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 memoire d'un ffi sur le front de la rochelle secteur de marans

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Generalfeldmarschall.fr
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Localisation : la rochelle
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memoire d'un ffi sur le front de la rochelle secteur de marans  Empty
MessageSujet: memoire d'un ffi sur le front de la rochelle secteur de marans    memoire d'un ffi sur le front de la rochelle secteur de marans  EmptyMer 20 Avr 2016 - 10:31

Les compagnies sont remaniées. Yves se trouve affecté à la lère, 2ème section, aspirant Hurel. Ayant naturellement le désir de rester avec lui, je demandais et obtins ma mutation dans cette compagnie et je pus ainsi rester à ses côtés. Un matin, vers 6 heures, le départ est donné. Un convoi de camions nous transportera jusqu'au lieu dit les Alouettes. Puis, départ à pied pour un parcours d'environ 10 kilomètres. La troupe traversa la ville de Marans dont les habitants avaient été évacués. Enfin, nous arrivons sur la ligne de front pour assurer la relève de groupes de F.F.I. Vendéens.


Février 1945. Notre groupe de combat sur le front de la Rochelle (MARANS).
 

 

La ligne, dans ce secteur, prenait appui sur la voie ferrée. Nous apparaît alors la faiblesse de notre ligne de défense. Elle était uniquement constituée de postes d'infanterie établis tous les 100 mètres environ. Il n'existait pas de deuxième ligne et pratiquement pas d'artillerie ce qui était assez incroyable. Dans ces conditions, il était bien évident que nous ne pourrions résister longtemps à une attaque même de faible envergure.
 

Notre groupe de combat était commandé par le sergent Legrand, un petit gars bien sympathique, assisté de deux caporaux Pailleau et Tilmand. Dès notre arrivée en ligne, nous nous employons à fortifier la position qui en avait bien besoin : pose de barbelés, position enterrée pour le fusil-mitrailleur, trous individuels. Ces modestes aménagements étant établis le long de la voie ferrée. Notre poste se trouvait à proximité d'un petit bâtiment, annexe de la gare. Celle-ci à notre gauche abritait le groupe Barrière. A notre droite se trouvait le groupe Potron. Comme chacun peut le comprendre la ligne de front avec des postes isolés et vulnérables ressemblait à une passoire...
 

Les positions allemandes qui nous faisaient face étaient établies à environ 7 à 800 mètres en bordure d'une route nationale plantée d'arbres.
 

Le no man’s land était une plaine légèrement creusée en cuvette. Dans la journée le front était calme. La nuit était assez souvent ponctuée de rafales d'armes automatiques.
 

Malgré le calme du front, les conditions physiques étaient assez dures car nous n'avions que peu de temps pour dormir. Ceci à cause des patrouilles nocturnes nécessaires pour assurer la liaison entre les deux groupes voisins. De plus, le ravitaillement était assez mauvais, notre compagnie restera dix jours en ligne. Je dois cependant ajouter que nous eûmes à faire face sur notre position à trois incidents que j'évoquerai dans l'ordre chronologique. Un certain soir, nous apprenons que l'ennemi possédant un train blindé risquait de venir nous attaquer dans la nuit. Pour tenter de faire obstacle à ce danger des poteaux télégraphiques bordant la voie furent, sur ordre, sciés et jetés sur le ballast. Notre poste resta en alerte toute la nuit. Notre armement léger avait été complété par un bazooka, arme anti-char. Le petit matin arriva sans que nous ayons vu ce train fantôme, Dieu merci.
 

Le 28 février (une date que je n'oublierai pas), le soir, nous constatons une agitation anormale dans les lignes allemandes et de nombreux bruits de véhicules roulant sur la route.
 

Le lendemain matin vers 8 heures, pendant la « dégustation » du café, l'alerte est donnée par nos sentinelles. L'artillerie allemande se réveille et nous canonne à l'aide de fusants (obus à mitraille, très destructeurs pour le personnel en terrain découvert). Nous gagnons à la hâte nos trous individuels. Quelques minutes plus tard un obus vient percuter le sol à moins de 4 mètres devant moi. Violente lueur, suivie d'une forte odeur de poudre puis, l'instant après d'une forte détonation. Des pierres viennent frapper mon casque. Je sortirai indemne de ce mauvais pas bien qu'assez effrayé, je dois l'avouer. Le projectile qui avait failli me tuer avait sectionné le rail sur une longueur de un mètre. Cette salve d'artillerie était, en fait, un tir de diversion car l'ennemi venait de lancer une vigoureuse attaque à notre gauche dans le secteur tenu par le 1er bataillon dont la position fut enfoncée. L'adversaire faisait de temps en temps des incursions dans l'arrière pays pour se procurer du ravitaillement. Il y eut ce jour là plusieurs tués et blessés au 1er bataillon. Dans l'après-midi, le 8ème Zouave, régiment d'élite de la 2ème division blindée lançait une contre-attaque décisive qui rétablit le front. Quelques jours plus tard, nouvelle alerte, toute la nuit nous entendons des bruits suspects près de nos lignes. Au petit matin, grand remue-ménage à notre droite, une patrouille allemande venait pour se rendre avec tout son armement. Les gars du groupe Potron mettront rapidement tout ce beau monde en lieu sûr.
 

Après ces dix jours passés en ligne, nous serons relevés par des soldats du 95ème régiment d'infanterie (je crois). Nous apprendrons par la suite que ce poste avait été attaqué de nuit et décimé quelques jours après notre départ.
 

La relève effectuée, nous serons transportés en camion jusqu'à Chaillé-les-Marais après avoir traversé la Sevré Niortaise sur un pont de bateaux. Dans cette localité était installé le P.C. du régiment. Notre groupe se vit attribuer un cantonnement dans le garage du notaire. Le lendemain, nous verrons notre sort s'améliorer grâce à notre installation définitive dans un grenier garni de paille. Nos maigres repas sont pris dans une rue du village, assis sur le trottoir. Il faut dire, pour excuser la mauvaise qualité de la nourriture, que nos cuistots faisaient ce qu'ils pouvaient avec ce qu'ils avaient, les repas étant préparés dans de vieilles cuisines roulantes allemandes. En cet endroit notre repos était assez relatif car il nous fallait monter de multiples factions. Les tours de garde se succédaient à cadence rapide. Quelques jours plus tard, Yves vit arriver avec satisfaction son ordre de départ pour une permission de détente de dix jours. Pendant son absence, je serai affecté à la garde du P.C. du régiment et j'aurai alors l'honneur de présenter les armes au général de Larminat, commandant en chef du théâtre d'opérations du front de l'Atlantique.
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