la jugulaire à l'intérieur de la bombe. L'une des parties, d'environ 0m,15 de longueur, porte à l'autre extrémités, cousu ou rivé, un passant rectangulaire en laiton de premier titre de 7/10ème de millimètre d'épaisseur environ, sur lequel vient coulisser l'autre partie de la jugulaire, qui a environ 0m,45 de longueur est est munie, à son extrémité n'ayant pas d’œillet, d'une boucle à barrette, cousue ou rivée, en laiton premier titre de 7/10ème de millimètre d'épaisseur environ, et servant à assurer le coulissage ainsi que l'arrêt à la longueur voulue.

Source : Bulletin officiel du Ministère de la Guerre – Édition méthodique – Troupes coloniales – Description des uniformes des Troupes coloniales (France, Algérie, Tunisie, Théâtres d'opérations extérieurs, colonies), volume arrêté à la date du 1er avril 1935 ; Charles-Lavauzelle & Cie ; Paris ; 1935, pp. 145-146-147-149.

Cordialement.

Bonjour,

une autre photo illustrant le port du modèle blanc de manière non réglementaire :


Cordialement.

Bonjour poddichini

Je profite de votre post pour vous demander ce que vous pensez de ce casque colonial.
Blanc, aérateur, bordure simili cuir.
Je vous propose les photo de celui-ci..

Bonjour,

C'est lui aussi un casque du même modèle, mais de conception légèrement différente. Type de casque parfois destiné à la Gendarmerie. Modèle des années 1950 pour moi.
Ce fabricant était 2, place Mogador a Marseille.

Cordialement

Bonjour,

Pouvez-vous faire une photo de votre casque à la lumière naturelle ? Merci d'avance. Cordialement

Bonjour piddichini

Merci pour votre réponse intéressante.
Acheté dans ma jeunesse, j'ai toujours pensé qu'il était civil.

Je vous enverrai des photos, lumière naturelle dès que je peux.

À savoir qu'il est vraiment blanc.

À bientôt.

Je vous remercie.

Cordialement

Bonjour,

une affiche, bien connue, de Sogno, où l'on voit bien le port du modèle 1931 kaki :


Cordialement.

Bonjour

Comme promis voici des photos du casque en plein soleil.

Bonjour,

merci pour ces photos.

Cordialement.

Autre exemple : affiche de recrutement au 2ème Régiment d'Infanterie coloniale :


Cordialement.

Bonjour,

présence d'un timbre (sec je dirai, car il ressemble moins aux humides), hexagonal sur la partie non lisse de la jugulaire. Timbre intriguant par ses lettres : RA en haut; R(ou B) H en bas. Je ne trouve rien d'équivalent dans ma documentation, celles de 1939 et de 1962 du Service de l'habillement, sur ces lettres. Cependant, on peut penser, au regard de la forme, à un timbre d'ajournement ou de réfaction.

Cordialement.

Bonsoir,

Une idée sur la signification de ces lettres dans le timbre ?

Merci, cordialement

bonjour,

je pense :

RA: rejet en commission d'appel
ne serait ce pas RM en bas ?

collectionnement

Merci miliww,

Oui, cela doit être un tampon de rejet, ou d'ajournement. Le timbre humide, sec ou le petit poinçon R.A. (rejet après appel) est souvent rectangulaire, sans autre lettre.
Au sujet des lettres du bas, je vois vraiment un H. Ou alors un M où l'encre ne fut pas assez fortement frappée, du coup pour un timbre de rejet du ministre. Et là aussi, dans les textes de 1939 et 1962, on ne trouve pas un timbre hexagonal avec les deux "couples" RA RM.

Cordialement

bonjour,


effectivement, logiquement les deux RA et RM sont séparées, mais je ne voyais que cela ou peut être marquage propre au fabricant ?

collectionnement

Je pense que votre hypothèse est probable tout de même.

Bonjour,

port du casque colonial modèle 1931 kaki lors du défilé du 14 juillet 1939.

Cordialement.

Bonsoir poddichini


Belle photo pour qui aime le casque colonial !

Bonjour
Il manque plus qu'une belle plaque triangulaire émaillée bleu blanc rouge pour qu'il soit parfait
Bonne soiree

jeepwillys a écrit:

Bonsoir poddichini


Belle photo pour qui aime le casque colonial !

Bonsoir,

En effet. Et rare de voir le casque colonial porté en métropole, dans l'armée, bien que de manière ponctuelle ici, et que certains organes civils l'ont eu sur ce territoire.

Cordialement

bulbulle a écrit:

Bonjour
Il manque plus qu'une belle plaque triangulaire émaillée bleu blanc rouge pour qu'il soit parfait
Bonne soiree

Bonsoir,

Non car cela serait anachronique pour cet exemplaire. De plus, la plaque que vous évoquez est assez présente sur des modèles Wolseley plutôt que des modèles 1931.

Cordialement

poddichini a écrit:

bulbulle a écrit:

Bonjour
Il manque plus qu'une belle plaque triangulaire émaillée bleu blanc rouge pour qu'il soit parfait
Bonne soiree

Bonsoir,

Non car cela serait anachronique pour cet exemplaire. De plus, la plaque que vous évoquez est assez présente sur des modèles Wolseley plutôt que des modèles 1931.

Cordialement

Merci pour cette rectification
Bonne soiree

Bonjour,

Pas de souci.

Bonne journée, cordialement.