Bleu-blanc-rouge-brun

Salut,

Très belle collection présentée avec de superbes photos

Jona

Merci beaucoup pour votre message Overlord Jona !    D'ailleurs, j'ai suivi vos traces en étant, il y a peu, devenu à mon tour l'acquéreur comblé d'un Sturmabzeichen d'infanterie de S&L en cupal  

(Loin de moi l'idée de fanfaronner en faisant la pêche aux "ooh" et aux "aah", mais puisque je vous tenais et que nous en discutions récemment )

Pour éviter la remontée de post inutile, instruisons-nous un peu.

Question du jour : d'où vient l'expression "ça, c'est fait" ?

Tentative de recherche historique : http://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?f=2&t=47949 :

Tous les matins, Frédéric Pommier se penche sur nos us et coutumes langagiers dans l'émission de Pascale Clark, Comme on nous parle. Il vient d'en tirer un livre, Mots en toc et formules en tic, petites maladies du parler d'aujourd'hui, aux éditions du Seuil. Mauvaise nouvelle: tout le monde est contaminé. «N'avez-vous jamais dit d'un collègue de travail qu'il est "hallucinant"? N'avez-vous jamais dit "voilà, voilà" à la fin d'une phrase?», interroge l'animateur. «Ces expressions sont des "MAT", des maladies auditivement transmissibles, résume Frédéric Pommier. Elles proviennent d'expressions journalistiques ou d'animateurs télévisés: Nagui, par exemple, aime à déclarer "ça, c'est fait", après une blague vaseuse de candidat. Les émissions de variété ou de télé-réalité ne sont pas pour rien dans la propagation d'expressions comme "c'est énorme", "ça envoie du bois" ou "c'est que du bonheur".»
Source : Les mots pour ne rien dire / Delphine Le Goff - Stratégies Magazine n°1614

Commentaire critique : https://www.brain-magazine.fr/article/news/14554-Le-Lexicon-:-aujourd_hui,-__%C3%A7a-c_est-fait__

Exemple d'usage dans la vie quotidienne :

Son-nen-li-cht a écrit:

je me laisserais bien tenter, tout de même, par une EK1 en boîte à la menthe. (2018)

Ça, c'est fait !

Bonjour Son Nen,

Toutes mes félicitations pour cette dernière acquisition !

Ah, Mc-sensei !



Je me suis appliqué à choisir une croix pourvue de son écrin en gardant à l'esprit les enseignements que vous nous prodiguâtes dans votre topic consacré aux différents étuis (bien que, sans volonté d'offense, je maintienne les réserves que j'y ai émises). Le fabricant Steinhauer & Lück est désormais celui dont les productions sont dans ma collection majoritaires ! (il faudra que j'aille visiter leur entreprise, tiens   )

Toutefois avouerai-je avoir éprouvé une pointe de déception en découvrant un ensemble moins volumineux que ce à quoi je m'attendais.

Et que dire de l'épreuve de la feuille de papier, qui n'a finalement réussi, non sans peine et à mon grand soulagement - même si ce n'est pas la preuve absolue d'authenticité - que sur un seul angle de la croix... Il me reste à être certain qu'elle ne fut pas repeinte, mais il n'est pas si aisé (pour moi en tout cas) d'en juger.

Le solstice est tout juste passé, les jours sont clairs, les floraisons amples ; il était idéal d'en profiter afin de réaliser quelques natures mortes dans une nature bien vivante.
Mise à l'évent sous un ciel d'azur, la cible de nos regards est cette fois la classique Mutterkreuz, de tant d'esthètes contemplateurs appréciée, que les collectionneurs moissonnent, puis dispersent à nouveau aux quatre vents, encore et encore, depuis seize lustres désormais.



La représentation, en quelques variations, paraîtra bien conventionnelle que celle de ces Croix des mères et des gerbes garancées qui ornent parcs et jardins.
Mais quoi de plus évident et éternel que d'associer fleurs et féminité ?

Ah, j'entends déjà croasser sur Twitter : #stereotypedegenre #haltesexisme #crevuredemacho #vieuxconreac #soralzemmour #onesten2019 #lesprincessesontdespoils
Heureusement que je n'y suis pas !  

Mais convenons-en donc : nonobstant leur douceur et fragilité, les fleurs ont de longue date, en maintes contrées, symbolisé les vertus tenues dans la plus haute estime par les généralismes virils, ou tenu hors de l'oubliance des peuples les hommes qui churent au combat de par le monde.

