Système 1842 Garnitures (et systèmes antérieurs)

Bonjour,

Pourquoi du laiton pour les garnitures des fusils chez les dragons et pour les mousquetons et pourquoi du fer pour l'infanterie ?

Pour la marine, je comprends bien l'intérêt du laiton

Merci

Cdt

Bonne question!
On voit aussi parfois des garnitures laiton sur bien des fusils achetés directement chez les armuriers par la garde nationale.
Une habitude ancestrale que personne n'a voulu transgresser jusque dans les années 1870
La cavalerie, la gendarmerie et l'artillerie utilisent en effet la plupart du temps le laiton.

A noter que les grenadières à double bandes des fusils de dragons sont en fer et non pas en laiton comme le reste des garnitures car le fer est plus solide...

A mon avis la raison n'est pas tant technique que traditionnelle, sans véritable raison en fait?

Bonjour,

Une question d'esthétique surement, le laiton avec son teint doré étant plus coté je présume. Exemple pour les fusils de la Grande Armée: fer pour la ligne et la légère, laiton pour la Garde.
Surement aussi une question de coût: le fer moins cher est destiné à l'infanterie car elle a de forts effectifs et une forte consommation de fusils en temps de guerre ?

Merci pour vos retours, cela constitue une bonne base de réflexion

Qu'en pensent Philippe (Cave Canem) et St Etienne ?
Merci
Cdt

Bonjour,

Comment ai-je pu louper ce sujet ?  

Les armes longues des troupes montées, mousquetons, carabines, fusils de
- la cavalerie (Dragons, Cuirassiers, Hussards, Chasseurs, Lanciers),
- l'artillerie,
- la gendarmerie à cheval,
ont des garnitures en laiton car la sueur des chevaux est fortement corrosive sur le fer, elle attaque moins le laiton.
On ne fait jamais les canons en laiton, mais les garnitures, on peut.
Les garnitures, ce sont la plaque de couche, la capucine, la grenadière et l'embouchoir.
Cet usage de garnitures en laiton sera conservé jusque sur les armes du système 1874.

La grenadière double en fer des fusils de dragons An IX est une exception à cette règle, mais justifiée car l'arme était portée "à la botte", crosse vers l'avant à droite du cavalier.
Il fallait un point d'accrochage particulièrement solide pour la lanière prenant au pommeau de la selle, car les secousses que subissait le chargement étaient fort brutales.

D'ou la grenadière double et en fer pour davantage de dureté.

Par ailleurs, cette partie de l'arme reposait - en principe - sur la cuisse droite du cavalier, et non directement contre le pelage du cheval.

Dans ce domaine précis des armes montées, le prix des pièces n'est pas un critère, ni le côté esthétique.

Ce n'est pas comme pendant la guerre civile US ou, faute d'acier et surtout faute de posséder les machines outils en mesure de l'usiner, le Sud sera obligé de fabriquer des copies de revolvers en laiton. Durabilité bien moindre, prise de jeu rapide, etc...
Même chose chez nous à partir de septembre-octobre 1870, ou l'on équipera les fusils transformés tabatières de culasses en bronze.

J'ai répondu ?

A bientôt

Paul

Bonsoir,
C'est vraiment ce que j'aime dans ce forum, la qualité des interventions, on en apprend tout le temps. Merci St Étienne

St Etienne a écrit:

Bonjour,

Comment ai-je pu louper ce sujet ?  

Les armes longues des troupes montées, mousquetons, carabines, fusils de
- la cavalerie (Dragons, Cuirassiers, Hussards, Chasseurs, Lanciers),
- l'artillerie,
- la gendarmerie à cheval,
ont des garnitures en laiton car la sueur des chevaux est fortement corrosive sur le fer, elle attaque moins le laiton.
On ne fait jamais les canons en laiton, mais les garnitures, on peut.
Les garnitures, ce sont la plaque de couche, la capucine, la grenadière et l'embouchoir.
Cet usage de garnitures en laiton sera conservé jusque sur les armes du système 1874.

La grenadière double en fer des fusils de dragons An IX est une exception à cette règle, mais justifiée car l'arme était portée "à la botte", crosse vers l'avant à droite du cavalier.
Il fallait un point d'accrochage particulièrement solide pour la lanière prenant au pommeau de la selle, car les secousses que subissait le chargement étaient fort brutales.

D'ou la grenadière double et en fer pour davantage de dureté.

Par ailleurs, cette partie de l'arme reposait - en principe - sur la cuisse droite du cavalier, et non directement contre le pelage du cheval.

Dans ce domaine précis des armes montées, le prix des pièces n'est pas un critère, ni le côté esthétique.

Ce n'est pas comme pendant la guerre civile US ou, faute d'acier et surtout faute de posséder les machines outils en mesure de l'usiner, le Sud sera obligé de fabriquer des copies de revolvers en laiton. Durabilité bien moindre, prise de jeu rapide, etc...
Même chose chez nous à partir de septembre-octobre 1870, ou l'on équipera les fusils transformés tabatières de culasses en bronze.

J'ai répondu ?

A bientôt

Paul

Mille mercis Paul pour la qualité de ton intervention copieuse qui répond de manière pertinente à mon interrogation

Bonsoir, les garnitures souffrent plus dans la cavalerie les armes étant fortement bousculées par les mouvements du cheval.

Le laiton se moule et est donc plus facile et plus rapide à mettre en forme pour les garnitures d'armes de cavalerie, ce qui permet de les remplacer plus souvent. C'est aussi la raison pour laquelle les épées de soldats à garnitures en fer ont été remplacées par des garnitures en laiton.