Petit tour d'horizon, mais la liste ne sera assurément pas exhaustive :


BLEUET - Dans le langage des fleurs, le bleuet est le messager de tous les sentiments délicats, tendres ou naïfs. Il traduit la pureté des sentiments et une certaine timidité.
Le bleuet était le surnom donné par les premiers poilus, porteurs des pantalons « rouge garance » de sinistre réputation, aux jeunes recrues de la classe 1915, qui eux n'avaient pas connus ces pantalons rouges garance, mais seulement l'uniforme bleu horizon.
Le bleuet de France était un symbole commémoratif de la Première Guerre mondiale vendu sous forme de broches que l'on portait à la boutonnière.
A l'origine de ce symbole on trouve deux femmes :

- Une infirmière, Suzanne LENHARD, veuve du Capitaine Maurice LENHARD du 21ème régiment d'infanterie coloniale, un Lorrain mort pour la France le 3 février 1915 à Massiges ;
- Charlotte Malleterre, fille du Général NIOX, Commandant de l'Hôtel des Invalides.

Ces deux femmes ont proposé aux blessés de guerre soignés aux Invalides de participer à une activité pour occuper leur désœuvrement forcé, et leur procurer un revenu. Ces soldats mutilés faisaient un travail manuel minutieux : à partir de pétales qu'ils découpaient dans du tissu, et d'étamines qu'ils découpaient dans des journaux, ils fabriquaient des bleuets en souvenir des jeunes recrues de la classe 1915 à l'uniforme bleu horizon.
Ces mutilés de guerre, amputés ou défigurés (les gueules cassées) s'entraidaient pour réaliser ce travail, puis, avec le sentiment de pouvoir à nouveau travailler, ils entrevirent peu à peu les perspectives d'une réinsertion sociale et professionnelle.
Au début, la production était vendue à petite échelle dans Paris, puis quand en 1928 le Président de la République Gaston DOUMERGUE accorde son patronage au bleuet, les ventes s'étendent progressivement à la France entière.

Source : http://alsace1418.fr/4-memoire/symboles/f-bleuet.html

COQUELICOT - “In Flanders fields the poppies blow/between the crosses, row on row…” (Dans les champs de Flandre, les coquelicots éclosent entre les croix, rang après rang...) C’est un poème écrit par un soldat canadien, John McCrae, rédigé après la mort de son camarade Alexis Helmer, à Ypres, en 1915, qui va faire du pavot la fleur associée à la mémoire de ceux morts à la guerre. Publié la même année dans l’hebdomadaire satirique anglais Punch, le texte est remarqué trois ans plus tard par une infirmière américaine, Moina Belle Michael, qui convainc la National American Legion et la Royal British Legion de faire de Papaver rhoeas l’image du Souvenir. De nos jours, le “Poppy Day”, où l’on porte fièrement des coquelicots en papier au revers de sa veste, est intimement lié au souvenir des soldats morts des pays du Commonwealth (Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande…) pendant la Première Guerre mondiale.

Source : https://www.rustica.fr/blog-redaction/quatre-fleurs-pour-massacre,13586.html

EDELWEISS - Son nom d'origine germanique signifie noble (Edel) et blanc (Weiss). C'est un symbole de pureté pour la communauté des alpinistes suisses, autrichiens, allemands et français. La Suisse en a fait un véritable emblème national. Au Tyrol, lors des mariages, la mariée se voyait selon la coutume, offrir un bouquet d'Edelweiss cueilli de la main de son fiancé.
Les troupes de montagne d'Allemagne et d'Autriche, les Gebirgsjäger, l'ont adopté comme insigne, qui se porte sur le côté gauche de leur coiffe.
En France, l'Edelweiss apparaît sur l'insigne de différentes unités de chasseurs, comme le 11e BCA et l'Escadron d’Éclairage Divisionnaire de la 27e DIM.

Source : https://www.fncv.com/insigne-symbole-tradition-militaire/edelweiss/index.html

JONQUILLE - En Australie, la bataille de Gallipoli, qui se solde en 1915 pour la jeune nation par 8 709 morts et 19 441 blessés, est associée à de nombreuses plantes. Pendant les combats, certains combattants envoient chez eux des graines de pins d’Alep (Pinus halepensis), qui pousse alors naturellement sur la péninsule. D'autres reviennent des tranchées avec des boutures de ciste à feuilles de sauge (Cistus salviiflorus). Traditionnellement aujourd’hui, il est d’usage de porter des brins de romarin chaque journée de l’Anzac (25 avril), afin de rappeler cette plante aromatique qui poussait le long des rivages turques. Mais certains pépiniéristes vont même jusqu’à créer de nouvelles variétés de plantes pour commémorer cette tragique histoire. Ron Scamp, de la pépinière Quality Dafodills, dans les Cornouailles, a ainsi lancé en 2013 un nouveau cultivar de jonquille baptisé ‘Gallipoli Dawn’, en mémoire des pertes anglaises de cette campagne (21 255 morts et 52 230 blessés).

Source : https://www.rustica.fr/blog-redaction/quatre-fleurs-pour-massacre,13586.html

MYOSOTIS - Avant de se joindre au Canada en 1949, les Terre-Neuviens célébraient traditionnellement leur Memorial Day chaque 1er juillet. Lors de cette journée, ils arboraient quelques branches de myosotis en hommage aux centaines de soldats du Royal Newfoundland Regiment, tués ou blessés, le 1er juillet 1916, durant la bataille de la Somme, à Beaumont-Hamel (France). Tout comme le coquelicot ou le bleuet, le myosotis (aussi appelé en anglais “Forget Me Not” – “Ne m’oublie pas”) a d'abord été un symbole de respect. Il est plus tard devenu une source de revenus pour les anciens combattants blessés. Encore aujourd'hui, de petites fleurs de myosotis en tissu sont portées le 1er juillet dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador en signe de commémoration. À noter : le 11 novembre, la province fête le Remembrance Day sous le signe du coquelicot.

Source : https://www.rustica.fr/blog-redaction/quatre-fleurs-pour-massacre,13586.html

SAKURA (桜) - L'association entre le sakura et le caractère éphémère de la vie, relie également celui-ci à la mort et donc aux samouraïs et aux bushi. Ce rapport avec la classe guerrière s'est poursuivi lors de la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement utilisait alors l'association entre la floraison du sakura et une vie courte pour presser les soldats à mourir pour leur pays. Akiko Yosano, dans ses poèmes, allait jusqu'à comparer les soldats morts à des cerisiers en fleur. Le gouvernement encourageait d'ailleurs la population à croire que les âmes des guerriers tombés au combat se réincarnaient en sakura. Les pilotes de l'aviation nippone peignaient des fleurs de cerisier sur les flancs de leur appareil avant de partir pour une mission suicide et emportaient parfois des branches de sakura avec eux. Des cerisiers étaient plantés dans les colonies japonaises lors de l'impérialisme japonais, représentant l'âme japonaise. Malgré la fin de l'impérialisme japonais, les militaires et les policiers utilisent aujourd'hui encore ces fleurs comme emblèmes, drapeaux et insignes à la place d'étoiles. Aux côtés de la fleur de chrysanthème, la fleur du sakura reste donc pour ces raisons teintée d'une note de nationalisme.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sakura#Utilisation_militaire_et_nationaliste

Sans évoquer les autres plantes qui ne sont pas des fleurs, et dont le destin militaire ne fut pas des moindres ; par exemple : chêne, laurier, érable et moult autres ramages.

Bonsoir
Belles images....et beaucoup d"humour.....
Amicallamand

Je vous remercie pour votre appréciation, ami normand !

行く秋の
哀れを誰に
語らまし

L’automne s'en va
À qui pourrais-je confier
ma mélancolie ?

Les vers de Ryōkan résonnent doucereusement en ce jour de solstice.
La langue française ne semble guère avoir dédié de terme à ce que les Japonais ont nommé 紅葉狩 (momijigari), loisir auquel s'adonnent chaque novembre les leaf-peepers du Vermont.

L'inexistence du mot n'interdit pas l'accomplissement de l'acte - nul grand frère pour y contrevenir ! - et ces semaines à la brune tôtive m'ont ainsi vu prospecter maints bois et jardins et en apprécier les érubescences foliaires.
Lors de ces seulettes errances naquit l'idée d'allier sur clichés l'or des feuillages sénescents à l'airain encore vif de quelques insignes allemands que je détiens, mes marottes au teint carotte.

Bonsoir!

sublime!

Dank u wel Kristiaan !

L'équinoxe de printemps a passé voilà quelques lunes. Les bourgeons se déploient, et avec eux tout leur vert cortège.
Au pays du soleil levant - du moins en son cœur, l'île de Honshū - l'éphémère période dite de 花見 ("Hanami" - "contemplation des fleurs") commence de rassasier les prunelles des badauds, toujours indénombrables, qui aiment à s'enraciner sous la ramure de quelque prunus speciosa, ou d'un serrulata, pour satisfaire leur appétit d'agrément.
Fortuné d'être l'un d'eux, je me suis une nouvelle fois accordé le délice supplémentaire d'associer sur cliché la jeunesse de ces fleurs évanescentes à l'âge vénérable des objets qu'il me sied de nommer fétiches.
Admettons-le : les mises en scène que je m'échine à composer tendent à la répétitivité, certes...  Mais en fin de compte, idées comme saisons sont cycliques !

Bonjour, belle collection.
Cordialement

Bonjour, et merci !
Hélas, une collection encore trop indigente à mon goût... Lorsque j'aurai acquis un Bandenkampfabzeichen, un Beobachterabzeichen J1 en étui, un Nahkampfspange AGMuK de classe argent avec plaque bleue, un Allgemeines Sturmabzeichen "small W" en Buntmetall, un Flottenkriegsabzeichen Schwerin en étui, un Hilfskreuzerkriegsabzeichen en étui, un Erdkampfabzeichen Juncker, et - tant qu'à faire - un SS-Ehrenring, peut-être pourrai-je alors considérer ma quête comme presque achevée

La KVK1 est superbe!

Greg.

Un message de Greg fait toujours plaisir . Le mérite en revient à feu M. Deschler.
Obtenue "mint" (ne se voit pas trop sur la paire de clichés, et elle l'est peut-être de moins en moins à force d'être tripotée   ), en écrin impeccable et à pressoir rectangulaire, et pour un tarif convenable compte tenu de ces caractéristiques : bref, je l'ai fait à la Greg sur ce coup-là !

Alea jacta fuit. Sa forme n'est plus que stigmate. Tout vestige, eût-il préexisté à l'empire national-socialiste, qui en serait affublé est menacé d'altération ou d'anéantissement, et toute signification qui ne la liât pas à l'idée qu'elle contint chez les mouvements völkisch qui s'en parurent se voit retirer jusqu'à la possibilité même d'être conçue.
La croix gammée ne se laisse plus voir en Europe sans que maints visages ne blêmissent ni que leurs dents ne grincent d'une façon toujours plus sonore.

Or, il en va encore autrement en Extrême-Orient où, et sans qu'un bouleversement prochain ne soit à prédire, la croix ne saurait qu'à grand-peine être dénombrée dans l'environnement urbain.
Celui que la cécité n'a pas affligé de son tourment n'arpentera point les rues de Kyōto sans qu'elle ne s'impose à son regard dans une bigarrure ne cessant de surprendre.
En témoigne sa propagation sur terre depuis des âges primitifs, son apparence même la plus épurée ne faillit pas à captiver le sens oculaire de l'observateur.

La parenté idéologique est absente, qui rendît leur association plus cohérente en terme de symbolisme, de la croix gammée du Reich et de celles admirées sur quelque autel ou draperie à motif saaya ; mais l'envie d'exploiter ce motif à l'aspect si simple et par là si frappant pour composer d'humbles photographies présentant, une fois énième, une poignée de décorations de guerre de l'Allemagne, était impérieuse.








L'idée sommaire qui caractérisait mes premières natures mortes exposant la Croix des mères était l'association d'icelle aux fleurs, perçues comme symbole stéréotypé de féminité. L'occasion fut là fort belle d'exprimer ce thème d'une manière nouvelle.
L'abstraction est encore accentuée sur le cliché ci-dessous, puisque la décoration elle-même n'est plus que suggérée. Toutefois, la croix gammée, élément graphique essentiel à toute représentation d'un insigne allemand de la Seconde guerre mondiale, ne manque pas d'apparaître, comme extériorisée de son support métallique (bien que sa nature ainsi que son aspect soient différents de celle de l'ornement en question).

Bonjour,

superbe ces photos.

Bonjour
Je découvre le post, bravo pour les objets et félicitations pour les photos

Vincent

Merci chaleureux à vous deux